Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WEISSMULLER (Peter John Weissmuller, dit Johnny) (suite)

Champion olympique de natation en 1924 et 1928, il est découvert par la MGM qui décide de faire de lui Tarzan, le héros d'Edgar Rice Burroughs. Le succès du film Tarzan l'Homme-singe (W. S. Van Dyke, 1932) incite la firme productrice à en réaliser plusieurs. Johnny Weissmuller interprète ainsi, aux côtés de Maureen O'Sullivan qui joue Jane : Tarzan et sa compagne (1934), Tarzan s'évade (1936), Tarzan trouve un fils (1939), le Trésor secret de Tarzan (1941) et les Aventures de Tarzan à New York (1942), ces quatre derniers films étant dus au talent du vétéran Richard Thorpe. La MGM décide d'arrêter cette série, la RKO prend le relais, mais aux productions réussies de la Metro ne succèdent que des films bâclés et sans personnalité, qui voient Johnny Weissmuller, privé de Maureen O'Sullivan, tenter en vain de donner un peu de vie à des scénarios moribonds. Passé à la Columbia, Weissmuller y devient Jungle Jim et le héros d'œuvres de série C, avant de se muer en vendeur de piscines et d'être interné dans un asile. Une triste fin de carrière pour celui qui est, mieux que n'importe lequel des nombreux autres Tarzan, l'inoubliable « homme-singe » de la Metro, mélange de puissance et de tendresse romanesque.

Films  :

Glorifying the American Girl (Millard Webb, caméo, 1929) ; Tarzan l'Homme-singe (Tarzan the Ape Man, W. S. Van Dyke, 1932) ; Tarzan et sa compagne (Tarzan and His Mate, C. Gibbons et J. Conway, 1934) ; Tarzan s'évade (Tarzan Escapes, R. Thorpe, 1936) ; Tarzan trouve un fils (Tarzan Finds a Son, id., 1939) ; le Trésor secret de Tarzan (Tarzan's Secret Treasure, id., 1941) ; les Aventures de Tarzan à New York (Tarzan's New York Adventures, id., 1942) ; le Triomphe de Tarzan (Tarzan Triumphs, W. Thiele, 1943) ; le Cabaret des étoiles (Stage Door Canteen, F. Borzage, caméo, id.) ; le Mystère de Tarzan (Tarzan Desert Mystery, Thiele, id.) ; Tarzan et les Amazones (Tarzan and the Amazons, K. Neumann, 1945) ; Tarzan et la femme-léopard (Tarzan and the Leopard Woman, id., 1946) ; Swamp fire (William H. Pine, id.) ; Tarzan et la chasseresse (Tarzan and the Huntress, Neumann, 1947) ; Tarzan et les sirènes (Tarzan and the Mermaids, R. Florey, 1948) ; le Trésor de la forêt vierge (Jungle Jim, William Berke, id.) ; la Tribu perdue (The Lost Tribe, id., 1949) ; Captive parmi les fauves (Captive Girl, id., 1950) ; Jungle Jim dans l'antre des gorilles (Mark of the Gorilla, id., id.) ; Pygmy Island (id., id.) ; la Charge sauvage (Fury of the Congo, id., 1951) ; Panique dans la jungle (Jungle Manhunt, Lew Landers, id.) ; la Forêt de la terreur (Jungle Jim in the Forbidden Land, id., 1952) ; Voodoo Tiger (Spencer Gordon Bennet, id.) ; Révolte dans la jungle (Savage Mutiny, id., 1953) ; Valley of the Head-Hunters (Berke, id.) ; Jungle Man-Eaters (Lee Sholem, 1954) ; Sous la menace des cannibales (Cannibal Attack, Lee Sholem, id.) ; les Aventuriers de la jungle (Jungle Moon Men, id., 1955) ; Devil Goddess (Charles S. Gould, 1956) ; The Phynx (Lee H. Katzin, 1970).

WEIXLER (Dorrit)

actrice allemande (Berlin 1892 - id. 1916).

Une carrière fulgurante comme une météorite qui connut une immense popularité dans les premières années de la Grande Guerre. Actrice d'une grande fraîcheur, dotée d'un humour inné et d'une sensibilité hors du commun selon l'historien Oskar Kalbus, elle excelle dans les comédies enjouées et trépidantes dont beaucoup ont malheureusement disparu. Elle tourne à un rythme lui aussi endiablé sous la direction de Franz Hofer (Das Liebesbarometer, 1914 ; Fraulein Heidemann, id.) puis à la Oliver-Film en 1915 sous la houlette de Paul Otto et de Paul Heidemann. Dorrit Weixler participe activement à la construction de ses personnages et impose son prénom dans le titre de nombreuses pochades qui rencontrent toutes un grand succès. L'actrice semble avoir néanmoins présumé de ses forces. Après avoir enchaîné plus de vingt films en deux ans, elle est hospitalisée dans un sanatorium et succombe à une attaque à l'âge de vingt-quatre ans.

