Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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KOUZMINA (Elena) [Elena Aleksandrovna Kuz'mina]

actrice soviétique (Tiflis [auj. Tbilissi], Géorgie, 1909 - Moscou 1979).

Formée par le groupe des FEKS, elle débute de manière éclatante dans le rôle de la communarde de la Nouvelle Babylone (1929), personnage auquel elle insuffle une vérité et une dignité exemplaires. Kozintsev et Trauberg lui redonnent la vedette dans Seule (1931), où sa fragilité et sa ferveur font merveille dans son personnage d'institutrice en butte aux dures conditions de la vie sibérienne. Mais c'est Barnet qui lui offre son plus beau rôle dans Okraïna (1933), celui de la jeune provinciale, gracieuse et enjouée, amoureuse d'un prisonnier allemand, avant de lui donner une nouvelle chance dans Au bord de la mer bleue (1936). On peut encore apprécier son dynamisme et sa fraîcheur à plusieurs reprises sous la direction de Romm (le Rêve, 1943 ; Matricule 217, 1945 ; la Question russe, 1947 ; Mission secrète, 1950, et Les navires attaquent les bastions, 1953, où elle incarne une inattendue et fascinante lady Hamilton).

KOVÁCS (András)

cinéaste hongrois (Kide 1925).

Après avoir étudié à Kolozsvár (Cluj), il s'inscrit à l'Académie de théâtre et de cinéma de Budapest, puis entre dans les studios de la capitale, où, de 1951 à 1957, il dirigera le département des scénarios. Il débute dans la mise en scène en 1960 avec ‘ Averse ’ (Zápor), puis tourne ‘ les Toits de Budapest ’ (Pesti háztetők, 1961), ‘ Étoile d'automne ’ (Isten a˝szi csillaga, 1963), les Intraitables (Nehéz emberek, 1964), lequel film emporte le prix des critiques hongrois et inaugure une façon nouvelle de « poser les problèmes avec franchise » en recourant au cinéma-vérité. Après deux courts métrages, ‘ Deux Portraits ’ (Két arckép, 1965) et ‘ Aujourd'hui ou demain ’ (Ma vagy holnap, id.), il signe Jours glacés (Hideg napok, 1966), qui évoque avec brio un épisode « dérangeant » de l'histoire contemporaine hongroise. Désormais, il rejoint les cinéastes « des années 60 » (bien qu'appartenant à une génération légèrement antérieure, celle de Miklós Jancsó), en participant avec eux à la flatteuse réputation que le cinéma hongrois se forge dans les festivals internationaux. Il met en scène successivement : les Murs (Falak, 1967) ; Extase de 7 à 10 (Extásis 7 - töl 10-ig, DOC TV, 1969) ; Course de relais (Staféta, 1971) ; Terre en friche (A magyar ugaron, 1973) ; les Yeux bandés (Bekötött szemmel, 1975) ; ‘ Labyrinthe ’ (Labirintus, 1976) ; le Haras (A ménesgazda, 1978) ; ‘ Un dimanche d'octobre ’ (Októberi vasárnap, 1979) ; ‘ Paradis provisoire ’ (Ideiglenes paradicsom, 1981), la Comtesse rouge (Vörös grófnő, 1985), Arrière-Garde (Valahol magyarországon, 1987). Il est également l'auteur des documentaires les Héritiers (Örökösök, 1970) et ‘ le Peuple et l'Art ’ (Kié a muvészet ?, 1975), ainsi que des reportages pour la TV : ‘ Rencontre avec György Lukács ’ (Találkozás Lukács Györggyel, 1972), ‘ Ma vie avec Mihály Károlyi ’ (Együtt Károlyi Mihállyal, 1973), À la mémoire de M. Karolyi (Károlyi Mihály emlékezete, 1988), Il était une fois une Université (Volt egyszer egy egyetem, 1994).

KOVACS (Lazlo [Leslie])

chef opérateur américain d'origine hongroise (1933).

En 1956, il vient d'obtenir son diplôme de l'Académie du théâtre et du cinéma de Budapest quand le soulèvement hongrois éclate. Il filme la répression et fait passer clandestinement 30 000 pieds de documents qui serviront désormais de références d'archives. Il choisit l'exil vers les États-Unis comme son condisciple Vilmos Zsigmond. C'est sous la direction de Richard Rush qu'il fera ses premiers longs métrages (Hells Angels on Wheels, 1967 ; The Savage Seven, 1968). Il va appporter une qualité inconnue jusqu'alors dans les films bon marché, et créer un style personnel qui va devenir l'image de marque de toute une génération de cinéastes anti-establishment : longues focales, notamment pour filmer les scènes d'errance dans les grands espaces américains, mise au point alternée (rack focus) pour renouveler le champ-contre-champ. C'est Easy Rider, de Dennis Hopper, qui le fera vraiment connaître en 1969. En dépit de difficultés passagères avec les syndicats de techniciens (il est exclu de l'équipe de M. A. S. H.), il travaille avec les réalisateurs les plus représentatifs de la période : P. Bogdanovich (la Cible, 1968 ; On s'fait la valise, docteur, 1972 ; la Barbe à papa, 1973 ; Enfin l'amour, 1975 ; Nickelodeon, 1976), B. Rafelson (Cinq Pièces faciles, 1970 ; The King of Marvin Gardens, 1972), D. Hopper (The Last Movie, 1971), Richard Rush (Psych-Out, 1968 ; Campus, 1970), R. Altman (That Cold Day in the Park, 1969)... Son aptitude à recréer le chromatisme d'une époque ou d'un climat psychologique a considérablement servi des films parfois inégaux. Dans une longue liste de films qu'il a photographiés, on peut citer : Shampoo (H. Ashby, 1975), New York New York (M. Scorsese, 1977), Rencontres du troisième type (CO-PH avec V. Zsigmond, S. Spielberg, 1977), F. I. S. T. (N. Jewison, 1978), Paradise Alley (S. Stallone, 1978), Heart Beat (J. Byrum, 1980), Frances (G. Clifford, 1982), Crackers (L. Malle, 1984), S. O. S. Fantômes (I. Reitman, id.), l'Affaire Chelsea Deardon (id., 1986), Mask (P. Bogdanovich, 1985), Little Nikita (R. Benjamin, 1988), Sliver (Phillip Noyce, 1993), My Best Friend's Wedding (P.J. Hogan, 1997).

KOZÁK (András)

acteur hongrois (Vencsellö, 1943).

Il apparaît au cours des années 60 comme le jeune comédien fétiche de Miklós Jancsó, qui lui offre des rôles de premier plan dans Mon chemin (1964), les Sans-Espoir (1965), Rouges et blancs (1967), Silence et cri (1968), Ah ! ça ira (1969), Sirocco d'hiver (id.), Agnus Dei (1971), l'horoscope de Jésus-Christ (1988) et la Valse du Danube bleu (1991). Parmi ses autres films, citons essentiellement : Remous (I. Gaál, 1963) ; Zone tempérée (A. Kezdi-Kovács, 1970) ; les Yeux bandés (A. Kovács, 1975) ; ‘ le Match ’ (F. Kósa, 1981) ; ‘ Jamais, nulle part, à personne ’ (Soha, sehol, senkinek, Ferenc Téglásy, 1988) ; Et pourtant... (Kezdi-Kovács, 1991) ; Blue Box (Elemér Káldor).

KOZINTSEV (Grigori) [Grigorij Mihajlovič Kozincev]

cinéaste soviétique (Kiev 1905 - Leningrad 1973).