Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MILES (Vera Ralston, dite Vera)

actrice américaine (Boise City, Okla., 1929).

Venue de la télévision, elle arrive à Hollywood en 1951 et restera longtemps cantonnée dans des productions mineures, moins par manque de moyens dramatiques (elle en possède, limités mais réels) que par suite, semble-t-il, d'un manque de « présence » à l'écran. Vedette de Un jeu risqué (J. Tourneur, 1955), de la Prisonnière du désert (J. Ford, 1956) et assez surprenante dans le Faux Coupable (A. Hitchcock, 1957), elle tiendra encore des rôles intéressants, dans quelques films (Psychose, Hitchcock, 1960 ; Cinq Femmes marquées, M. Ritt, id. ; l'Homme qui tua Liberty Valance, Ford, 1962 ; l'Ultimatum des trois mercenaires, R. Aldrich, 1977 ; Psychose II, Richard Franklin, 1983 ; Série noire pour une nuit blanche, J. Landis, 1985) ; The Silent Touch (K. Zanussi, 1992).

MILESTONE (Leon Milstein, dit Lewis)

cinéaste américain (Chsinau, Bessarabie [auj. Kishinev, URSS], 1895 - Los Angeles, Ca., 1980).

Émigré aux États-Unis en 1913, il s'engage dans le corps expéditionnaire américain envoyé en Europe, puis, après la guerre, travaille à Hollywood comme monteur. Engagé par Howard Hughes comme « directeur », il gagne en 1928 le premier Oscar de la comédie de l'histoire du cinéma (Two Arabian Knights) puis un second Oscar pour son adaptation du roman pacifiste d'Erich Maria Remarque, À l'Ouest rien de nouveau (All Quiet on the Western Front, 1930), qui vaut exactement ce que vaut son modèle et n'est probablement pas le chef-d'œuvre cinématographique que deux ou trois « idées » laissent supposer qu'il fut. En 1931, il signe une adaptation « historique » (généralisation du champ-contre-champ) de la pièce de Hecht et Mac Arthur, Front Page. Salué grand technicien, Milestone dirige indifféremment des comédies et des drames qui ne retiennent l'attention que par la qualité des interprètes : Anything Goes (avec B. Crosby et Ida Lupino, 1936) ; Le général est mort à l'aube (The General Died at Dawn, id. avec G. Cooper) ; Des souris et des hommes (Of Mice and Men, 1940, avec Burgess Meredith) ; Arc de triomphe (Arch of Triumph, 1948, avec Ingrid Bergman). Il supplée au manque de style par l'emphase ; de sorte que sa meilleure œuvre reste la plus modeste, le Commando de la mort (A Walk in the Sun, 1946), film de guerre qui est presque une réplique « italienne » d'All Quiet. Signalons encore : l'Emprise du crime (The Strange Love of Martha Ivers, 1946), qui relève de la « Série noire » ; un film amusant du « clan Sinatra », l'Inconnu de Las Vegas (Ocean's Eleven, 1960), dont il ne fut qu'un exécutant anonyme. Le reste est une série de production « de prestige » (la Vie de Jean Valjean [les Misérables], d'après Hugo, 1952 ; la Valse de Monte-Carlo [Melba], 1953, etc.), où il a promené ses tics avant d'être le yes-man de Marlon Brando pour un film raté (les Révoltés du Bounty [Mutiny on the Bounty], 1962) qui a mis fin à sa carrière.

