Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DOVJENKO (Aleksandr) [Aleksandr Petrovič Dovženko] (suite)

Films :

Vassia le Réformateur (Vasja-reformator, CO Faust Lopatinski, 1926) ; le Petit Fruit de l'amour (Jagodki ljubvi, id.) ; la Sacoche du courrier diplomatique (Sumka dipkur'era, 1927) ; Zvėnigora (id., 1928) ; Arsenal (id., 1929) ; la Terre (Zemlja, 1930) ; Ivan (id., 1932) ; Aérograd (id., 1935) ; Chtchors (Ščors, 1939) ; Libération (Osvoboždenie, 1940, CO Y. Solntseva) ; la Bataille pour notre Ukraine soviétique (Bitva za našu Soyetskuju Ukrainu, 1943, CO Y. Solntseva) ; la Victoire en Ukraine (Pobeda na Pravoberežnoj Ukraine, 1945, CO Y. Solntseva) ; Pays natal (Strana rodnaja, 1946 ; non signé, CO G. Balassanian, L. Isaakian) ; Mitchourine (Mičurin, 1947-48, CO Y. Solntseva) ; Adieu, Amérique (Proščaj Amerika, 1949-1951, inachevé).

Films réalisés par Youlia Solntseva (sur scénarios et thèmes de Dovjenko) :

le Poème de la mer (Poema o more, 1958) ; le Dit des années de feu (Povest’ plamennih let, 1961) ; la Desna enchantée (Začarovannaja Desna, 1964) ; l'Inoubliable (Nezabyvaemoe, 1967) ; les Portes d'or (Zolotye vorota, 1969).

DOWNEY (Robert)

cinéaste américain (Tennessee, 1936).

Après Balls Bluff, petit film qui raconte les tribulations d'un soldat de la guerre de Sécession débarquant à New York en plein XXe siècle, il réalise Babo 73 (1963) et Chafed Elbows (1965). Aussi loin de la perfection technique que du « bon goût », ces films, surtout diffusés dans les circuits underground, feront dire à Jonas Mekas que leur auteur est « un des satiristes les plus originaux depuis Preston Sturges ». En 1969, il réalise Putney Swope, puis, notamment, Is There Sex After Death ? (1971), Greaser's Palace (1972), Jive (1979), Too Much Sun (1990).

DOYLE (Christopher)

chef opérateur et cinéaste australien (Sydney, 1952).

À dix-sept ans, il embarque sur un cargo et part pour un voyage illimité. Il s'installe finalement à Taïwan en 1978 et, remarqué par des courts métrages, débute à la télévision. En 1983, il signe la photographie de Ce jour-là sur la plage (Edward Yang). Après une expérience décevante en France (Noir et Blanc, Claire Devers, 1985), il s'établit à Hong Kong et continue son apprentissage avec Shu Kei (Soul, 1986). Sa collaboration la plus fructueuse est celle qu'il entretient avec Wong Kar-wai. De Nos années sauvages (1990) à In the Mood for Love (2000), il éclaire tous ses films. Caméra à l'épaule, son influence est primordiale pour les chroniques urbaines Chungking Express (1994) et les Anges déchus (1995). Il impose un style fait d'images saturées, ralenties ou accélérées, sur ou sous-exposées, aux focales et angles de prise de vue extrêmes. Après Zhang Yuan (Bâtards pékinois, 1992), Stanley Kwan (Red Rose, White Rose, 1994) et Chen Kaige (Temptress Moon, 1996), rares sont les cinéastes chinois de talent à ne pas avoir travaillé avec lui. Avec Psycho (Gus Van Sant, 1998) et Liberty Heights (Barry Levinson, 1999), il s'essaie au cinéma américain. En 1999, son passage à la réalisation, Au bout des mots (Away with Words), histoire croisée d'un Japonais et d'un Irlandais dans un bar de Hong Kong, n'est pas concluant.

