Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MEDIUM CLOSE SHOT.

Locution anglaise pour plan américain.

MEDIUM LONG SHOT.

Locution anglaise pour plan demi-ensemble.

MEDIUM SHOT.

Locution anglaise pour plan moyen.

MEDVEDKINE (Aleksandr) [Aleksandr Ivanovič Medvedkin]

cinéaste soviétique (Penza 1900 - Moscou 1989).

Issu du milieu paysan, il commande, à 18 ans, durant la guerre civile, un détachement de la fameuse Ire armée de cavalerie rouge. Il dirige aussi le journal et le théâtre satiriques du régiment. Il adhère au parti communiste dès 1920. En 1927, il entre au Service cinématographique de l'armée et, en 1929, au Sovkino, comme assistant de l'acteur-réalisateur Nikolaï Okhlopkov. Au Sovkino, il se signale en 1930-31 par de courtes bandes satiriques, savoureuses fables éclairs muettes qui, interpellant le spectateur, le provoquant à la réflexion, réinventent efficacement l'agit-film. Le commissariat du peuple aux Transports lui confie alors un ciné-train, en vue de contribuer, par la pédagogie du film, à l'amélioration du travail dans les principaux centres ferroviaires d'Ukraine et de Crimée. Au cours de l'année 1932, le ciné-train fait six voyages ; Medvedkine et ses 31 collaborateurs tournent 18 numéros d'un Ciné-Journal et 53 agit-films. « Filmer aujourd'hui ce qui ne va pas, le montrer aux intéressés dès demain, en débattre aussitôt avec eux, filmer à nouveau, une semaine, un mois plus tard, pour juger des changements » : telle fut la formule authentiquement révolutionnaire de Medvedkine. Les deux longs métrages de fiction qu'il a tournés en 1934 et 1936, le Bonheur (film muet) et la Fille qui faisait des miracles, sur des thèmes kolkhoziens des plus officiels, sont tout aussi originaux (le premier particulièrement), mais sur le seul plan cette fois de l'esthétique. À partir de 1958, Medvedkine cultive le « documentaire-pamphlet », où le montage dialectique tient une place essentielle. Septuagénaire, il continue à filmer, portant ses coups contre la politique des dirigeants chinois : Attention, maoïsme (1976), Pékin, l'inquiétude du monde (1977).

Films :

Petite Bûche (Poleško, 1930) ; Au voleur ! (Derzi vora !, id.) ; Fruits-Légumes (Frukty-ovochtchi, 1931) ; Idiot, tu es idiot (Duren‘ ty duren ’, id.) ; Sur le taurillon blanc (Pro belogo byčka, id.) ; le Bonheur ou les Accapareurs (Sčast'e, 1934) ; la Fille qui faisait des miracles (Čudesnica, 1936).

MEEKER (Ralph Rathgeber, dit Ralph)

acteur américain (Minneapolis, Minn., 1920 - Woodland Hills, Ca., 1988).

Après avoir étudié à la Northwestern University (1938-1942), il entreprend une carrière théâtrale intermittente, marquée par quelques succès notables. Il tente alors de s'imposer à Hollywood comme jeune premier (la Ruelle du péché, R. Walsh, 1952), puis s'oriente, judicieusement, vers les rôles de composition « musclés ». Après une apparition prometteuse dans l'Appât (A. Mann, 1953), il crée, avec le Mike Hammer de En quatrième vitesse (R. Aldrich, 1955), un des « privés » les plus cyniques de l'histoire du film noir. Typé dès lors comme antihéros, il trouve d'autres emplois marquants dans le Jugement des flèches (S. Fuller, 1957), les Sentiers de la gloire (S. Kubrick, id.) et Au bout de la nuit (J. Garfein, 1961), mais régresse précocement vers des rôles secondaires (policiers, militaires, gangsters). Au cours des années 60-70, on le voit notamment dans Douze Salopards (Aldrich, 1967), l'Affaire Al Capone (The St. Valentine's Day Massacre, R. Corman, id.), le Détective (G. Douglas, 1968), le Gang Anderson (S. Lumet, 1971) et Winter Kills (William Richert, 1979), ainsi que dans divers téléfilms policiers.

MEERAPFEL (Jeanine)

cinéaste allemande (Buenos Aires, Argentine, 1943).

Née dans l'émigration dans une famille d'origine juive allemande, elle s'établit en Allemagne en 1964, où elle fait des études de journalisme, puis de cinéma à Ulm, sous la direction de Kluge et Reitz. Son premier long métrage, Malou (1981), partiellement autobiographique, a été tourné à Berlin et à Buenos Aires, avec une Ingrid Caven très convaincante dans le rôle-titre. Sa jeunesse en Argentine a marqué son œuvre, notamment La amiga (1988) et les films qu'elle a réalisés avec Alcides Chiesa, un Argentin ayant émigré à Berlin pour fuir la dictature : un documentaire, Desembarcos (1989), suivi d'un film de fiction, Amigo m´io (1993). Parmi ses documentaires figure Au pays de mes parents (Im Land meiner Eltern, 1981), une enquête sur les traces du passé juif allemand.

MEERSON (Lazare)

décorateur français d'origine russe (1900 - Londres, G. B., 1938).

Sans conteste le plus grand décorateur français de l'entre-deux-guerres. Son empreinte se retrouve dans les meilleures réussites de L'Herbier, Feyder, Clair et bien d'autres, au point qu'on est tenté de le regarder comme le véritable « auteur » de Sous les toits de Paris (R. Clair, 1930) ou de la Kermesse héroïque (J. Feyder, 1935). Il faisait montre pourtant d'une rare modestie, comme en témoigne cette définition qu'il donnait de son art en 1927 : « C'est un art d'abnégation. Le décorateur doit s'effacer constamment devant les autres éléments de la réalisation. Jamais le cadre ne doit empiéter sur l'œuvre elle-même. Le décor s'harmonise avec le film. C'est de lui que se dégage l'atmosphère si précieuse au metteur en scène comme aux interprètes. » Partisan d'une fine stylisation qui se démarque des outrances de l'expressionnisme allemand, et ne s'appuie sur la solidité du matériau que pour mieux l'auréoler de poésie, Meerson composa ainsi quelques « décors d'ambiance » inoubliables : les salons Arts-Déco de Gribiche (J. Feyder, 1926), les bonbonnières du Chapeau de paille d'Italie (R. Clair, 1928), les vastes surfaces « dynamisées » de l'Argent (M. L'Herbier, 1929), la campagne féerique de Ciboulette (C. Autant-Lara, 1933), les bistrots de Justin de Marseille (M. Tourneur, 1935), la ville flamande de la Kermesse héroïque avec le point final de la « citadelle » vidorienne. Pour René Clair, il composa de superbes symphonies en blanc, à mi-chemin du réalisme et de l'abstraction (le Million, 1931 ; Quatorze Juillet, 1933, etc.). Parmi ses élèves, on citera surtout Jean d'Eaubonne et Alexandre Trauner.

Autres films :

Feu Mathias Pascal (M. L'Herbier, 1925) ; Carmen (J. Feyder, 1926) ; les Nouveaux Messieurs (J. Feyder, 1929) ; la Fin du monde (A. Gance, 1931) ; David Golder (J. Duvivier, id.) ; Jean de la Lune (Jean Choux, id.) ; le Grand Jeu (J. Feyder, 1934) ; Lac aux dames (M. Allégret, id.). Dernier film en Grande-Bretagne : la Citadelle (K. Vidor, 1938).