Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Zweig (Arnold)

Écrivain allemand (Glogau 1887 – Berlin 1968).

Ses débuts littéraires sont marqués par Nietzsche et Freud, le néoromantisme et la psychologie (Nouvelles de Claudia, 1912). La guerre marque un tournant : ses articles et essais des années 1920 sont pacifistes et sionistes. Le succès du roman de guerre la Controverse autour du sergent Grischa (1927) l'incite à élargir le sujet en un cycle romanesque sur l'Europe des années 1920 intitulé la Grande Guerre de l'homme blanc (1931-1954). Exilé en 1933, il se réfugie en Palestine, puis s'installe en R.D.A. (1948), où il occupe des fonctions politiques. On lui doit aussi des drames (Jeux de soldats, 1956).

Zweig (Stefan)

Écrivain autrichien (Vienne 1881 – Petrópolis, Brésil, 1942).

Bourgeois humaniste et cosmopolite, qui voulait faire de sa maison de Salzbourg le centre de l'Europe culturelle, Zweig a accompli, malgré lui, une destinée tragique. Ne fut-il pas le plus connu, le plus lu, le plus traduit de tous les auteurs de langue allemande ? Son suicide fut donc ressenti comme le constat d'échec de son idéal culturel. De la longue liste de ses œuvres émergent les nouvelles psychologiques (Amok, 1922 ; la Confusion des sentiments, 1927) et la masse considérable de ses biographies historiques. La France y tient un rôle prépondérant avec Fouché (1930), Marie-Antoinette (1932), Balzac (1946). Sa poésie néoromantique (Cordes d'argent, 1901) est oubliée ; de son théâtre ne subsiste guère que le livret de l'opéra la Femme silencieuse de Richard Strauss. En 1934, il écrit un Érasme, éloge de l'humanisme face au terrorisme hitlérien ; mais son véritable testament est l'autobiographie le Monde d'hier (1942) qui évoque avec humour et tendresse l'univers disparu de sa jeunesse, et dont Zweig a vu sombrer les valeurs avant de se donner la mort.