Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
T

THOMSON (Fred)

acteur américain (Pasadena, Ca., 1890 - Los Angeles, Ca., 1928).

Il est aux côtés de W. S. Hart et de Tom Mix l'un des cow-boys les plus populaires de l'écran dans les années 20. Époux de la scénariste Frances Marion, Fred Thomson s'impose dans de nombreux westerns de la FBO (Film Booking Offices) puis de la Paramount (Jesse James, Lloyd Ingraham, 1927), galopant sur son cheval Silver King pour la plus grande joie des amateurs jusqu'à sa mort soudaine en 1928.

THORNDYKE (Andrew)

cinéaste allemand (Francfort-sur-le-Main 1905 - Berlin 1979).

Collaborateur puis directeur du département des films publicitaires de la UFA (de 1931 à 1942), il devient réalisateur au Studio des actualités et des documentaires de la DEFA (1949). Président de l'Union des travailleurs du cinéma et de la télévision de la RDA, il dirige plusieurs documentaires, dont Wilhelm Pieck — Das Leben unseres Präsidenten (1951-52). À partir de 1954, il tourne de nombreux films d'information historique et politique dont les plus célèbres sont Du und mancher Kamerad (1954-1956), Unternehmen Teutonenschwert (1957-58), Das russische Wunder (1959-1963), Die alte neue Welt (1973-1977). Ces œuvres font un large usage des documents d'archives dans une perspective de pédagogie politique. Sa femme et collaboratrice, Annelie Thorndyke (Klützov, Poméranie, 1925), est créditée comme coréalisatrice de ses travaux à partir de 1953.

THORPE (Rollo Smolt, dit Richard)

cinéaste américain (Hutchinson, Kans., 1896 - Palm Springs, Ca., 1991).

Après un apprentissage d'acteur de music-hall, il passe à la réalisation en 1923 et signe quelque 70 westerns de moyen métrage en six ans. Artisan de peu d'ambition, certainement, mais excellent tout de même chaque fois qu'il a un sujet et des acteurs pour le prouver, son nom reste attaché à la MGM, où il s'impose surtout avec Taro, le païen (Last of the Pagans, 1935), beau drame exotique, et Tarzan s'évade (Tarzan Escapes, 1936), qui affirme sa maîtrise du film d'aventures. Il donne deux grands rôles à Robert Montgomery dans deux bons films d'atmosphère anglaise : la Force des ténèbres (Night Must Fall, 1937) et The Earl of Chicago (1940). Il touche à tous les genres, mais c'est dans le film d'aventures qu'il s'affirme comme un séduisant petit maître : Ivanhoe (id., 1952), le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda, id.), la Perle noire (All the Brothers Were Valiant, 1953), les Chevaliers de la Table ronde (Knights of the Round Table, 1954) et Quentin Durward (id., 1955) sont des manières de classiques. Vers le milieu des années 60, il s'oriente vers la télévision, où son fils, Jerry, s'est affirmé remarquable réalisateur.

THULIN (Ingrid)

actrice suédoise (Sollefteå 1929).

Elle suit des cours de danse et d'art dramatique à Stockholm et semble s'imposer davantage sur les planches qu'au cinéma où on ne lui propose que des rôles relativement stéréotypés. Son charme naturel, son intelligence instinctive n'échappent pas longtemps à l'œil « sélectif » d'Ingmar Bergman qu'elle rencontre grâce à son mari Harry Schein (plus tard directeur de l'Institut suédois du cinéma) au Théâtre municipal de Malmö. Bergman l'incorpore à sa troupe et lui offre des rôles très remarqués dans plusieurs de ses films : elle est la Marianne des Fraises sauvages (1957) qui accompagne en automobile de Stockholm à Lund le vieux professeur Isak Borg (V. Sjöström), la Cecilia en mal d'affection d'Au seuil de la vie (1958), l'équivoque Manda, maîtresse du médium Vögler qui l'assiste dans ses expériences en se dissimulant sous les traits d'Aman, un jeune garçon (le Visage, id.). Dans le Silence (1963), elle compose un personnage dominateur et vénéneux, très exactement le portrait inverse de la Marta des Communiants, l'institutrice provinciale à lunettes dont l'athéisme ne saurait réfréner la passion amoureuse qui l'attire vers le pasteur du village. Elle est encore le personnage charnière du Rite (1969), l'une des trois sœurs de Cris et Chuchotements (1972), l'actrice d'Après la répétition (1984). Elle apparaît dans des films, dirigée par d'autres metteurs en scène suédois (le Juge, 1960, A. Sjöberg ; Jeux de nuit, 1966, M. Zetterling ; Une poignée d'amour, 1973, V. Sjöman), sans retrouver tout à fait l'aura bergmanienne. Sa réputation ayant franchi l'Atlantique, on la rencontre dans plusieurs films américains (les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, V. Minnelli, 1961 ; le Pont de Cassandra [The Cassandra Crossing, G. Pan Cosmatos, 1975), mais elle est beaucoup mieux mise en valeur sous la férule de certains cinéastes européens comme Bolognini (Agostino, 1962), Resnais (La guerre est finie, 1966), Visconti (les Damnés, 1969), voire Pierre Koralnik (la Sainte Famille, 1972). Tentée par la réalisation, elle signe dès 1964 un court métrage, ‘ Dévotion ’, participe avec Erland Josephson et Sven Nykvist au film à sketches Un et un (En och en, 1978) et dirige en 1982 Ciel brisé (Brusten himmel, 1982).

