Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HAMER (Robert)

cinéaste britannique (Kidderminster 1911 - Londres 1963).

Après des études à Cambridge, il travaille pour divers studios, avant d'entrer comme monteur à Ealing : il signe par exemple le montage de Vessel of Wrath (1938) d'Erich Pommer, et celui de Le contremaître vient en France (1942) de Charles Frend. En 1943 il écrit le scénario — et, dit-on, dirige quelques scènes finales — de San Demetrio, London, réalisé par Charles Frend. La première réalisation vraiment personnelle de Hamer est le sketch du Miroir hanté de Au cœur de la nuit (Dead of Night, 1945). En quelques minutes, il fait naître l'angoisse, dans un décor contemporain. Puis, toujours avec l'actrice Googie Withers dans le rôle principal, Hamer dirige Pink String and Sealing Wax (1945) et Il pleut toujours le dimanche (It Always Rains on Sunday, 1947) ; ce dernier film — l'évasion fatale d'un repris de justice — évoque à la fois le film noir français et une sorte de néoréalisme à l'anglaise. Mais l'œuvre qui installe Hamer au tout premier plan (à la fois comme scénariste et metteur en scène) est sans conteste Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets, 1949) avec Dennis Price, Valerie Hobson et Joan Greenwood, et où Alec Guinness ne compose pas moins de huit personnages. Modèle de l'humour britannique pour les Français, et de l'humour à la française pour les Britanniques (le ton est en effet assez proche du Roman d'un tricheur de Sacha Guitry), ce film décrit avec une agressive allégresse l'irrésistible et criminelle ascension d'un ambitieux jeune homme, dans la Grande-Bretagne victorienne. Hamer ne retrouvera jamais ce bonheur cinématographique. Il tourne : The Spider and the Fly (1949) ; His Excellency (1952) ; The Long Memory (id.) ; Détective du bon Dieu (Father Brown, 1954) ; Deux Anglais à Paris (To Paris With Love, 1955) ; le Bouc émissaire (The Scapegoat, 1959) ; l'Académie des coquins (School for Scoundrels, 1960). Son dernier scénario, A Jolly Bad Fellow, sera réalisé en 1963 par Don Chaffey. ▲

HAMILTON (Guy)

cinéaste britannique (Paris, France, 1922).

Cet ancien assistant de Julien Duvivier, fixé en Grande-Bretagne dès 1940, s'est spécialisé dans les films d'aventures à grand spectacle, notamment dans la série des James Bond. Il eut le privilège de diriger les plus grands acteurs britanniques dans la Bataille d'Angleterre, présenté comme le film le plus coûteux de la production d'outre-Manche. Parmi ses œuvres de quelque relief, citons : L'assassin a de l'humour (The Ringer, 1952) ; le Visiteur nocturne (The Intruder, 1953) ; Un inspecteur vous demande (An Inspector Calls, 1954) ; Au fil de l'épée (The Devil's Disciple, 1959) ; Mes funérailles à Berlin (Funeral in Berlin, 1966) ; la Bataille d'Angleterre (Battle of Britain, 1969) ; L'ouragan vient de Navarone (Force Ten From Navarone, 1978) ; le Miroir se brisa (The Mirror Crack'd, 1980) ; Meurtre au soleil (Evil Under the Sun, 1982) ; Remo sans arme et dangereux (Remo, Unarmed and Dangerous, 1985). Il s'est également illustré dans quatre films de la série des James Bond : Goldfinger (1964) ; les Diamants sont éternels (Diamonds are Forever, 1971) ; Vivre et laisser mourir (Live and Let Die, 1973) ; l'Homme au pistolet d'or (The Man With the Golden Gun, 1974).

HAMILTON (Lloyd)

acteur américain (Oakland, Ca., 1891 - Hollywood, Ca., 1935).