Autres films :

Seven Sinners (1925) ; The Cave Man (1926) ; The New Klondike (id.) ; le Jardin de l'Eden (The Garden of Eden, 1928) ; The Racket (id.) ; Mensonges (Betrayal, 1929) ; New York Nights (id.) ; Hell's Angels (CO H. Hughes, 1930 ; non crédité) ; Rain (1932) ; Hallelujah, I'm a Bum (1933) ; The Captain Hates the Sea (1934) ; Paris in Spring (1935) ; The Night of Nights (1939) ; Double Chance (Lucky Partners, 1940) ; My Life With Caroline (1941) ; Our Russian Front (CO J. Ivens, 1942) ; l'Ange des ténèbres (Edge of Darkness, 1943) ; l'Étoile du Nord (The North Star, id.) ; Prisonniers de Satan (The Purple Heart, 1944) ; A Guest in the House (remplace J. Brahm, non crédité, id.) ; No Minor Vices (1948) ; le Poney rouge (The Red Pony, 1949) ; Okinawa (Halls of Montezuma, 1951) ; la Loi du fouet (Kangaroo, 1952) ; Commando à Rhodes (They Who Dare, 1954) ; la Veuve (la Vedova, IT., 1955) ; King Kelly (non achevé, 1957) ; la Gloire et la Peur (Pork Chop Hill, 1959) ; Patrouilleur 109 (PT-109 ; remplacé par Leslie Martinson, non crédité, 1963) ; Guerre secrète (remplacé par T. Young, non crédité, 1965). ▲

MILHAUD (Darius)

musicien français (Aix-en-Provence 1892 - Genève 1974).

Il a pour professeurs Gédalge, Widor, Dukas au Conservatoire de Paris et pour amis les poètes, les peintres les plus en vue : ceux du cabaret le Bœuf sur le toit notamment, et il fait partie du groupe des Six. Mais son œuvre laisse peu de place au cinéma, peut-être parce qu'il juge que le cinéma ne fait que se servir de la musique. On peut pourtant citer ses accompagnements pour l'Hippocampe de Painlevé (1934), Gauguin de Resnais (1950), La vie commence demain de Nicole Védrès (id.), et surtout la Citadelle du silence (M. L'Herbier, 1937), la Tragédie impériale (id., 1938), et l'Espoir (1945 [ : 1939]), tourné en Espagne par Malraux pendant la guerre civile.

MILIAN (Tomas)

acteur italien (La Havane, Cuba, 1936).

Il fait ses études à l'Actors Studio de New York et travaille au théâtre et à la TV américaine. En 1959, Mauro Bolognini le fait débuter dans les Garçons, avec un personnage de jeune oisif amoral, qu'il perfectionnera avec finesse dans ses films suivants : le Bel Antonio (Bolognini, 1960) ; I delfini (F. Maselli, id.) ; l'Imprévu (A. Lattuada, 1961) ; l'épisode le Travail de Boccace 70 (L. Visconti, 1962) ; le Désordre (F. Brusati, id.) ; La banda Casaroli (F. Vancini, id.) ; les Indifférents (F. Maselli, 1964) ; Mademoiselle de Maupin (Bolognini, 1966). Dans ses nombreux westerns, il crée des personnages de Mexicains sinistres et farouches : The Bounty Killer (Eugenio Martin, 1966) ; le Dernier Face-à-face (Faccia a faccia, Sergio Sollima, 1967) ; Saludos Hombre (Corri, uomo, corri, Sollima, 1968) ; Tepepa (Giulio Petroni, 1969) ; Companeros (Vamos a matar compañeros, S. Corbucci, 1970). Il se spécialise ensuite dans des rôles de petits voyous ou de minables agents de police dans des films d'action violents et populaires : (Flics en jeans [Squadra antiscippo], B. Corbucci, 1976) et Squadra antifurto (id., id.), et ses suites. Il sait créer aussi des personnages bourgeois très ambigus : La luna (B. Bertolucci, 1979) ; Identification d'une femme (M. Antonioni, 1982). Il apparaît aussi bien dans des films à diffusion restreinte comme le Salomé de Claude d'Anna (1987) que dans des œuvres à vocation plus populaire comme Gioco al massacro (D. Damiani, 1990). Il apparaît en 1990 aux côtés de R. Redford dans Havana de S. Pollack et en 1991 dans Revenge de Tony Scott.