Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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XIE FEI

cinéaste chinois (Shaanxi 1942).

Diplômé de l'Institut de cinéma de Pékin en 1965, il y enseigne à partir de 1976 au sein du département réalisation, avant de devenir professeur en 1989. Après son premier film, Nos champs (Women de tianye, 1983), la Jeune Fille Xiao Xiao (Xiangnu xiaoxiao, 1986) l'impose comme l'un des cinéastes les plus talentueux de la « quatrième génération ». En 1990, Neige noire (Benming nian, 1989) remporte l'Ours d'argent au Festival de Berlin et le prix des Cent Fleurs. Après le Soleil au-dessus de l'Himalaya (Shije wuji de taiyang, 1991), Xie Fei retourne au Festival de Berlin en 1993, où les Femmes du lac aux âmes parfumées (Xianghun nu, 1992), réaliste description de la condition féminine en Chine, obtiennent cette fois-ci l'Ours d'or. Conte mongol (Hei junma, 1995) et Chanson du Tibet (Yixi Zhuoma, 2000) témoignent de son intérêt pour les minorités ethniques.

XIE JIN

cinéaste et producteur chinois (Shaoxing, province du Zhejiang, 1923).

Issu d'une famille de lettrés, il étudie à l'école d'art dramatique de Jiang'an, devient assistant et travaille avec Wu Renzhi, Zheng Xiaoqiu, Shi Hui. La République populaire de Chine a cinq ans quand il débute dans la réalisation, en collaboration avec Lin Nong : Une crise (Yi chang fengbo, 1954). C'est cependant avec la Basketteuse no 5 (Nülan wuhao, 1957) qu'il fait ses premières armes, puis, avec plus de talent, dans Huang Baomei (1958) et le Détachement féminin rouge (Hongse niangzijun, 1960), ces trois films témoignant, à trois ans d'intervalle, d'un éclectisme qui se vérifie par la suite avec Grand Li, petit Li et vieux Li (Da Li, xiao Li he lao Li, 1962), et Sœurs de scène (Wutai jiemei, 1964), mélodrame critiqué durant la Révolution culturelle, laquelle marque pourtant pour Xie Jin une éclipse beaucoup moins longue que celle dont furent victimes la plupart des cinéastes pendant cette période. Il est, en effet, appelé à réaliser un des opéras modernes bâtis sur un thème contemporain officiellement en vogue à l'époque : le Port (Haigang, CO Xie Tieli, 1972). L'opéra a toujours été un genre familier à Xie Jin : les scènes de théâtre sont les plus réussies du film inégal et inutilement « moralisateur » qu'est Sœurs de scène. Sa vue dichotomique de la vie (réussite-échec), basée sur des valeurs confucéennes, et l'intérêt qu'il porte aux personnages féminins se retrouvent dans ses réalisations ultérieures : Chun miao (id., 1975), la Jeunesse (Qingchun, 1977), la Légende des monts Tianyun (Tianyunshan chuanqi, 1981), le Gardien de chevaux (Mumaren, 1982), Qiu Jin (id., 1983), Une couronne de fleurs au pied de la montagne (Gaoshan xia de huahuan, 1984), Hibiscus (Furongzhen, 1986), les Derniers aristocrates (Zuihou de guizu, 1989) d'après une nouvelle de l'écrivain taïwanais Bai Xianyong. Au début des années 90, il fonde sa propre société, la Hengtong, qui produit entre autres Un vieil homme et son chien (1993). Au moment de la rétrocession de Hongkong à la Chine, son épopée historique, la Guerre de l'opium (1997), sort sur les écrans. En 2000, il tourne le Journal intime de Rabe sur les massacres Nankin pendant la guerre sino-japonaise. Xie Jin peut être considéré comme l'un des cinéastes les plus populaires et influents de Chine continentale des années 50 aux années 2000.

XIE TIAN

acteur et cinéaste chinois (Tianjin 1914).

