Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PICTURE.

Abrév. anglaise fam. de motion picture.

PIDGEON (Walter)

acteur américain (East Saint John, Nouveau Brunswick, Canada, 1897 - Santa Monica, Ca., 1984).

Cet ancien chanteur d'opérette a l'une des carrières les plus longues de Hollywood. De nombreux rôles dès 1926 ne lui valurent guère la popularité. Il doit attendre la maturité pour atteindre au succès : Rockabye (G. Cukor, 1932) ; Empreintes digitales (R. Walsh, 1936) ; Un envoyé très spécial (J. Conway, 1938) ; l'Escadron noir (Walsh, 1940). C'est surtout aux côtés de la rousse et radieuse Greer Garson qu'il devint une vedette (les Oubliés, M. LeRoy, 1941). Il le restera jusqu'au début des années 50, tournant neuf films avec Greer Garson dont certains furent des triomphes (Madame Miniver, W. Wyler, 1942 ; Madame Curie, M. LeRoy, 1943 ; Madame Parkington, T. Garnett, 1944). Mais ce sont John Ford (Qu'elle était verte ma vallée, 1941) et Fritz Lang (Chasse à l'homme, id.) qui lui offrent ses meilleurs rôles : celui d'un homme obsédé par la vengeance et celui d'un pasteur tranquille en pays minier. Dans les années 50, il devient la « guest star » de prestige, estampillant, à l'occasion, de son autorité une composition solide : le producteur compréhensif des Ensorcelés (V. Minnelli, 1952) ; l'homme d'affaires de la Tour des ambitieux (R. Wise, 1954), jusqu'au Florenz Ziegfeld de Funny Girl (W. Wyler, 1968).

PIECZKA (Franciszek)

acteur polonais (Godow 1928).

Il est élève au Conservatoire de Varsovie puis partage sa carrière entre le théâtre et le cinéma. On l'a vu notamment dans les Jours de Mathieu (Żywot Mateusza, Witold Leszczyński, 1968), les Noces (1973) et la Terre de la grande promesse (1975) d'Andrzej Wajda, et aussi dans les Paysans (Chłopi, Jan Rybkowski, 1973), le Déluge (J. Hoffmann, 1974), la Cicatrice (Blizna, K. Kieślowski, 1976), la Femme d'en face (Hans Noever, 1978).

Au cours des années 90 il est devenu l'un des interprètes favoris de Jan Jakub Kolski (l'Enterrement des pommes de terre, 1990 ; Jean de l'eau, 1993 ; l'Épée du commandant 1995).

PIED (1).

Dispositif permettant de fixer, à la hauteur convenable, une caméra ou un projecteur. ( CAMÉRA, PROJECTION.)

PIED (2).

Mesure anglaise de distance (foot – pl. feet) équivalant à 0,3048 m. En cinéma 35 mm, il y a seize images au pied.

PIEL (Harry)

acteur et cinéaste allemand (Düsseldorf 1892 - Munich 1963).

Il entre chez Pathé, avant de travailler comme acteur-réalisateur à partir de 1913 à la Continental, à Berlin. En 1916, il fonde sa propre maison de production. Athlète complet, spécialiste du film d'aventures à sensation, il est l'auteur de nombreuses productions de bonne facture, qui n'ont jamais eu d'autres prétentions que de divertir. De son œuvre imposante, on peut remarquer : Abenteuer im Nachtexpress (1925) ; le Grand Bluff (Sein grösster Bluff, 1927) ; Panique (Panik, 1928). L'apparition du parlant voit sa popularité s'accroître, avec notamment : Ein Unsichtbarer geht durch die Stadt (1933) ; Artisten (1935) ; l'Appel de la jungle (Der Dschungel ruft, 1936) ; Un soir d'escale (Der unmögliche Herr Pitt, 1938), ainsi qu'un remake de Panique en 1940.

PIÉPLU (Claude)

acteur français (Paris 1923).

