Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
H

Hyon Chin-Gon

Écrivain coréen (Taegu 1900 – Séoul 1943).

Maître de la nouvelle naturaliste, il fut le premier à oser traiter du désir sexuel (la Pauvre Femme, 1921 ; la Mort de la grand-mère, 1923 ; la Surveillante B et les lettres d'amour, 1926).

Hyvernaud (Georges)

Écrivain français (Les Planes, près d'Angoulême, 1902 – Paris 1983).

Fils d'une famille ouvrière et paysanne, normalien, membre dès 1935 de l'Association des intellectuels antifascistes, il fut prisonnier dans les camps de Poméranie de 1940 à 1945. Il évoque sa captivité dans la Peau et les Os (1949), dont le non-conformisme suscita des polémiques malgré le soutien de Martin du Gard et de Sartre, puis dans le Wagon à vaches (1953), « journal d'un prisonnier de l'après-guerre ». Les deux livres furent des échecs, et la reconnaissance ne viendra qu'après sa mort, avec la publication de ses Œuvres complètes (1985-1987) – qui rendirent accessibles ses carnets de captivité (Carnets d'oflag), sa correspondance avec sa femme au cours de l'année 1939-1940 et ses articles de critique littéraire –, augmentées d'un recueil d'inédits, Feuilles volantes (1995).

Hyvrard (Jeanne)

Écrivain français (Paris 1945).

Elle a enseigné à Fort-de-France et, à la suite de cette expérience, elle écrit une trilogie, les Prunes de Cythère (1975), Mère la mort (1976), la Meurtritude (1977), présentée comme une autobiographie fictive : Jeanne-la-Folle refuse d'être dépossédée par une terre, par une langue, par un corps. Souffrant de la « séparance » originelle entre le masculin et le féminin –, d'où son engagement féministe – elle rêve sur les figures qui incarnent la rébellion : Judas, Caïn, Lilith. Elle explore dans ses romans toutes les formes de marginalisation : celle de la société dans Canal de la Toussaint (1986) et celle de la maladie dans le Cercan (1987), récit d'une mort longue et douloureuse. Sa nostalgie de la fusion anime la Pensée-corps (1989).