Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BATES (Alan) (suite)

Films  :

le Cabotin (T. Richardson, 1960) ; Whistle Down the Wind (B. Forbes, 1961) ; Un amour pas comme les autres (J. Schlesinger, 1962) ; le Deuxième Homme (C. Reed, 1963) ; The Caretaker (C. Donner, id.) ; Tout ou rien (id., 1964) ; Zorba le Grec (M. Cacoyannis, id.) ; Georgy Girl (S. Narizzano, 1966) ; le Roi de cœur (Ph. de Broca, 1967) ; Loin de la foule déchaînée (Schlesinger, id.) ; l'Homme de Kiev (J. Frankenheimer, 1968) ; Love (K. Russell, 1969) ; les Trois Sœurs (L. Olivier, 1970) ; le Messager (J. Losey, 1971) ; A Day in the Life of Joe Egg (Peter Nedak, 1972) ; l'Impossible Objet (Frankenheimer, 1973) ; Butley (H. Pinter, 1974) ; A Profile of Greekness (M. Theodorakis [MM, narrateur du commentaire], id.) ; Royal Flash (R. Lester, 1975) ; In Celebration (L. Anderson, id.) ; la Femme libre (P. Mazursky, 1978) ; le Cri du sorcier (J. Skolimowski, id.) ; Very Like a Whale (A. Bridges, 1979) ; The Rose (M. Rydell, 1980) ; Nijinsky (H. Ross, id.) ; Quartet (J. Ivory, 1981) ; le Retour du soldat (A. Bridges, 1982) ; The Wicked Lady (M. Winner, 1983) ; Dr. Fischer of Geneva (Michael Lindsay-Hogg, 1984) ; Duo pour une soliste (A. Mikhalkov-Kontchalovski, 1987) ; l'Irlandais (A Prayer for a Dying, Mike Hodges, id.) ; We Think the World of You (Colin Gregg, 1989) ; Force majeure (Pierre Jolivet, 1989) ; Mister Frost (Philippe Setbon, 1990) ; Dr. M. (C. Chabrol, id.) ; Hamlet (F. Zeffirelli, id.) ; Shuttlecock (Andrew Paddington, 1991) ; Secret Friends (Dennis Potter, id.).

BATES (Florence Rabe, dite Florence)

actrice américaine (San Antonio, Tex., 1888 - Burbank, Ca., 1954).

Elle est l'un des plus brillants seconds rôles hollywoodiens, encore qu'elle débute à l'âge de cinquante ans ! On la remarque pour sa saisissante compostition de riche douairière dans Rebecca (A. Hitchcock, 1940). Elle poursuit sa belle carrière jusqu'en 1953, donnant profondeur et fantaisie à ses silhouettes inoubliables dans le Masque de Dimitrios (J. Negulesco, 1944), l'Intrigante de Saratoga (S. Wood, 1945), le Journal d'une femme de chambre (J. Renoir, 1946) ou Chaînes conjugales (J. L. Mankiewicz, 1949).

BATHING BEAUTIES (ou Bathing Girls. En français : « jolies baigneuses »).

Jeunes femmes en costume de bain de fantaisie laissant le genou nu, qui apparaissaient à tout moment et surtout sans raison dans les films burlesques de Mack Sennett des années 1916-17. De nombreuses stars débutèrent comme bathing beauty : Marie Prévost, Phyllis Haver, Sally Eilers, Jacqueline Logan, Gloria Swanson, Carole Lombard...

C'est en remarquant que les journaux honorent plus une jolie femme que le président des États-Unis et après avoir assisté à un concours de maillots de bain que Mack Sennett eut l'idée de créer les Bathing Beauties.

Après les groupes de pompiers et de policiers, l'intervention des Bathing Beauties, ces « poupées excentriques » (J. Mitry), trouve sa logique dans le style même des comédies de Mack Sennett, « ces poèmes fantaisistes où des clowns, des baigneuses, une automobile, un petit chien, un pot de lait, le ciel, la terre et quelque explosif sont les éléments interchangeables dont chaque combinaison provoque le rire et l'émerveillement » (R. Clair), où « l'absurbe devient la source intarissable d'une bouffonnerie poétique » (J. Mitry).

