Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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FERRERI (Marco) (suite)

Autres films :

le Secret des hommes bleus (El secreto de los hombres azules, 1960) ; Perché pagare per essere felici ? (1970) ; Histoire de Piera (Storia di Piera, 1983) ; le Futur est femme (Il futuro è donna, 1984) ; I Love You (1986) ; Y'a bon les Blancs (1988) ; le Banquet (1989, TV) ; la Chair (La carne, 1991) ; Diario di un vizio (1993) ; Faictz ce que vouldras (MM, 1995) ; Nitrate d'argent (1996). ▲

FERRERO (Anna Maria Guerra, dite Anna Maria)

actrice italienne (Rome 1934).

Elle débute très jeune dans Le ciel est rouge (Il cielo è rosso, Claudio Gora, 1950) et développe ensuite son personnage de jeune rebelle dans le Christ interdit (C. Malaparte, id.), I vinti (M. Antonioni, 1952), les Infidèles (Steno et M. Monicelli, id.), Febbre di vivere (C. Gora, 1953), Totò e Carolina (Monicelli, 1955). Après la rencontre avec Vittorio Gassman, qui la dirige au théâtre, et dans Kean, elle crée des personnages plus mûrs et grinçants — comme dans le Bossu de Rome (C. Lizzani, 1960), I delfini (F. Maselli, id.), Les partisans attaquent à l'aube (Un giorno da leoni, N. Loy, 1961), l'Or de Rome (Lizzani, id.).

FERREYRA (José Agustín)

cinéaste argentin (Buenos Aires 1889 - id. 1943).

Premier créateur véritable du cinéma argentin, il ne se confine pas à imiter les modèles étrangers, mais se soucie d'authenticité nationale. El tango de la muerte (1917) s'inspire déjà de l'univers qui hante la chanson de Buenos Aires. Avec Ferreyra, la réalité des faubourgs, les caractères populaires devenus mythologiques grâce au tango s'animent sur l'écran. Artiste instinctif, il improvise de manière anarchique, presque sans scénario. Mais il possède un sens plastique acquis par l'expérience de la peinture et, au théâtre Colón, de la scénographie ; il a des intuitions brillantes, lorsqu'il découvre des acteurs, ou qu'il tourne dans les rues. Durant le muet, il met en scène notamment El organito de la tarde et Muchachita de Chiclana (1926) ; Perdón, viejita (1927), avec sa « muse » Maria Turgenova. Il est l'auteur du premier film parlant argentin, Muñequitas porteñas (1931). Il parachève sa trajectoire réaliste pendant cette période : Calles de Buenos Aires (1933), Mañana es domingo (1934) et Puente Alsina (1935). Nettement plus mélodramatiques, les films suivants consacrent la star Libertad Lamarque et préfigurent la formule à succès d'un cinéma qui atteint la phase industrielle : Aýudame a vivir (1936) ; Besos brujos et La ley que olvidaron (1937). L'homme qui trouva les thèmes, l'ambiance, les personnages et l'extraordinaire véhicule musical dont le cinéma argentin tire alors profit n'arrive plus à garder sa place, dans une industrie fonctionnant à la manière hollywoodienne. Ferreyra finit ses jours, dans le déclin et la misère, comme un protagoniste de tango.

FERREZ (Júlio)

cinéaste et chef opérateur brésilien (Rio de Janeiro 1881 - id. 1946).

Pionnier du cinéma, fils du photographe, producteur et exploitant Marc Ferrez, d'origine française, représentant de Pathé à Rio de Janeiro, Júlio Ferrez est un des opérateurs et réalisateurs les plus actifs de la belle époque du cinéma brésilien (1907-1911), essor attribué à une harmonie entre production et exploitation qui n'a jamais été retrouvée depuis. Il tourne de nombreux documentaires d'actualités et les « chansons filmées » alors à la mode. Parmi ses titres les plus connus, on trouve la comédie Nhô Anastácio chegou de viagem (1908), la reconstitution d'un fait divers sanglant dans A Mala Sinistra (1908), l'opérette A Viúva Alegre (1909).

FERRONI (Giorgio)

cinéaste italien (Pérouse 1908 - Rome 1981).

Il débute en 1932 à la Cines comme assistant de Gennaro Righelli et dirige ensuite plusieurs documentaires. En 1940, il signe son premier long métrage, L'ebbrezza del cielo sur des jeunes passionnés du vol. Après deux parodies avec Macario, il dirige des films néoréalistes (Pian delle stelle, 1947 ; Tombolo, paradiso nero, id.). Après un long silence, il revient à la mise en scène avec l'étonnant Moulin des supplices (Il mulino delle donne di pietra, 1960), un des films les plus fous du fantastique italien. Il ne retrouve plus cette forme avec les péplums et les westerns qui suivent (signés souvent Kelvin ou Calvin Jackson Padget).

FERTÉ (René)

acteur français (1900-1958).

D'allure mélancolique et parfois ténébreuse, il glisse dans le cinéma muet, imposé par Epstein. Son titre de gloire, c'est d'être passé ainsi de l'Auberge rouge (1923) à Sa tête (1929) par des étapes telles que Mauprat et la Glace à trois faces (1927) et Six et demi, onze. Dès que le parlant oublie Epstein, la silhouette de Ferté s'efface. Ses films se font rares et médiocres, sauf le Train des suicidés (E. -T. Gréville, 1931), la version française du Testament du docteur Mabuse (F. Lang et René Sti, 1933) et Untel père et fils (J. Duvivier, 1945).

FERZETTI (Pasquale, dit Gabriele)

acteur italien (Rome 1925).

Après des petits rôles dans Via delle cinque lune (L. Chiarini, 1942), l'Évadé du bagne (R. Freda, 1948), Cuore ingrato (G. Brignone, 1952) et quelques autres films, il interprète le rôle du protagoniste dans la Provinciale (M. Soldati, 1952), qui lui vaut le prix Nastro d'Argento pour le meilleur acteur. Il perfectionne ensuite son personnage d'élégant séducteur, ambigu mais charmant, dans plusieurs mélodrames et comédies populaires, dont Puccini (C. Gallone, 1953), Il sole negli occhi (A. Pietrangeli, id.), Le avventure di Giacomo Casanova (Steno, 1954), Femmes entre elles (M. Antonioni, 1955), Donatella (M. Monicelli, 1956), les Époux terribles (Nata di marzo, Pietrangeli, 1958). Le sommet artistique de sa carrière est l'Avventura (M. Antonioni, 1960), où il joue le rôle d'un architecte à la recherche de sa maîtresse disparue. En vieillissant, il accroît sa force expressive et interprète à contre-emploi des personnages de « méchant », comme dans Il était une fois dans l'Ouest (S. Leone, 1968) et dans À chacun son dû (E. Petri, 1967). Mais on le voit aussi en père de famille dans des films de jeunes cinéastes : Escalation (R. Faenza, 1968) ; Merci ma tante (S. Samperi, id.). Dans Julia et Julia (P. del Monte, 1987), il interprète le rôle du père de l'héroïne (Kathleen Turner). Dans Appassionata (Gian Luigi Calderone, 1974), il se montre encore capable de séduire les voluptueuses Ornella Muti et Eleonora Giorgi. Sa carrière au théâtre est également riche en succès.