Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
A

AMECHE (Dominic Felix Amici, dit Don)

acteur américain (Kenosha, Wis., 1908 - Scottsdale, Ariz., 1993).

D'origine italienne, imposé avec Ramona (H. King, 1936), il incarne durant une dizaine d'années les jeunes premiers sérieux et discrets, pimentés souvent d'une touche de fantaisie. Citons l'Amour en première page (T. Garnett, 1937), l'Incendie de Chicago (H. King, 1938), la Folle Parade (id., id.), la Baronne de minuit (M. Leisen, 1939) et surtout les rôles d'Alexander Bell dans Et la parole fut (The Story of Alexander Graham Bell, I. Cummings, id.), de d'Artagnan dans les Trois Louf'quetaires (A. Dwan, id.) et du pécheur en sursis dans Le ciel peut attendre (E. Lubitsch, 1943). Il poursuit ensuite une carrière discrète et retrouve une certaine notoriété au début des années 80 : Un fauteuil pour deux (Trading Places, John Landis, 1983), Cocoon (Ron Howard, 1985), Parrain d'un jour (D. Mamet, 1988), Cocoon, le retour (Daniel Petrie, id.), Old Ball Hall (Jackson Hunsicker, 1990), Oscar (J. Landis, 1991), Corrina, Corrina (Jessie Nelson, 1994).

AMELIO (Gianni)

cinéaste italien (Catanzaro 1945).

D'abord collaborateur de revues de cinéma et animateur de ciné-clubs, il devient l'assistant de De Seta et de Liliana Cavani. Après quelques courts métrages, il réalise son premier long métrage, la Fin du jeu (La fine del gioco) en 1971. La Cité du soleil (La città del sole, 1973), inspiré du livre de Tommaso Campanella, révèle un cinéaste original à l'écriture très élaborée. Ses autres films, Bertolucci secondo il cinema (reportage sur le tournage de 1900, 1975), La morte al lavoro (1978), Il piccolo Archimede (1979), Droit au cœur (Colpire al cuore, 1982), I velieri (1983), I ragazzi di via Panisperna (1988), Portes ouvertes (Porte aperte, 1990), les Enfants volés (Il ladro di bambini, 1991), Lamerica (1993), confirment la rigueur de son approche du langage cinématographique. Fasciné par la science et les sujets de société, Amelio inscrit sa réflexion dans la continuité du cinéma politique italien. En 1998, il réalise Mon frère (Così ridevano), l'histoire de deux frères siciliens émigrés à Turin et en 2000 l'Honneur des armes (L'onore delle arme).

AMERICAN [American Film Manufacturing Co.],

société de production américaine fondée par John R. Freuler et Harry Aitken en 1910 avec, à l'origine, deux points d'ancrage à Chicago et le troisième à Niles en Californie. Un studio fut construit en 1912 à Santa Barbara (Ca.). En 1915, l'American était constituée par diverses unités de production et par des sociétés associées, chacune d'entre elles se spécialisant dans un certain type de films (Beauty, Flying A, American Star Feature, Clipper Star Feature, Signal, Mustang). En 1921, l'American cessa ses activités.

AMERICAN FILM INSTITUTE,

organisme américain fondé à Washington, D. C., en 1967 et dirigé depuis cette date par George Stevens Jr. Son objectif est essentiellement de préserver l'héritage cinématographique des États-Unis et d'assurer la promotion de l'art filmique dans ce pays. Parmi les principales activités de l'AFI, on notera la conservation des copies, la publication d'importants ouvrages référentiels et d'une revue mensuelle American Film, ainsi que la répartition de subventions accordées aux jeunes cinéastes. De l'AFI dépend également le Center for Advanced Film Studies, une école de formation située à Greystone (Ca.).

AMERICAN SOCIETY OF CINEMATOGRAPHERS (ASC),

association américaine de directeurs de la photographie, fondée en 1919. (Cinematographer est le synonyme, en moins officiel, de Director of photography.) Son esprit est celui d'un club : on y entre par cooptation, et les membres font suivre leur nom, au générique, de la mention « A. S. C. ». Y compris les membres associés, choisis dans les professions en rapport direct avec la prise de vues, l'ASC compte environ 300 membres, pour la plupart américains. (Depuis sa fondation, elle a admis en son sein cinq directeurs de la photographie — dont G. Cloquet et N. Almendros — du cinéma français.) L'ASC édite un mensuel, American Cinematographer (P. O. Box 2230, Hollywood, California 90028). Il existe un équivalent britannique : la British Society of Cinematographers (BSC).

