Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
A

AMO (Antonio del Amo Algara, dit Antonio del)

cinéaste espagnol (Valdelaguna 1911 - Madrid 1991).

Critique, il collabore aux revues Popular Films et Nuestro cinema. Pendant la guerre civile, il tourne des documentaires pour les républicains, et notamment pour le parti communiste. Après quelques années d'ostracisme, il n'arrive à faire carrière qu'au prix de l'adaptation au conformisme et à l'obscurantisme de rigueur durant les années d'apogée du national-catholicisme. Auteur notamment de Cuatro mujeres (1947), Día tras día (1951) et Sierra maldita (1954), il unit ensuite sa carrière à celle de Joselito, enfant-chanteur typique de cette époque (de El pequeño ruiseñor, 1956, à El secreto de Tommy, 1963). Il enseigne et écrit sur le cinéma.

AMORCE (1).

Longueur de film sans images, en début et fin de chaque bobine comportant des indications d'identification du film et de la bobine. En début, permet le chargement correct du film dans le projecteur, en fin, sert de protection à la bobine.

AMORCE (2).

En amorce, se dit d'un personnage ou d'un objet cadré en bord de champ, au tout premier plan, de telle sorte que sa partie vue soit clairement interprétée comme « amorçant » sa partie non vue. ( SYNTAXE.)

AMPEX.

Nom de marque du premier magnétoscope apparu sur le marché. Ampexer, terme vieilli pour enregistrer sur magnétoscope. ( MAGNÉTOSCOPE.)

ANAGLYPHES.

Méthode de photographie et de cinéma en relief utilisant deux images en couleurs complémentaires, généralement rouge et vert. ( RELIEF.)

ANALOGIQUE.

Se dit d'un système d'enregistrement, de traitement, de transmission ou de diffusion où les informations (son, image vidéo) sont traduites par des variations continues et proportionnelles aux grandeurs physiques, par opposition où ces informations sont traduites par des grandeurs numériques. ( NUMÉRIQUE.)

ANAMORPHOSE.

Procédé qui consiste à comprimer les images dans le sens horizontal. Anamorphoseur, anamorphique ou anamorphotique, se dit d'un dispositif optique réalisant aussi bien l'anamorphose à la prise de vues (compression horizontale selon un coefficient donné) que la « désanamorphose » à la projection (expansion horizontale) égale à la compression lors de la prise de vues. Ce procédé est employé au cinéma pour les films en « CinémaScope » (coefficient d'anamorphose optique de 2) et en vidéo 16/9 (coefficient d'anamorphose de 1,33 ou 4/3).

ANCONINA (Richard)

acteur français (Paris 1953).

D'abord électricien, il décide, après une période de chômage, de chercher seul de petits rôles au théâtre et au cinéma. Son physique de jeune loubard le destinera naturellement à camper des personnages louches ou marginaux dans des films policiers. Après le Bar du téléphone (Claude Barrois, 1980) et Inspecteur la Bavure (C. Zidi, 1981), c'est dans le Choix des armes (A. Corneau, id.) qu'il impose son caractère fragile et imprévisible, à la violence sous-jacente. Sa prestation dans Tchao Pantin (C. Berri, 1983) lui vaut la consécration auprès d'un large public ainsi que deux Césars. Suivent, entre autres, Paroles et musique (Elie Chouraqui, 1984) et Police (M. Pialat, 1985). Après les échecs critiques et publics de Zone rouge (R. Enrico, 1986) et du Môme (A. Corneau, id.), il tourne Lévy et Goliath (G. Oury, 1987), son premier rôle résolument comique puis partage avec Jean-Paul Belmondo la tête d'affiche d'Itinéraire d'un enfant gâté (C. Lelouch, 1988) et retrouve Elie Chouraqui dans Miss Missouri (1990). En 1997, il remporte un grand succès dans la comédie de Thomas Gilou : la Vérité si je mens ! suivie en 2001 de La Vérité si je mens ! 2.

ANDERSON (Max Aronson, dit G[ilbert] M.)

« Broncho Billy », acteur et cinéaste américain (Pine Bluff, Ark., 1882 - Pasadena, Ca., 1971).

Acteur de music-hall et modèle, il débute à l'écran en 1902 (The Messenger Boy's Mistake) avant d'incarner un des trois hors-la-loi du premier (?) western de l'histoire du cinéma : l'Attaque du Grand Rapide (Edwin S. Porter, 1903), dont il écrit aussi l'argument. Il poursuit sa carrière de comédien chez Edison, puis à la Vitagraph et, en 1905, collabore avec Porter à la réalisation de Raffles, the Amateur Cracksman. En 1907, il fonde avec George K. Spoor la Essanay (S and A), pour laquelle il écrit, produit, réalise et interprète près de 400 westerns. Il crée, en 1908, le personnage auquel il reste identifié : Broncho Billy, héros naïf dont la maladresse (Anderson est lui-même piètre cavalier) et le physique disgracieux sont rachetés par la sincérité et la bonté d'âme. Devenu la première star du genre, Anderson continue d'exploiter ce héros avec succès durant sept années, dans des films comme : Broncho Billy's Redemption, Broncho Billy's Heart, The Reward of Broncho Billy, etc. En 1911, il crée la série des « Snakeville Comedies », avec Ben Turpin et, en 1912, poursuivant dans la veine burlesque, dirige Augustus Carney dans la série « Alkali Ike ». En 1918, il tourne son dernier film : Shootin'Mad, et, après avoir revendu ses parts dans la Essanay, achète un théâtre à New York. L'insuccès de son entreprise le ramène à Hollywood, où William S. Hart l'a depuis peu supplanté. Il abandonne le cinéma en 1920.

ANDERSON (Frances Margaret Anderson, dite Judith)

actrice américaine d'origine australienne (Adélaïde, Australie-Méridle, 1898 - Santa Barbara, Ca., 1992).

Après une brève carrière de jeune première, elle s'illustre à Broadway dans le répertoire tragique (Shakespeare, O'Neill) et se révèle au cinéma sous les traits de la gouvernante de Rebecca (A. Hitchcock, 1940). Ce personnage hanté et morbide inaugure une longue succession de femmes tourmentées évoluant au bord du crime et de la folie : la tante et rivale de Gene Tierney dans Laura (O. Preminger, 1944), la mère coupable de la Vallée de la peur (R. Walsh, 1947) et des Furies (A. Mann, 1950), l'Hérodiade de Salomé (W. Dieterlé, 1953). À compter des années 50, elle espace ses apparitions : les Dix Commandements (C. B. De Mille, 1956), la Chatte sur un toit brûlant (R. Brooks, 1958), Un homme nommé Cheval (E. Silverstein, 1970), et tourne tardivement son premier film australien, Inn of the Damned (Terry Bourke) en 1974. Elle a été nommée en 1960 « Dame Commander of the British Empire ».

ANDERSON (Lindsay)

cinéaste britannique (Bangalore, Mysore, Inde, 1923 - Saint-Saud-Lacoussière, France, 1994).