Présent sur la scène théâtrale depuis 1945, il apparaît à l'écran en 1956. Il a joué dans une trentaine de films, toujours dans des rôles modestes, lorsqu'il prête sa voix à la fameuse série télévisée les Shadoks, née en 1968. Il devient alors un des principaux seconds rôles du cinéma français. Son style, qui mêle le solennel à l'ironie, et peaufine la bonhomie matoise, est digne des grands « excentriques » des années 30 et 40. Il a pu dépasser les emplois de comédie qu'on lui confie généralement dans des films tels que le Charme discret de la bourgeoisie (L. Buñuel, 1972), les Noces rouges (C. Chabrol, 1973), Section spéciale (Costa-Gavras, 1975), la Meilleure façon de marcher (C. Miller, id.), Calmos (Bertrand Blier, id.), le Locataire (R. Polanski, id.), l'Apprenti salaud (M. Deville, 1976), Dites-lui que je l'aime (Miller, 1977), le Sucre (J. Rouffio, 1978), le Paltoquet (M. Deville, 1986), Beau temps mais orageux en fin de journée (Gérard Frot-Coutaz, id.), Casque bleu (G. Jugnot, 1994) et dans une partie de ses fréquentes apparitions à la télévision.

PIERAL (Pierre Aleyrangues, dit)

acteur français (Levallois-Perret 1923).

Le nain le plus célèbre du cinéma français (1, 23 m), révélé par Jean Cocteau dans l'Éternel Retour (1943), où il campe une figure étonnante de perversité. Il avait été auparavant l'un des trois nains à cagoule des Visiteurs du soir (M. Carné, 1942). Son humour éclate dans Voyage surprise, de Pierre Prévert (1946), où il joue... une grande duchesse de royaume d'opérette ! Il n'a pas son pareil pour interpréter les comparses inquiétants (Danger de mort, G. Grangier, 1947), les troisièmes couteaux (la Couronne noire, Luis Saslavski, FR-ESP, 1952), les bouffons de cour sautillants (Notre-Dame de Paris, J. Delannoy, 1956 ; la Princesse de Clèves, id., 1961). Dernier film à ce jour : Zoo zéro, d'Alain Fleischer, 1978. Il a publié un livre de souvenirs assez caustique : Vu d'en bas.

PIERCE (Jack P.)

maquilleur américain (New York, N. Y., 1889 - Los Angeles, Ca., 1968).

Acteur et cascadeur avant de se consacrer à l'esthétique de l'horreur avec ses maquillages pour le monstre de Frankenstein (J. Whale, 1931) et ceux de la Momie (K. Freund, 1932). À partir de 1936, et pour plus de dix ans, il dirige le département maquillage de Universal, collaborant ainsi aux grands classiques du cinéma fantastique comme l'Homme invisible (Whale, 1933), la Fiancée de Frankenstein (id., 1935), le Monstre de Londres (The Werewolf of London, Stuart Walker, id.), le Corbeau (Louis Friedlander [Lew Landers], id.), le Fantôme de l'Opéra (A. Lubin, 1943) ou le Fils de Dracula (R. Siodmak, id.).

PIERRE (Roger)

acteur français (Paris 1923).

Il débute au cabaret en 1946 et, la même année, au cinéma (figuration dans le Père tranquille de R. Clément). Puis il rencontre Jean-Marc Thibault, avec lequel il forme un duo comique vite célèbre, et qui le demeure vingt-neuf ans, à la scène comme à l'écran (Une vie de garçon, La vie est belle, dont ils ont signé la mise en scène, les Motards [Jean Laviron, 1959], la Belle Américaine [R. Dhéry, 1961], etc.) et, dès 1950, à la télévision. Son côté titi parisien n'a pas toujours été exploité avec la finesse souhaitée. Signalons sa prestation inattendue de haut fonctionnaire en déprime dans Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais (1978). Éternel adolescent, il a publié son autobiographie : Éclats de rire (1983).