Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BISON (Bison Life Motion Pictures),

société de production américaine fondée en mai 1909 par Adam Kessel Jr., Charles Bauman et Fred Balshofer. D'abord établie dans le New Jersey à Coytesville, la compagnie émigra ensuite à Edendale en Californie et se spécialisa dans le tournage des westerns. Un accord passé avec le Wild West Show des frères Miller, 101 Ranch, eut comme résultat la transformation du nom de Bison en Bison 101. En 1912, la compagnie fusionna avec d'autres (et notamment la IMP de Carl Laemmle) : cet amalgame donna naissance à l'Universal.

BISSET (Jacqueline Frazer Bisset, dite Jacqueline)

actrice britannique (Weybridge 1944).

Modèle à dix-huit ans, elle débute comme figurante dans le Knack de Lester en 1965. Sa sensualité contraste avec son visage marmoréen, sa douceur et son énergie avec sa distinction hautaine. Une émouvante fragilité affleure dans ses meilleurs rôles : Fureur sur la plage (H. Hart, 1968), le Détective (G. Douglas, id.), Bullitt (P. Yates, id.), Satan mon amour (The Mephisto Waltz, P. Wendkos, 1971), la Nuit américaine (F. Truffaut, 1973). Elle joue ensuite dans de grosses productions, où elle ne livre qu'une part de son talent : le Crime de l'Orient-Express (S. Lumet, 1974). Elle produit et interprète en 1981 Riches et célèbres de George Cukor. En 1984 elle tourne Au-dessous du volcan (J. Huston), en 1989 Scenes From the Class Struggle in Beverly Hills (Paul Bartel), en 1990 l'Orchidée sauvage (Wild Orchid, Zalman King), en 1993 les Marmottes (Elie Chouraqui), en 1995 la Cérémonie (C. Chabrol), en 1998 la Courtisane (Dangerous Beauty, Marshall Herkovitz).

BITZER (Johann Gottlob Wilhelm Bitzer, dit Billy)

chef opérateur américain (Roxbury [auj. Boston], Mass., 1870 - Los Angeles, Ca., 1944).

Électricien de profession, cameraman-reporter à Cuba pendant la guerre (1898), il entre à la Biograph dès 1906 et y rencontre Griffith. De 1908 à 1919, il sera l'opérateur de tous ses films, tirant un parti extraordinaire de ressources rudimentaires (caméra à manivelle, emploi rarissime de la lumière artificielle) et collaborant de façon capitale à la réussite artistique ambitionnée par Griffith, qu'il s'agisse de Naissance d'une nation, d'Intolérance ou du Lys brisé. Sa franchise plastique et son instinct du cadrage ont assuré une fascination durable à des films matériellement usés. Il a mis au point les premières techniques du contre-jour (1909) et peut-être suggéré à Griffith l'invention du gros plan. Il est vain de vouloir distinguer, entre les deux hommes, vu leur entente à ce niveau d'innovation. Envoyé en 1917 sur le front français, Bitzer en rapporte 20 000 mètres de pellicule, utilisés par Griffith dans plusieurs films, et d'abord Cœurs du monde (1918). Après 1919 et le tournage du Lys brisé, Griffith aura d'autres opérateurs, notamment Hendrik Sartov, avec qui Bitzer collaborera pour À travers l'orage (1920), les Deux Orphelines (1922), la Rose blanche (1923), Pour l'Indépendance (1924), ou Karl Struss (CO pour l'Éternel Problème, 1928) et le Lys du faubourg (1929). Bitzer cessa bientôt toute activité et devint plus tard bibliothécaire au Museum of Modern Art de New York. Il y écrivit des notes autobiographiques, publiées en 1973 sous le titre : B. Bitzer — His Story.

BIXIO (Cesare Andrea)

musicien italien (Naples 1896 - Rome 1978).

Particulièrement actif pendant les années 30, Bixio est le premier compositeur italien à travailler pour le cinéma sonore : en 1930, il signe la musique de La canzone dell'amore de Righelli, premier film parlant italien. Par la suite, il écrit de nombreuses partitions, notamment pour Brignone, Palermi, Mattoli, Camerini. Bixio est également connu comme auteur de chansons, lesquelles contribuèrent au succès de certains films, comme le fameux Parlami d'amore Mariù, que De Sica interprétait dans Les hommes, quels mufles ! (1932) de Camerini.

BJÖRK (Anita)

actrice suédoise (Tällberg 1923).

Elle suit les cours du Théâtre royal de Stockholm et partage sa carrière entre la scène, l'écran et la télévision. Pour la majeure partie du public international, elle reste à jamais Mademoiselle Julie, l'héroïne du film du même nom qu'Alf Sjöberg a tiré en 1951 de la pièce de Strindberg et qui a reçu le grand prix de Cannes. Anita Björk, dont l'extérieur réservé cache un tempérament passionné et volontaire, est heureusement présente, quoique de façon moins spectaculaire, dans plusieurs autres grandes productions : le Chemin du ciel (A. Sjöberg, 1942) ; Femme sans visage (G. Molander, 1947) ; l'Attente des femmes (I. Bergman, 1952) ; les Gens de la nuit (Night people, N. Johnson, 1954) ; les Époux / la Vie conjugale (Giftas, A. Henrikson, 1955) ; la Charrette fantôme (A. Mattsson, 1958) ; les Amoureux (M. Zetterling, 1964) ; Adalen 31 (B. Widerberg, 1969) ; l'Héritage (A. Breien, 1979) ; la Persécution (id., 1981). Elle avait épousé l'écrivain Stig Dagerman.

BJÖRNSTRAND (Gunnar)

acteur suédois (Stockholm 1909 - id. 1986).

Comédien polyvalent, il est un de ceux, dans sa génération, qui résistent le mieux aux années. Björnstrand a travaillé pratiquement sur toutes les grandes scènes de Suède (il a suivi le même cours d'art dramatique qu'Ingrid Bergman au Théâtre royal de Stockholm et a commencé à faire du cinéma en 1931). Mais sa réputation repose surtout sur sa collaboration avec Ingmar Bergman, dont il fait la connaissance en 1941, à l'occasion d'une production théâtrale en milieu étudiant. Il joue dans une douzaine de films de Bergman, de Il pleut sur notre amour (1946) à Fanny et Alexandre (1982). Il s'y montre aussi doué pour la comédie (l'Attente des femmes ; Une leçon d'amour ; Sourires d'une nuit d'été) que pour les scénarios plus graves : le Septième Sceau, où il est en quelque sorte le Sancho Pança de Don Quichotte (Max von Sydow) ; le Visage ; À travers le miroir ; le Rite. Mais sa prestation la plus accomplie, et la plus éprouvante, est sûrement celle qu'il a faite dans les Communiants, le portrait par Bergman d'un pasteur doutant de sa foi dans une petite paroisse suédoise. Björnstrand a également travaillé avec succès pour d'autres réalisateurs scandinaves, notamment pour Mai Zetterling dans les Amoureux, Jan Troell dans les Feux de la vie et Vilgot Sjöman dans Ma sœur, mon amour.