WELCH (Raquel)

actrice américaine d'origine bolivienne (Chicago, Ill., 1940).

Venue en Californie, elle s'y marie à dix-huit ans avec un ami de classe, James Welch, dont elle aura deux enfants et gardera le nom après leur divorce en 1961. Prix de beauté à quatorze ans, elle a pris ensuite des cours de danse classique et d'art dramatique à San Diego, mais ne tentera sa chance à Hollywood qu'en 1963. Elle y rencontre un agent de presse, Patrick Curtis, qui va vendre le produit Raquel Welch à la Fox, à la TV, sur le marché européen comme un soda ou une savonnette. Pourtant, celle qui devient son épouse pour cinq ans (ils divorceront en 1972) n'a encore rien tourné. « The results were phenomenal » (E. Katz). Son abattage athlétique, sa sensuelle santé vont s'accommoder de tout, du western, de la satire plus ou moins burlesque ou scabreuse — Raquel fait face à un autre monstre sacré, la septuagénaire Mae West, avec aisance dans Myra Breckinridge —, du film de cape et d'épée — elle est Constance auprès des Trois Mousquetaires —, ogresse parmi les ogresses... Effectivement un phénomène, supervamp sans conteste ! Mais on attend encore que l'actrice se révèle.

Films :

les Ogresses (Le fate, épisode : Queen Elena, M. Bolognini, IT, 1966) ; le Voyage fantastique (R. Fleischer, id.) ; Un million d'années avant J.-C. (Don Chaffey, GB, id.) ; le Plus Vieux Métier du monde (Michael Pflegar, FR, IT, RFA, 1967) ; Phantasmes (S. Donen, GB, id.) ; Bandolero (A. McLaglen, 1968) ; la Femme en ciment (G. Douglas, id.) ; les Cent Fusils (T. Gries, 1969) ; Myra Breckinridge (M. Sarne, 1970) ; Barbe-Bleue (Ed. Dmytryk, HONG, 1972), les Trois Mousquetaires, et la Revanche de Milady (R. Lester, GB, 1974) ; Ambulance tous risques (P. Yates, GB, 1976) ; le Prince et le Pauvre (Fleischer, 1977) ; l'Animal (C. Zidi, FR, id.).

WELD (Susan Ker Weld, dite Tuesday)

actrice américaine (New York, N. Y., 1943).

De toutes les teenagers lancées à la fin des années 50, elle seule fait une « seconde carrière ». Mannequin dès son enfance, nymphette « scandaleuse », elle paraît à l'écran, après une abondante activité TV, dans un rôle assez terne (le Faux Coupable, A. Hitchcock, 1957). Dès la Brune brûlante (L. McCarey, 1958) et le Kid de Cincinnati (N. Jewison, 1965), la rouerie perce sous l'ingénuité. Malgré divers emplois purement « attractifs » (Sex Kittens Go to College, A. Zugsmith, 1960), l'essentiel de sa séduction tient à sa fragilité, et celle-ci lui permet des compositions « meurtries » qui sont les meilleures de sa carrière : Les lauriers sont coupés (J. Ferrer, 1961), l'amusant Appartement pour homme seul (F. Tashlin, 1962), la Dernière Bagarre (R. Nelson, 1963), le Kid de Cincinnati (N. Jewison, 1965) n'égalent donc ni son seul rôle « noir » (Pretty Poison, Noel Black, 1968) ni surtout le Pays de la violence (J. Frankenheimer, 1970), où la gamine se sublimise en femme. La transformation « s'achève », après une longue éclipse, dans À la recherche de Mister Goodbar (R. Brooks, 1977) et dans les Guerriers de l'enfer (K. Reisz, 1978). Elle joue ensuite notamment dans le Solitaire (Michael Mann, 1981), Avec les compliments de l'auteur (Arthur Hiller, 1982), Il était une fois en Amérique (Sergio Leone, 1984), Heartbreak Hotel (Chris Colombus, 1988), Chute libre (Falling Down, Joel Schumacher, 1992).