Engagé à la Kalem en 1914, il tourne près de deux cents courts métrages comiques avec son partenaire Albert Duncan jusqu'en 1917 (les Ham and Bud), puis poursuit sa carrière en solitaire dans les Sunshine Comedies de la Fox, puis dans sa propre compagnie, qu'il crée en 1924. Parmi ses meilleurs films, on peut citer Ham in the Harem (Chance E. Ward, 1915), Ham at the Garbage Gentleman's Ball (id., id.), A Twilight Baby (Jack White, 1918), The Mischief Man (id., 1920), His Darker Self (John W. Noble, 1924), The Rainmaker (C. Badger, 1926).

HAMILTON (Margaret)

actrice américaine (Cleveland, Ohio, 1902 - Salisbury, Conn., 1985).

Venue de l'enseignement, elle débute à Hollywood avec Zoo in Budapest (Rowland V. Lee, 1933) et dessine de nombreuses silhouettes de vieilles filles acariâtres sous la direction de William Wyler (Ils étaient trois, 1936), Henry Hathaway (la Fille du bois maudit, 1936), Fritz Lang (J'ai le droit de vivre, 1937) et William A. Wellman (la Joyeuse Suicidée, 1937) avant de s'immortaliser sous les traits de la méchante sorcière du Magicien d'Oz (V. Fleming, 1939). Cette composition marque la suite de son abondante carrière, où l'on distingue des films comme : Place au rythme (B. Berkeley, 1939) ; Mon petit poussin chéri (E. Cline, 1940) ; l'Étrange Incident (W. A. Wellman, 1943) ; l'Enjeu (F. Capra, 1948) ; On murmure dans la ville (J. L. Mankiewicz, 1951) ; Brewster McCloud (R. Altman, 1970) ; le Gang Anderson (S. Lumet, 1971) et le long métrage d'animation Journey Back to Oz (Hal Sutherland, 1964, distribué en 1974 ; voix seulement).

HAMILTON (James Neil Hamilton, dit Neil)

acteur américain (Lynn, Mass., 1899 - Escondido, Ca., 1984).

Jeune premier solide et athlétique, jamais il n'a pu devenir une vraie star (contrairement à Richard Barthelmess), bien qu'il ait été l'un des acteurs de la Paramount les plus en vue à la fin des années 20. Il a eu cependant une longue carrière (1918-1970) et d'excellentes et prestigieuses partenaires comme Mae Marsh et Carol Dempster (la Rose blanche, D. W. Griffith, 1923), Carol Dempster encore (Pour l'Indépendance, id., 1924), Norma Shearer (Strangers May Kiss, G. Fitzmaurice, 1931) ou Constance Bennett (What Price Hollywood ?, G. Cukor, 1932). Dans les années 60, on l'a remarqué dans plusieurs films de Jerry Lewis, notamment Jerry souffre-douleur (1964).

HAMMAN (Jean Hamman, dit Joe)

acteur français (Paris 1885 - id. 1974).

Influencé par le séjour qu'il fait au début du siècle aux États-Unis, il tente d'acclimater le western en France à partir de 1908. Il participe ainsi aux bandes que Jean Durand tourne en Camargue sous des titres évocateurs : le Desperado ; Cent Dollars mort ou vif ; les Aventures d'un cow-boy à Paris ; Une pendaison à Jefferson City ; le Cheval vertueux (1909-1911). L'adaptation à l'écran de Mireille (Ernest Servaes, 1922) le requiert plus tard ; puis, ce courant s'étant tari, il participe à des films historiques (l'Enfant-Roi, Jean Kenn, 1923), dramatiques (le Stigmate, L. Feuillade, 1925), comiques (le Capitaine Rascasse, Henri Desfontaines, 1927) ou à des essais plus littéraires (le Roi des Aulnes, Iribe, 1929). Il avait assumé comme réalisateur la confection de certains westerns ; de même, il dirige quelques versions françaises tournées en Allemagne (Monts en flammes, 1931) et devient un actif directeur de production. De temps en temps il apparaît, fugitif, comme acteur (Napoléon, S. Guitry, 1955) ou revient en Camargue comme réalisateur : Au pays des étangs clairs (1950).