Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HEMINGWAY (Ernest)

écrivain américain (Oak Park, Ill., 1899 - Ketchum, Idaho, 1961).

Si l'on excepte deux courts métrages sur la guerre d'Espagne, de l'un desquels (Terre d'Espagne, J. Ivens, 1938) il écrivit le commentaire, Hemingway a affiché un certain mépris pour le cinéma et s'est déclaré le plus souvent peu satisfait des adaptations (nombreuses) de ses œuvres. Il n'a aimé ni l'Adieu au drapeau (F. Borzage, 1932) ni surtout Pour qui sonne le glas (S. Wood, 1943), qui édulcorait d'une façon éhontée le fond politique de son œuvre. Cependant, il fut un grand ami de Gary Cooper et de Howard Hawks, le seul cinéaste pour lequel il a semblé manifester un certain respect et dont il prétendait que le Port de l'angoisse (1944) était meilleur que la nouvelle d'origine. Effectivement, de nombreuses adaptations de ses œuvres ont été catastrophiques. Mais Trafic en haute mer (M. Curtiz, 1950) était une œuvre superbe, plus proche d'Hemingway que le film de Hawks précédemment évoqué. Les Neiges du Kilimandjaro (H. King, 1952) était un excellent concentré de son univers. Enfin, l'Île des adieux (F. Schaffner, 1977) lui rendit un émouvant hommage posthume.

HÉMISPHÉRIQUE.

Procédé où les images sont projetées sur un écran en forme de portion de sphère — écran hémisphérique. La projection est assurée dans un angle de champ supérieur à 180° en horizontal et d'environ 120° en vertical, par utilisation d'un objectif de type « fish eye » (très courte distance focale par rapport à la diagonale de l'image). Les spectateurs prennent place à l'intérieur de cet hémisphère et sont totalement immergés dans une image projetée sur une surface supérieure à leur champ visuel. Les films doivent être tournés pour une telle projection, également avec un objectif fish eye.

Le procédé Panrama (France) utilisait du film 35 mm, le procédé Omnimax (Canada) du film 70 mm à défilement horizontal ( FORMATS). La projection hémisphérique se situe dans la lignée des procédés Cinéorama et Cinérama qui visent à placer le spectateur au cœur de l'action.

HEMMINGS (David)

acteur et cinéaste britannique (Guilford 1941).

Du jour au lendemain, il devient célèbre lorsque Antonioni lui confie le rôle du photographe de Blow-Up (1967). Il trouve ensuite ses meilleurs emplois dans Camelot (J. Logan, id.), Barbarella (R. Vadim, 1968), la Charge de la brigade légère (T. Richardson, id.), Alfred le Grand, vainqueur des Vikings (C. Donner, 1969), Mort d'un prof (Unman, Wittering and Zingo, J. Mackenzie, 1971), Terreur sur le Britannic (R. Lester, 1974), Meurtre par décret (Murder by Decree, Bob Clark, 1978), Man, Woman and Childs (Dick Richards, 1983), The Rainbow (K. Russell, 1989) ; Gladiator (R. Scott, 1999). Sa carrière de réalisateur est beaucoup moins connue : Running Scared (1972) ; The Fourteen (1973) ; Just a Gigolo (1978) ; le Survivant d'un monde parallèle (The Survivor, 1980) ; Dark Horse (1991).

HENIE (Sonja)

actrice norvégienne (Christiania [auj. Oslo] 1910 - id. 1969).

Hollywood accueillit cette championne mondiale (à 15 ans) de patinage artistique dans le Prince X (Thin Ice, Sidney Lanfield, 1937). Son succès entraîna une suite de musicals inconséquents où, entre deux circonvolutions de l'intrigue, elle s'élançait sur la glace et virevoltait. Son meilleur film reste l'amusant Fleur d'hiver (Wintertime, J. Brahm, 1943). Elle s'est retirée en 1948.

HENNING-JENSEN (Astrid Smahl, dite Astrid)

cinéaste danoise (Copenhague 1914) et (Bjarne) cinéaste danois (Copenhague 1908 - 1995).

Ce couple de cinéastes a écrit et réalisé d'innombrables documentaires et plusieurs films de long métrage. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, ils ont rendu divers hommages au courage et à la résistance du peuple danois face à l'invasion nazie mais c'est avant tout leurs comédies enlevées et leurs études sensibles et intelligentes de l'adolescence comme Ditte, fille de l'homme (Ditte Menneskebarn, 1946), Ces sacrés gosses (De Pokkers unger, 1947), ‘ Palle seul au monde ’ (Palle alene i verden, 1949) et ‘ Paw, le garçon entre deux mondes ’ (Paw, 1959) qui retiennent l'intérêt. En 1962, Bjarne confia à Bibi Andersson et Jarl Kulle les rôles principaux de ‘ l'Amour sous le soleil de minuit ’/ ‘ l'Été est court ’ (Kort är sommaren), adaptation cinématographique du roman de Knut Hamsun, Pan. Quant à Astrid Henning-Jensen, après une huitaine de films réalisés par elle seule à partir de 1947, elle fait en 1978 un brillant retour à l'écran avec ‘ les Enfants de l'hiver ’ (Vinterboern), qui conte l'histoire d'un groupe de femmes enceintes dans une maternité. Sa réputation devait sortir encore grandie d'un nouveau film : ‘ Un moment ’ (Øjeblikket, 1980), dans lequel elle réussit l'exploit de faire de la mort tragique d'une jeune femme atteinte d'un cancer une expérience réconfortante et dans une certaine mesure optimiste. En 1986, elle tourne une œuvre délicate et nostalgique, les Rues de mon enfance (Barndommens gade). Elle est apparue également comme actrice dans quelques films et notamment dans The Element of Crime (L. von Trier, 1984).

HENREID (Paul Georg Julius von Henreid, dit Paul)

acteur et cinéaste américain d'origine autrichienne (Trieste 1908 - Santa Monica, Ca., 1992).

Découvert par Preminger et Max Reinhardt, il débute auprès de ce dernier comme acteur de théâtre à Vienne (1933) puis à Londres. Il émigre et devient citoyen américain en 1940. Il incarnera les séducteurs aristocratiques, légèrement blasés ou inquiétants, parfois aussi généreux jusqu'à l'imprudence (Casablanca). Un jeu en demi-teinte parfaitement contrôlé lui assure une longue carrière, qu'il double dans les années 50 et 60 en dirigeant quelques films à l'ambiance généralement trouble ou mélodramatique.

Films (comme acteur) :

Goodbye Mr. Chips (S. Wood, 1939) ; Une femme cherche son destin (I. Rapper, 1942) ; Casablanca (M. Curtiz, 1943) ; Pavillon noir (F. Borzage, 1945) ; la Corde de sable (W. Dieterle, 1949) ; Jean Laffitte, dernier des corsaires (Last of the Buccaneers, Lew Landers, 1950) ; Au fond de mon cœur (S. Donen, 1954) ; les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (V. Minnelli, 1962) ; la Folle de Chaillot (B. Forbes, 1969) ; l'Hérétique (John Boorman, 1977) ; — (comme acteur et ré)  : For Men Only (1952) ; Acapulco (A Woman's Devotion, 1956) ; — (comme ré seulement)  : le Gang des filles (Girls on the Loose, 1958) ; Live Fast, Die Young (id.) ; La mort frappe trois fois (Dead Ringer, 1964) ; Ballad in Blue / Blues for Lovers (1965). Par ailleurs, il a dirigé à la TV nombre d'épisodes de la série Hitchcock presents.