Films  :

Känn dej som hemma (Egil Holmsen, 1948) ; ‘ D'où vient le vent ’ (Dit vindarna bär/Jørund smed, Ake Ohberg, id.) ; ‘ le Fils de la mer ’ (Havets son, Rolf Husberg, 1949) ; ‘ l'Amour vainqueur ’ (Kärleken segrar, G. Molander, id.) ; ‘ Voleurs de cœurs ’ (Hjärter Knekt, H. Ekman, 1950) ; ‘ Quand l'amour vient au village ’ (När kärleken kom till byn, A. Mattsson, id.) ; ‘ Vivre d'espoir ’ (Leva på ‘ hoppet ’, Göran Gentele, 1951) ; ‘ Rencontre avec la vie ’ (Möte med livet, G. Werner, 1952) ; ‘ Kalle Karlsson de Jularbo ’ (Kalle Karlsson från Jularbo, Ivar Johansson, id.) ; ‘ Une nuit dans l'archipel de Stockholm ’ (En skärgårdsnatt, Bengt Logardt, 1953) ; ‘ le Maître de Göinge ’ (Göingehövdingen, Ohberg, id.) ; ‘ Dans la fumée et dans la danse ’ (I rok och dans, Yngve Gamlin et Bengt Blomgren, 1954) ; ‘ Deux Beaux Bijoux ’ (Två sköna juveler, Husberg, id.) ; ‘ Salon de danse ’ (Danssalongen, Börje Larsson, 1955) ; ‘ Hop ! là! ’ (Hoppsan !, Stig Olin, id.) ; l'Énigmatique Monsieur D. (Foreign Intrigue, Sheldon Reynolds, 1956, ÉU) ; Pettersson i Annorlunda (Per Gunval, id.) ; ‘ Jamais de la vie ’ (Aldrig i livet, Arne Ragneborn, 1957) ; les Fraises sauvages (I. Bergman, id.) ; Au seuil de la vie (id., 1958) ; le Visage (id., id.) ; le Juge (A. Sjöberg, 1960) ; les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (V. Minnelli, 1961, ÉU) ; Agostino (M. Bolognini, 1962, IT) ; les Communiants (I. Bergman, 1963) ; le Silence (id., id.) ; ‘ Sextette ’ (Sekstet, Annelise Hovmand, id., DAN) ; Der Film den niemand sieht (H. Sachs et A. Triandafilides, 1964, ALL) ; ‘ la Dame ’/‘ Un certain désir ’ (Die Lady, Hans Albin et Peter Berneis, 1964, ALL) ; Le démon est mauvais joueur (Return From the Ashes, J. Lee Thompson, 1965, GB) ; ‘ Devotion ’ (Hängivelse, CM, I. Thulin, id.) ; La guerre est finie (A. Resnais, 1966) ; ‘ Nostalgie ’ (Langtan, M. Zetterling, id.) ; Jeux de nuit (id., id.) ; Demain nous ne serons plus là (Domani non siamo piu qui, Brunello Rondi, 1967, IT) ; l'Heure du loup (I. Bergman, 1967) ; ‘ les Baigneurs ’ (Badarna, Gamlin, id.) ; Adélaïde (J. Daniel Simon, id., FR) ; le Rite (I. Bergman, 1969) ; le Diable sous l'oreiller (Un diablo bajo la almohada, José María Forque, id., ESP) ; les Damnés (L. Visconti, id.) ; l'Effroyable Machine de l'industriel N. P. (N. P. il segreto, Silvano Agosti, 1972, IT) ; la Sainte Famille (Pierre Koralnik, id., FR) ; Cris et Chuchotements (I. Bergman, id.) ; ‘ Une poignée d'amour ’ (V. Sjöman, 1973) ; la Cage (P. Granier-Deferre, 1975, FR) ; Salon Kitty (id., T. Brass, id., IT) ; Moïse (G. De Bosio, id.) ; le Pont de Cassandra (The Cassandra Crossing, George Pan Cosmatos, 1976, ÉU) ; L'agnese va a morire (G. Montaldo, id.) ; Un et un (En och en, E. Josephson, S. Nykvist, I. Thulin, 1978) ; Après la répétition (I. Bergman, 1984) ; Il giorno prima (G. Montaldo, 1986) ; La casa del sorriso (M. Ferreri, 1991).