Acteur de théâtre, il passe à l'écran à partir de 1936, dans ‘ Rendez-vous nocturne ’ (Ye hui, de Li Pingqian) et dans ‘ À la vie, à la mort ’ (Shengsi tongxin, de Ying Yunwei). Après le changement de régime en Chine (1949), il devient très populaire grâce aux rôles qu'il tient dans ‘ Nouveau Roman des jeunes héros ’ (Xin ernü yingxiong zhuan, de Shi Dongshan et Lü Ban, 1951), ‘ la Porte no 6 ’ (Liuhao men, Lü Ban, 1952) et, surtout, dans ‘ la Boutique de la famille Lin ’ (Shui Hua, 1959), dont il tient la vedette. Il double des acteurs étrangers, dit le commentaire de Lettres de Chine de Joris Ivens (1958). Sa carrière de réalisateur, commencée en 1959, est marquée notamment par sa collaboration à la mise en scène de ‘ la Garde rouge du lac Honghu ’ (Honghu chiweidui, CO Chen Fangqian, Xu Feng, 1961), film où il tient également un rôle, puis ‘ Des fleurs sur un brocart ’ (Jinshang tianhua, CO Chen Fangqian, 1965), dont il est également le coscénariste. Six ans de prison durant la Révolution culturelle sanctionnent des rôles et un tempérament qui dérangent, mais cet homme solide, fameux pour son humour et sa sportivité, fait une rentrée en force avec une comédie sur le planning familial, ‘ Une affaire réconfortante ’ (Tianmi de shiye, 1979). Après ce film qui lui vaut, en mai 1980, le prix « des Cent Fleurs » du meilleur cinéaste, il réalise, d'après un opéra de la province du Henan, datant de la dynastie Ming, ‘ Petit Fonctionnaire obscur ’ (Qi pin zhimaguan, 1979), une satire de la bureaucratie. Une rétrospective de ses films (interprétation ou réalisation) a été présentée en France au festival de La Rochelle en 1982. Il venait de terminer le tournage de ‘ la Maison de thé ’ (Chaguan, 1982), une adaptation très travaillée et purement cinématographique de la célèbre pièce de Lao She. En 1984, il tourne ‘ Enrichissez-vous ’ (Shengcai youdao). Xie Tian avait été l'un des interprètes de la seule véritable coproduction franco-chinoise : ‘ le Cerf-volant du bout du monde ’ (Fengzheng, 1956), film réalisé par Roger Pigault et Wang Jiayi.

XIE TIELI

cinéaste chinois (province du Jiangsu, 1925).

Militant, soldat, il est nommé ministre de la Culture un an après la prise du pouvoir par les communistes. Chassé de ce poste en 1955, il redevient assistant réalisateur aux studios de Pékin. Quatre ans plus tard, il signe l'Île sans nom (Wumingdao) puis Un ouragan (Baofeng zhouyu, 1961). Adaptant Février, la nouvelle de Rou Shi, il réalise son œuvre la plus achevée : Printemps précoce (Zaochun eryue, 1963), qui sera violemment critiquée par les autorités, et aussi Surtout ne pas oublier (Qianwan buyao, id.). Pendant la Révolution culturelle, il filme seulement des opéras révolutionnaires, citons : la Prise de la montagne du Tigre (Zhiqu Weihushan, 1970) et la Montagne aux azalées (Dujuanshan, 1974), ou en collaboration avec Xie Jin : le Port (Haigang, 1972). En 1978, il tourne le Fleuve impétueux (Dahe benliu, CO Chen Huai'ai) et, en 1980, Ce soir les étoiles brillent (Jinye xingguang canlan), d'après un scénario de Bai Hua, enfin Bao, père et fils (Baoshifuzi, 1983), d'après un roman de Zhang Tianyi. En 1988 et 1989, il est aussi directeur en chef d'un drame en costumes en six parties, Rêve de la chambre rouge.