Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BJÖRNSTRAND (Gunnar) (suite)

Films :

Nuit au port (Natt i hamn, Hampe Faustman, 1943) ; Tourments (A. Sjöberg, 1944) ; Vous qui entrez ici (I som här inträden, A. Mattsson, 1945) ; Il pleut sur notre amour (I. Bergman, 1946) ; le Sacrifice du sang (Midvinterblot, Gösta Werner, id.) ; Soldat Boum (L. E. Kjellgren, 1948) ; l'Attente des femmes (Bergman, 1952) ; la Nuit des forains (id., 1953) ; Une leçon d'amour (id., 1954) ; Rêves de femmes (id., 1955) ; Sourires d'une nuit d'été (id., id.) ; le Septième Sceau (id., 1957) ; les Fraises sauvages (id., id.) ; le Visage (id., 1958) ; l'Œil du diable (id., 1960) ; À travers le miroir (id., 1961) ; les Communiants (id., 1963) ; la Robe (V. Sjöman, 1964) ; les Amoureux (M. Zetterling, id.) ; Ma sœur, mon amour (Sjöman, 1966) ; les Feux de la vie (J. Troell, id.) ; Persona (Bergman, id.) ; la Honte (id., 1968) ; le Rite (id., 1969) ; Face à face (id., 1976) ; Sonate d'automne (id., 1978) ; Fanny et Alexandre (id., 1982).

BLACK (Karen Ziegler, dite Karen)

actrice américaine (Park Ridge, Ill., 1942).

Après quelques petits rôles (Easy Rider de Hopper en 1962 ; Big Boy de Coppola en 1967), elle s'impose dans Cinq Pièces faciles (B. Rafelson, 1970), où elle incarne la petite amie sensuelle et naïve de Jack Nicholson, qui lui donnera un rôle analogue dans sa première réalisation : Vas-y, fonce (1971). Elle joue des personnages assez semblables dans Gatsby le Magnifique (J. Clayton, 1974), Nashville (R. Altman, 1975), le Jour du fléau (J. Schlesinger, id.) et Complot de famille (A. Hitchcock, 1976) ; mais c'est Ivan Passer dans Né pour vaincre (1971), la Loi et la Pagaille (1974) et le Désir et la Corruption (1975), puis Michael Raeburn dans The Grass Is Singing (1981) qui semblent avoir le mieux servi son talent. Au cours des années 80, on la retrouve notamment dans Can She Bake a Cherry-Pie ? (H. Jaglom, 1983), Invaders From Mars (Tobe Hooper, 1986), Night Angel (Dominique Othenin-Girard, 1990), Miror, Miror (Maria Sargenti, id)., Children of the Night (Tony Randel, 1992), The Trust (J. Douglas Kilmore, 1993).

BLACKBURN (Maurice)

musicien canadien (Montréal, Québec, 1914 - id. 1988).

Un des premiers compositeurs engagés à l'Office national du film. Il écrit la musique de nombreux films québécois : Jour après jour, de Clément Perron (1962), À tout prendre, de Claude Jutra (1963), Mourir à tue-tête, d'Anne-Claire Poirier (1979). Mais il s'est imposé dès A Phantasy (1948-1953), une collaboration fructueuse avec Norman McLaren, pour lequel il va étudier la musique aléatoire à Paris en 1953 ou s'intéresser au son gravé sur la pellicule. En résulte la musique d'œuvres telles que Blinkity Blank (1955), Lignes verticales (1960) et Pas de deux (1968).

BLACK MARIA.

Studio construit pour Edison à West Orange (Edison National Historic Site, N. J.), de fin 1892 à février 1893, sur les plans de son chef de laboratoire W. K. Laurie Dickson. Hangar revêtu de toile goudronnée, monté sur pivot et rail circulaire pour capter au maximum la lumière solaire par des pans de toit mobiles, il est peint en noir et peut assurer une obscurité parfaite. Dickson y photographie les premières bandes sur pellicule Eastman perfectionnée, pour les programmes du Kinetoscope dont la commercialisation se développe : scènes de luttes, scènes bouffonnes, jongleurs et même une scène d'incendie. Ces films primitifs font de Black Maria le lieu d'une « révolution qui donna naissance au cinéma » (J. Deslandes). Les images sont prises à la cadence de 40 par seconde. Le catalogue des sujets du Kinetoscope s'enrichit rapidement, d'autant que Dickson, avant de quitter Edison pour la Biograph Company en 1895, avait, parallèlement, entrepris avec succès des tournages en extérieurs, techniques poursuivies après son départ. Le nom du studio vient de sa relative analogie avec les fourgons cellulaires qu'on désignait ainsi.