AMES (Preston)

décorateur américain (1905 - Los Angeles, Ca., 1983).

Le meilleur de la carrière de Preston Ames s'est déroulé entre 1945 et 1965 à la MGM. Son goût pour les formes arrondies, les couleurs chatoyantes et l'exotisme s'est particulièrement épanoui dans la comédie musicale et tout spécialement auprès de Vincente Minnelli. Cette collaboration lui valut deux Oscars : Un Américain à Paris (1951), avec son délicieux Paris de carte postale, et Gigi (1958), où il s'inspirait, cette fois, des caricatures de Sem. Mais il faut mentionner aussi la lande écossaise de studio de Brigadoon (1954), verte et trouée de kilts chamarrés, l'Arabie de pacotille de Kismet (1955), avec ses minarets dorés ou rose bonbon, ou encore, dans un registre plus dramatique, le fauteuil-trône rouge sang de Robert Mitchum dans Celui par qui le scandale arrive (1960). Pour Charles Walters, il recréa un cirque mythique (la Plus belle fille du monde, 1962) et un Far West aux coloris éclatants (la Reine du Colorado, 1964). Parmi ses derniers travaux, témoignant d'une volonté remarquable de renouvellement, on retiendra surtout l'astrodôme de Houston transformé en microcosme grouillant pour Brewster McCloud (1970) de Robert Altman.

AMFITHEATROF (Daniele)

compositeur américain d'origine russe (Saint-Pétersbourg 1901 - Rome, Italie, 1983).

Il fait ses études musicales à Rome et y signe la musique de La signora di tutti (Max Ophuls, 1934). Émigré aux États-Unis en 1937, il y compose notamment les musiques de : la Fidèle Lassie (Fred M. Wilcox, 1943), Days of Glory (J. Tourneur, 1944), Lettre d'une inconnue (Max Ophuls, 1948), la Porte du diable (A. Mann, 1950), Salomé (W. Dieterle, 1953), Désirs humains (F. Lang, 1954), le Procès (M. Robson, 1955), la Dernière Chasse (R. Brooks, 1956), la Diablesse en collant rose (G. Cukor, 1960) et Major Dundee (S. Peckinpah, 1965).

AMIDEI (Sergio)

scénariste italien (Trieste, Autriche-Hongrie, 1904 - Rome 1981).

Figurant et assistant à Turin sur la série Maciste (G. Brignone, 1925-26), il arrive en 1936 à Rome où il écrit plusieurs films historiques et de cape et d'épée, comme Pietro Micca (A. Vergano, 1938), La fanciulla di Portici (M. Bonnard, 1940), Don César de Bazan (R. Freda, 1942), et trois films de F. M. Poggioli, dont les mélodrames Jalousie (1942) et Il cappello da prete (1944). Après la guerre, il écrit avec Fellini deux des grands films néoréalistes de Rossellini : Rome ville ouverte (1945) et Paisà (1946) ; avec Zavattini, entre autres, il brosse la chronique de l'Italie libérée dans Sciuscià (De Sica, 1946) ; avec Brancati, il fait la satire de la corruption fasciste dans les Années difficiles (L. Zampa, 1948). En 1950, avec Dimanche d'août (L. Emmer), il crée la comédie à sketches enchaînés, que lui et d'autres exploiteront souvent. Auteur de films sur le fascisme et la résistance pour Lizzani (Chronique des pauvres amants, d'après Pratolini, 1954), Rossellini (le Général Della Rovere, 1959), il invente plusieurs personnages comiques et amers pour Alberto Sordi : Fumo di Londra (A. Sordi, 1966), Detenuto in attesa di giudizio (N. Loy, 1971), Un bourgeois tout petit petit (M. Monicelli, 1977), le Témoin (J.-P. Mocky, 1978). En 1981, il adapte plusieurs récits de Charles Bukowski pour Marco Ferreri (Conte de la folie ordinaire) et meurt la même année, avant de voir la fin du tournage de son ultime scénario (la Nuit de Varennes, d'Ettore Scola).