BATTEUR.

Mécanisme batteur, mouvement batteur employé pour l'avance intermittente du film dans les caméras « banc-titre » ( BANC-TITRE), les tireuses optiques ( TRUCA) ou les caméras équipant les imageurs pour le transfert sur pellicule des fichiers numériques image ( IMAGEURS).

Pour assurer un positionnement précis et parfaitement identique des images enregistrées successivement avec une grande stabilité (fixité), ce système comporte deux contre-griffes solidaires du couloir de la caméra dans lesquelles viennent s'engager les perforations de la pellicule. Un système de cadre animé d'un mouvement de va-et-vient (d'où le nom de batteur) assure l'engagement des perforations dans les contre-griffes et leur dégagement pour l'avancer d'une image.

BAUER (Evgueni) [Evgenij Francevič Bauer]

cinéaste russe (Moscou 1865 - Crimée 1917).

Homme de vaste culture, familier des cercles littéraires et artistiques, il est l'un des premiers dans son pays à croire au cinéma comme moyen d'expression spécifique et, à ce titre, est justement considéré comme l'une des personnalités les plus riches et les plus originales du cinéma prérévolutionnaire. Éclectique, exubérant, esthète (il sait imaginer des décors raffinés et créer une atmosphère), il signe ses premiers films en 1913. Quoique tenté parfois par la farce et la comédie, il affectionne surtout les mélodrames brûlants d'un réalisme crépusculaire et fataliste qui dérivent parfois jusqu'aux rives du fantastique mystique. Ce prince de la décadence a notamment tourné K le bossu (Strašnaja mest'gorbuna K, 1913), Gloire sanglante (Krovavaja slava, id.), le Crépuscule d'une âme féminine (Sumerki ženskoj duši, id.), l'Enfant de la grande ville (Ditja bol’šogo goroda, 1914), le Châtiment (Vozmezdie, 1915), les Abîmes de l'âme humaine (Čelovečeskie bezdny, 1916), la Reine de l'écran (Koroleva ekana, id.), Mensonge (Lož, id.), le Tocsin (Nabat, 1917), le Roi de Paris (Korol'Pariža, id.), le Révolutionnaire (Revoljucioner, id.). Il a été également un grand découvreur d'acteurs parmi lesquels Ivan Mosjoukine (la Vie dans la mort [Žizn v smerti], 1914) et Vera Kholodnaïa (le Chant de l'amour triomphant [Pesn‘ toržestvajuščej ljubvi], 1915, Vie pour vie [Žizn na Žizn], 1916).

BAUGÉ (André)

chanteur et acteur français (Toulouse 1893 - Clichy-la-Garenne 1966).

Ex-premier baryton de l'Opéra-Comique, vedette de nombreux opéras, opéras-comiques et opérettes sous le pseudonyme de Grillaud, il joue dans l'un des premiers films parlants français, La route est belle (R. Florey, 1930), puis interprète de nombreux films musicaux. (Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fonde les Concerts populaires André Baugé.) On le vit également dans : la Fleur des Indes (Théo Bergerat, 1921), la Ronde des heures (A. Ryder, 1931), le Roman d'un jeune homme pauvre (A. Gance, 1935).

BAUMER (Jacques)

acteur français (Paris 1885 -Montchauvet 1951).

Il aborde tard le cinéma après avoir remporté de nombreux succès dans le répertoire boulevardier. Sa création dans Ce cochon de Morin (G. Lacombe, 1932) lui permet d'imposer sa dégaine rageuse, sa voix incisive et son autorité. Tour à tour fonctionnaire servile : Mollenard (R. Siodmak, 1938), commissaire avisé : Café de Paris et Derrière la façade (Y. Mirande et G. Lacombe, 1938 et 1939), juge hypocrite : les Inconnus dans la maison (H. Decoin, 1942), notaire louche : le Colonel Chabert (René Le Hénaff, 1943), il campe même à l'occasion Clemenceau : Entente cordiale (M. L'Herbier, 1939).