Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HOPKINS (Anthony)

acteur britannique (Port Talbot, pays de Galles, 1937).

Beaucoup ont découvert Anthony Hopkins dans les années 90, à travers sa création terrifiante d'Hannibal le cannibale dans le Silence des agneaux (J. Demme, 1991) et celles, plus délicates, dans les deux films de James Ivory, homme d'affaires au cœur sec dans Retour à Howards End (1992) et majordome stylé mûré dans le secret, dans les Vestiges du jour (1993). Depuis le milieu des années 60, Hopkins avait été extrêmement actif au théâtre, à la télévision et au cinéma, tant aux États-Unis qu'en Grande-Bretagne. Les amateurs l'avaient remarqué en Richard Cœur de Lion dans le Lion en hiver (A. Harvey, 1968) et connaissaient déjà le ventriloque possédé par son pantin dans Magic (R. Attenborough, 1978). Il excelle dans les emplois d'intellectuel scrupuleux et secrètement déchiré : le libraire passionné et modeste de 84 Charing Cross Road (David Jones, 1986) et, bien sûr, le médecin très humain, mentor et ami de Elephant man (id., D. Lynch, 1983). Quel que soit le rôle qu'il incarne, Hopkins s'acharne à défendre en lui la plus infime parcelle d'humanité ; d'où l'impact de son rôle d'Hannibal “ le cannibale ” et, bien avant, la plus touchante interprétation du capitaine Bligh dans le Bounty (The Bounty, Roger Donaldson, 1984). En 1995, il tourne August, son premier essai de metteur en scène, et joue le rôle-titre du Nixon d'Oliver Stone. Il a cependant tendance à se spécialiser dans les statues vivantes, ainsi son interprétation de Picasso dans Surviving Picasso (J. Ivory, 1996) et celle de l'ancien président des États-Unis John Quincy Adams, dans Amistad (S. Spielberg, 1997). Par contre, il est avec panache un Zorro vieilli dans le Masque de Zorro (The Mask of Zorro, Martin Campbell, 1998) et reprend avec délectation son personnage d'Hannibal « le cannibale » dans Hannibal (R. Scott, 2001).

HOPKINS (Ellen Miriam)

actrice américaine (Bainbridge, Ga., 1902 - New York, N. Y., 1972).

D'abord chorus-girl, Miriam Hopkins s'orienta vers le théâtre en 1926, associant très vite les acclamations et les contrats par sa personnalité brillante, sa diction nette et précise et son physique alluré. Même après qu'Hollywood l'eut attirée en Californie, elle resta fidèle au théâtre, où elle fut toujours un « nom » important. Pour que son jeu cinématographique se départît quelque peu de son origine scénique, elle avait besoin d'une main ferme pour la contrôler. À ses débuts, elle eut la chance d'être dirigée par Lubitsch et Mamoulian. Ils sont les seuls à avoir mis en lumière son humour et sa vitalité (le Lieutenant souriant, 1931, Haute Pègre, 1932, et surtout Sérénade à trois, 1933, où son charme et son abattage sont irrésistibles ; tous trois de Lubitsch), sa sensualité (Dr Jekyll et Mr. Hyde, 1932, où elle est une troublante prostituée), ou à avoir judicieusement employé sa théâtralité (Becky Sharp, 1935 ; tous deux de Mamoulian). Howard Hawks l'exploita de même, avec bonheur, mais moins d'éclat, dans Ville sans loi (1935). Les autres films qu'elle tourna dans les années 30, mélodrames souvent ampoulés, n'invitent guère à l'indulgence. En revanche, vers la fin de la décennie, une Miriam Hopkins mûre et vipérine se révéla face à Bette Davis dans la Vieille Fille (E. Goulding, 1939), puis quelques années plus tard dans l'Impossible Amour (V. Sherman, 1943), où elle était très amusante. William Wyler, qui la dirigea souvent, ne sut pas toujours la débarrasser de ses tics et de ses afféteries de grande dame (Ils étaient trois, 1936 ; l'Héritière, 1949 ; la Rumeur, 1962), mais il fit d'elle l'inoubliable épouse cupide de Laurence Olivier dans Un amour désespéré (1952). Le cinéma est probablement passé à côté d'une personnalité que le théâtre avait su exalter.

HOPPE (Marianne)

actrice allemande (Rostock 1909).

Actrice dans les théâtres berlinois depuis 1928, elle débute au cinéma en 1933 et devient une vedette avec le Cavalier blanc (Der Schimmelreiter [C. Oertel et H. Deppe], 1933) et Jäger Johanna (Johannes Meyer, 1934). Collaboratrice au théâtre de Gustav Gründgens (dont elle est l'épouse de 1936 à 1945), elle participe à quelques-uns des films les plus célèbres de l'Allemagne nazie, notamment : Crépuscule (V. Harlan, 1937) ; Der Schritt vom Wege (Gründgens, 1939) ; Lumière dans la nuit (H. Käutner, 1943). Après la guerre, elle fait surtout du théâtre, mais on la voit dans quelques films de Käutner, Staudte, Hans Deppe, Erich Engel, etc., ainsi que dans Faux Mouvement de Wim Wenders (1975), Marianne und Sophie (Rainer Söhnlein, 1984) et Schloss Königswald de Peter Schamoni (1986).

HOPPER (Dennis)

acteur et cinéaste américain (Dodge City, Kans., 1936).

À dix-huit ans, sous contrat à la Warner, il se lie d'amitié avec James Dean, auprès duquel il joue dans la Fureur de vivre (N. Ray, 1955) et Géant (G. Stevens, 1956). Après s'être distingué notamment dans Règlements de comptes à O. K. Corral (J. Sturges, 1957), la Fureur des hommes (H. Hathaway, 1958), Luke la main froide (S. Rosenberg, 1967), Cent Dollars pour un shérif (H. Hathaway, 1969), il passe à la réalisation avec Easy Rider (1969) : une errance américaine, un « road movie » qui ouvre les années 70 comme un manifeste à forte odeur d'« herbe » et aux stridences de rock, film emblématique de toute une génération qui connaît un énorme retentissement. Il n'obtient pas le même succès critique et public pour ses autres longs métrages, The Last Movie (1971) et Out of the Blue (1980). En 1988, il réalise Colors sur la guerre des gangs à Los Angeles, en 1990, Hot Spot, en 1991, Catchfire et, en 1994, Chasers. Parallèlement, il poursuit sa carrière d'acteur : Mad Dog (Philippe Mora, 1976 ; AUST) ; Tracks (H. Jaglom, id.) ; l'Ami américain (W. Wenders, 1977) ; Apocalypse Now (F. F. Coppola, 1979) ; The Osterman Weekend (S. Peckinpah, 1983) ; Blue Velvet (D. Lynch, 1986) ; Hoosiers (David Anspaugh, id.) ; la Veuve noire (B. Rafelson, 1987) ; River's Edge (Tim Hunter, id.) ; Blood Red (Peter Masterson, 1989) ; Flashback (Franco Amurri, 1990) ; Paris Trout (Stephen Gyllenhaal, 1991) ; Extrême Limite (J. B. Harris, 1993) ; True Romance (T. Scott, id.) ; Speed (Jan de Bont, 1994) ; Search and Destroy (David Salle, 1995) ; Waterworld (K. Reynolds, id.) ; Basquiat (Julian Schnabel, 1996) ; Carried Away (B. Barreto, id.) ; The Black- out (A. Ferrara, 1997) ; EdTV (R. Howard, 1999).