Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
V

VIGO (Jean) (suite)

Films  :

À propos de Nice (CM, 1929-30) ; la Natation, par Jean Taris, champion de France (CM, 1931) ; Zéro de conduite (MM, 1933) ; l'Atalante (LM, 1934).

VILAR (Jean)

acteur français (Sète 1912 - id. 1971).

Élève de Charles Dullin, il crée sa propre troupe de théâtre en 1943. Il fonde le Festival d'Avignon en 1947 et prend la direction du Théâtre National Populaire en 1951. Metteur en scène mais aussi interprète remarquable, il a révélé Georges Wilson, Gérard Philipe et bien d'autres comédiens. En tant qu'acteur, Jean Vilar a concédé un peu de son temps au cinéma dans les années 1946-1950. Son plus grand rôle est celui du clochard (le Destin) dans les Portes de la nuit de Carné (1946). On le voit aussi dans Carrefour du crime (Jean Sacha, 1947), les Frères Bouquinquant (L. Daquin, id.), Bagarres (H. Calef, 1948), la Soif des hommes (S. de Poligny, 1949), les Eaux troubles (Calef, id.), Casabianca (G. Peclet, 1950). Ses apparitions à l'écran deviennent alors rarissimes : les Aventures de Till l'Espiègle (Gérard Philippe et J. Ivens, 1956), le Petit Matin (J.-G. Albicocco, 1971).

VILBERT (Henri Miquely, dit Henri)

acteur français (Marseille 1904 - Cagnes-sur-Mer 1997).

Pendant une dizaine d'années, il dessine vaillamment nombre de rôles secondaires (Hôtel des étudiants, V. Tourjansky, 1932 ; Madame Bovary, J. Renoir, 1934 ; l'Entraîneuse, A. Valentin, 1940). Sa composition dans Manon (H.-G. Clouzot, 1949) l'amène à des emplois plus importants, où il étale avec autorité sa verve et sa rondeur : le Garçon sauvage (J. Delannoy, 1951), le Bon Dieu sans confession (C. Autant-Lara, 1953), la Route Napoléon (Delannoy, id.), les Lettres de mon moulin (M. Pagnol, 1954), Pot-Bouille (J. Duvivier, 1957), la Scoumoune (J. Giovanni, 1973).

VILLAGGIO (Paolo)

acteur italien (Gênes 1932).

Grande figure comique formée à l'école du cabaret et de la télévision, Paolo Villaggio a créé dans des films de Luciano Salce ou de Neri Parenti les mémorables figures de Fantozzi et de Fracchia, des employés de bureau en but aux brimades et aux pires vexations. Trop souvent abandonné à des cinéastes de second plan qui n'ont pas permis à sa vision critique de la société italienne de trouver une forme convaincante, Villaggio, déjà interprète de cinquante films, a trouvé avec Fellini (La voce della luna, 1990) une consécration tardive.

VILLAVERDE (Teresa)

réalisatrice portugaise (Lisbonne 1966).

Après des expériences théâtrales, elle débute dans le cinéma comme comédienne, en 1986, dans A Flor do Mar de João Cesar Monteiro. Ensuite elle travaille avec José Alvaro de Morais, en tant qu'assistante au montage (O Bobo, 1987) et coscénariste (A corte do Norte, 1989), et aussi avec João Canijo (elle est coscénariste de Filha da Mãe, 1990). En 1990, elle réalise son premier long métrage, A Idade Maior, qui raconte le retour d'un ancien combattant des guerres coloniales dans le Portugal rural des années 70. Ensuite elle tourne Três Irmãos (1994), histoire tourmentée d'un rapport familial, O Amor Não Me Engana (1996, TV), Os Mutantes (1998), sur la vie des adolescents sans famille au sein des « maisons spécialisées », et Agua e Sal (2001). Cinéaste attirée par la chimie anthropologique du Portugal contemporain, par ses mutations sociales, Teresa Villaverde confronte ainsi à travers ses films à la douleur de vivre.

VILLERET (Jacques)

acteur français (Tours 1951).

Formé au Conservatoire de Paris, il apparaît dans plusieurs pièces avant de connaître le succès au music-hall. À l'écran, souvent cantonné dans des rôles de second plan, il a su imposer son physique particulier de « petit gros » dans plus d'une trentaine de films, depuis sa première apparition à l'écran dans R. A. S. (Y. Boisset, 1973). Acteur de composition, il incarne souvent le Français moyen pour des cinéastes comme Claude Lelouch (Toute une vie, 1974 ; le Bon et les Méchants, 1976 ; Robert et Robert, 1978 ; À nous deux, 1979 ; les Uns et les Autres, 1981 ; Édith et Marcel, 1983), Yves Boisset (Dupont Lajoie, 1975) ou Claude Sautet (Garçon, 1983). Interprète de nombreux films comiques, il ne se cantonne pourtant pas à ce seul genre et sait passer avec facilité du film intimiste (Passe-montagne, J.-F. Stévenin, 1978) à la grosse production (les Morfalous, H. Verneuil, 1984). Il a également interprété : Un balcon en forêt (M. Mitrani, 1979) ; Malevil (Ch. de Chalonge, 1981) ; Danton (A. Wajda, 1983) ; Effraction (D. Duval, id.) ; Papy fait de la résistance (Jean-Marie Poiré, id.) ; Black mic-mac (Thomas Gilou, 1986) ; les Frères Pétard (Hervé Palud, id.) ; Soigne ta droite (J.-L. Godard, 1987) ; l'Été en pente douce (Gérard Krawczyk, 1987) ; le Dîner de cons (F. Veber, 1999).

VILSMAIER (Joseph)

cinéaste allemand (Munich 1939).

Il est d'abord cameraman et directeur de la photographie, de 1961 à 1987, le plus souvent dans les studios de la Bavaria, près de Munich. Il crée sa société de production et passe à la réalisation avec le Lait de l'automne (Herbstmilch, 1988) adapté du livre autobiographique d'une paysanne bavaroise. Ce film et le suivant, Rama dama (1990) — dont le titre est la transcription d'une expression populaire pour « nous déblayons » —, sont des portraits de femme en quête de liberté. Le premier se déroule sous le nazisme, le second au milieu des ruines consécutives à la guerre. Il réalise ensuite une grande fresque sur le tournant de la guerre, Stalingrad (id., 1992), un film sans héros, lucide et impitoyable. En 1994, il tourne Charlie et Louise (Charlie und Louise) nouvelle adaptation d'un livre célèbre d'Erich Kastner sur le thème du double et, en 1995, Frère Sommeil (Schlafes Bruder) d'après le roman de Robert Schneider suivi de Comedian Harmonists en 1998.

VINCENT (Christian)

cinéaste français (Paris 1955).

Comme plusieurs cinéastes de sa génération, il se fait remarquer par ses courts métrages entre 1983 et 1987 (Il ne faut jurer de rien, Classique, la Part maudite) qui lui permettent de réaliser la Discrète (1990), un des succès français de l'année. Il semble se placer sous le double patronage de Michel Deville et d'Éric Rohmer, un jugement partiellement confirmé par la vision de son second film Beau fixe (1992), qui, lui, est un échec commercial. La Séparation (1994), malgré la maîtrise de la mise en scène, relève d'un cinéma plus conventionnel. Il change de ton avec le très remarqué Je ne sais pas ce qu'on me trouve (1997) et Sauve-moi (2000).