DOYLE (Patrick)

compositeur britannique (Uddington, Écosse, 1953).

Ancien musicien de rock, Patrick Doyle est devenu l'un des meilleurs compositeurs de cinéma dans un style que l'on pourrait qualifier de néo-classique. Sa collaboration très étroite avec Kenneth Branagh, commencée dès le théâtre, a certainement joué un rôle déterminant dans cette orientation. Elle remonte à 1987 et à Henry V et, depuis elle se renouvelle à chaque film du cinéaste. Elle a produit la partition vive, digne d'un « musical » américain, de Beaucoup de bruit pour rien (1991), celle, dans le style de Bernard Herrman, pour Dead Again (1992), celles, splendidement et sombrement romantiques, de Frankenstein (1994) et de Hamlet (1997). Doyle a aussi travaillé avec Régis Wargnier, dont il soutient la volonté d'emphase avec brio (Indochine, 1992 ; Une femme française, 1994) et avec Brian De Palma, pour qui il composa la musique frémissante de l'Impasse (1992).

DRACH (Michel)

cinéaste français (Paris 1930 - id. 1990).

Après des études de peinture à l'Académie des beaux-arts, il est orienté vers le cinéma par son cousin Jean-Pierre Melville, dont il devient l'assistant. Il débute par des courts métrages de facture très personnelle, dont les Soliloques du pauvre (1951) et Auditorium (1957), passe au long métrage avec On n'enterre pas le dimanche (1959), étude sur la solitude existentielle d'un Noir à Paris, qui lui vaut le prix Louis-Delluc et annonce, par le style de tournage et le mode de production, la Nouvelle Vague. La finesse et la chaleur de son approche des êtres sont confirmées dans le mélancolique Amélie ou le Temps d'aimer (1962). Après la parenthèse commerciale de la Bonne Occase (1965) et de Safari diamants (1966), il revient au cinéma d'auteur (il est scénariste de tous ses films) avec Élise ou la Vraie Vie (1970, d'après le livre de Claire Etcherelli), où s'épanouit le talent de Marie-Josée Nat, son épouse, dans le personnage meurtri d'une Française amoureuse d'un Algérien (qu'interprète Mohamed Chouikh) au temps de la guerre d'Algérie. Son orientation sociale se manifeste à nouveau dans les Violons du bal (1974), prenante évocation de son enfance juive pendant l'Occupation, et dans le Pull-Over rouge (1979), chronique d'une probable erreur judiciaire. Dans Parlez-moi d'amour (1975), le Passé simple (1977), et Guy de Maupassant (1982), il a confirmé de manière plus gratuite son attrait pour les intrigues psychologiques. En 1986, avec Sauve-toi, Lola, il a abordé le thème du cancer puis celui des relations entre grand-père et petit-fils dans Il est génial Papy (1987).

DRǍGAN (Mircea)

cinéaste roumain (Gura Ocniţei, près de Tîrgovisţe, 1932).

Critique de cinéma, il débute comme réalisateur en cosignant avec Mihai Iacob en 1956 ‘Derrière la sapinière’ (Dincolo de brazi), aborde les films sociaux (‘la Soif’ [Setea], 1960 ; Lupeni 29 [id.], 1962) et s'impose comme un spécialiste des films épiques, habile à manier sur l'écran les masses populaires et les scènes historiques à grande figuration : ‘les Faucons’ (Neamul soimǎreştilor, 1964) ; ‘Golgotha’ (Golgota, 1966) ; ‘la Colonne’ (Columna, 1968) ; ‘Étienne le Grand’ (Stefan cel Mare, 1974). Il est également l'auteur d'‘Explosion’ (Explozia, 1973), du ‘Nœud de salamandre’ (Cuibul slamandrelor, 1976), des ‘Bras d'Aphrodite’ (Braţele Afroditei, 1978), de ‘Rallye’ (Raliul, 1984) et de plusieurs comédies policières.