BLACKTON (James Stuart)

cinéaste américain (Sheffield, Grande-Bretagne, 1875 - Los Angeles, Ca., 1941).

Journaliste à New York, il impressionne Edison par ses croquis, dont l'inventeur tire un film : Blackton, the Evening World Cartoonist (1896). Blackton achète alors un Kinetoscope et fonde (1897) la Vitagraph (associé à Albert E. Smith et à William T. Rock). Ils installent leurs studios à l'air libre au sommet d'un building et y tournent des reconstitutions de faits divers (crimes, etc.), où Blackton est aussi interprète. En 1898, au moment de l'affaire de Cuba, d'où s'ensuit la guerre hispano-américaine, il invente le film de propagande (Tearing Down the Spanish Flag) puis s'essaie à la fiction policière (Raffles, 1905), à l'adaptation de drames shakespeariens (1908), aux scènes de la vie réalistes (1908). Il lance la mode des comédies en deux ou trois bobines et, en 1915, écrit et dirige une fiction pacifiste sur l'invasion possible de New York par une armée étrangère (The Battle Cry of Peace). Dès 1910, le développement de la Vitagraph est tel que Blackton doit inaugurer le système de la supervision (par ses soins, de films produits et dirigés par d'autres). En marge de la Vitagraph, Blackton invente la technique du dessin animé image par image (1906-07) : Humorous Phases of a Funny Face (1906), l'Hôtel hanté (The Haunted Hotel, id.), le Stylo magique (The Magic Fountain Pen, 1907). Il fonde en 1915 la Motion Picture Board of Trade (la future AMPPA). Enfin, il crée le Motion Picture Magazine. Pionnier en tous genres, Blackton garde une importance historique considérable. (Son Moïse en cinq bobines fit sensation en 1910.) Jusqu'en 1926, la Vitagraph reste florissante, mais elle est absorbée cette même année par Warner. Lors de la crise (1929), Blackton perd toute sa fortune. Il devient fonctionnaire, puis directeur de production d'une firme obscure, l'Anglo-American Film Company.

BLAIER (Andrei)

cinéaste roumain (Bucarest 1933).

Il termine en 1956 ses études à l'Institut supérieur d'art cinématographique de Bucarest en réalisant le moyen métrage ‘ l'Heure H ’ (Ora H). Après quelques autres essais (‘ Ce fut mon ami ’ [Era prietenul meu], 1963 ; ’la Maison inachevée‘ [Casa neterminatǎ], 1964), il s'impose à l'attention internationale en signant une œuvre d'une profonde finesse psychologique sur les problèmes de l'adolescence : les Matins d'un garçon sage (Dimineţile unui baiat cuminte, 1967). Devenu l'un des meilleurs représentants du cinéma roumain, il aborde des genres divers (‘ Puis naquit la légende ’ [Apoi s-a nascut legenda], 1969 ; ‘ la Forêt perdue ’ [Pǎdurea pierdutǎ], 1972 ; ‘ Cartes postales illustrées avec des fleurs des champs ’ [Illustrate cu flori de cîmp], 1974), s'efforce de transcrire en images le roman de Zaharia Stancu, parabole sur la condition humaine, dans À travers les cendres de l'Empire (Prin cenusa Imperiului, 1976), signe ‘ Des pas vers le ciel ’ (Trepte spre cer, 1977) et ‘ Calamité ’ (Urgia, CO I. Demian, id.) puis aborde la satire (‘ Tout pour le football ’ [Totul pentru fotbal], 1978). Après le succès d'une série télévisée de 33 épisodes, ‘ Lumière et ombres ’ (Lumini şi umbre), revient au cinéma avec ‘ la Nuit blanche ’ (Intunericul alb, 1983), ‘ Faits divers ’ (Fapt divers, 1984), ‘ Ris donc, c'est la vie ! ’ (Rîdeţi ca-n vioţà, id.), ‘ les Grandes Vacances ’ (Vacanţa cea mare, 1988), ‘ le Moment de la vérité ’ (Momentul ǎdevarului, 1992), ‘ Croix de pierre ’ (crucea de piatra, 1994).