Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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GHINI (Massimo)

acteur italien (Rome 1954).

Massimo Ghini est d'abord une voix pour les doublages de films américains et pour des émissions de radio avant de débuter au théâtre et d'y rencontrer le succès dans des pièces mises en scène par Giorgio Strehler, Gabriele Lavia, Giuseppe Patroni Griffi ou Franco Zeffirelli. Ses débuts au cinéma se situent en 1984 dans Segreti segreti de Giuseppe Bertolucci. La reconnaissance est longue à venir : dix ans de films mineurs sous la direction de nombreux cinéastes de la jeune génération, Andrea Barzini, Francesco Laudadio, Carlo Verdone, Davide Ferrario, Alessandro Benvenuti, Umberto Marino, Cristina Comencini. En 1994, il connaît un début de consécration avec Senza pelle d'Alessandro D'Alatri et La bella vita de Paolo Virzi. Ghini est insensiblement devenu une des valeurs sûres du cinéma italien : son visage franc, sa diction parfaite, son allure sportive en font une figure familière pour le public, un acteur capable de mettre son aisance au service de personnages comiques comme de figures dramatiques. Lizzani lui confie le rôle de Rossellini dans Remake Rome ville ouverte (1995), Rosi en fait un des compagnons de Primo Levi dans La Trêve (1996), Zeffirelli le met en présence de vieilles Anglaises dans Un thé avec Mussolini (1999). En 1997, Maurizio Zaccaro lui donne avec Il carniere un de ses meilleurs rôles : un homme ordinaire plongé dans l'explosion de la guerre en Bosnie. Parallèlement à son travail pour le cinéma, Massimo Ghini poursuit sa carrière au théâtre et à la télévision.

GHIONE (Emilio)

cinéaste, acteur et scénariste italien (Fiesole 1879 - Rome 1930).

Peintre miniaturiste, il tente sa chance comme acteur de cinéma et tourne, pour l'Aquila et l'Itala d'abord, puis la Celio de Baldassare Negroni en 1913 dans La Gloria et L'anima del demi-monde, film où, après avoir incarné le saint François d'Assise du film homonyme de Guazzoni (1911), il installe la figure, nouvelle en Italie, de l'apache, aux côtés de Francesca Bertini. Tous deux passent alors à la Caesar : Ghione scénariste, acteur et cinéaste, crée, dans Nelly la gigolette ovvero la danzatrice della Taverna Nera, le personnage de Za la Mort, bâtard émacié de l'apache sentimental et d'Arsène Lupin. En 1915, il peaufine sa silhouette dans un serial en trois parties : la Banda delle cifre, où apparaît Kally Sambucini dans le rôle de Za la Vie. Tout cela ne l'empêche pas de tenir des rôles de femmes ! À partir de 1917, il écrit, interprète et dirige notamment deux nouveaux serials, les Souris grises (I topi grigi) et le Triangle jaune (I triangolo giallo). Il fonde la Ghione Film (1920) et produit des œuvres qu'il écrit, interprète et dirige mais dont, pour la plupart, l'intérêt et la qualité faiblissent. Les meilleures sont des classiques du feuilleton policier, traité par ce curieux épigone de Feuillade aux « pommettes de poitrinaire, l'œil à la fois torve et éteint... Quand on croisait son regard macabrement lyrique, écrit Nino Frank, on perdait pied. » Inventive, baroque, comme celles de Gasnier et Feuillade, et dans un domaine voisin, son œuvre doit être appréciée à partir des lois du genre. Enfin, s'il a mis la production cinématographique en garde, par ses articles, contre la dictature des vedettes, c'est en connaissance de cause : pour avoir vécu le temps des divas, et avoir tant contribué à la carrière de la Bertini et de la Sambucini — laquelle lui fut aussi une compagne dévouée. Il a écrit, entre autres, L'ombra di Za la Mort (roman posthume, 1933).

Autres films :

le Cadran d'or (Quadrante d'oro, 1920) ; Za la Mort ou le cauchemar de Za la Vie (L'incubo di Za la Vie, 1921) ; Il club dei suicidi (1923).

GHOSE (Goutam [on écrit également Gautam Ghosh])

cinéaste indien (Faridpur, Bengale-Oriental [auj. Bangladesh] 1950).

Diplômé de l'université de Calcutta, il dirige en 1975 un documentaire sur la famine au Bengale, ‘Automne affamé’ (Hungry Autum), qui obtient le Grand Prix du festival d'Oberhausen. Reporter photographe passionné de théâtre, il opte néanmoins pour le cinéma dès 1979, réalisant successivement ‘Notre terre’ (Maabhoomi, en langue telugu, 1979), ‘l'0ccupation’ (Dakhal, 1982, en bengali), ‘la Traversée’ (Paar, 1984, en hindi), ‘le Voyage au-delà’ (Antarjali Jatra, 1987, en bengali et hindi), Ek Ghat Ki Kahani (CM, 1987), ‘Jalon sur le chemin de la musique’ (Sange Meel Se Mulaqat, DOC, 1989), le Batelier de la Padma (Padma Nadir Majhi, 1993), Patang (1994), Au-delà de l'Himalaya (Beyond the Himalayas, DOC, 1995), la Poupée (Gudra 1997), Fakir (1998), S. Ray (DOC, 1999).

GIACHETTI (Fosco)

acteur italien (Livourne 1904 - Rome 1974).

D'abord acteur de théâtre — il joue notamment dans les compagnies de Tatiana Pavlova et de Marta Abba —, il fait ses débuts au cinéma en 1933 dans le Masque qui tombe (Il trattato scomparso) de Mario Bonnard. Après quelques films mineurs, sa carrière cinématographique commence réellement en 1936 avec l'Escadron blanc d'Augusto Genina. Dès lors, Giachetti se consacre presque exclusivement au cinéma. Composant une figure héroïque chère au régime fasciste, prototype d'une image virile de l'homme, Giachetti tourne de nombreux films qu'il marque de son jeu sobre et de son visage marmoréen. Parmi ceux-ci, on peut retenir : Sentinelle di bronzo (1937) de Romolo Marcellini ; Scipion l'Africain (id.) et Giuseppe Verdi (1938) de Carmine Gallone ; Napoli che non muore (1939) de Amleto Palermi ; les Cadets de l'Alcazar (1940) de Genina ; La peccatrice (id.) de Palermi ; Lumière dans les ténèbres (1941) de Mario Mattoli ; Fari nella nebbia (1942) de Gianni Franciolini ; Un coup de pistolet (Un colpo di pistola, id.) de Renato Castellani ; Bengasi (id.) de Genina ; Noi Vivi et Addio Kira (id.) de Goffredo Alessandrini. Dans ce dernier film — un diptyque mélodramatique —, Giachetti trouve sans doute le meilleur rôle de sa carrière, celui d'un bolchevique à l'âme tourmentée. Après la guerre, il n'interprète plus que des rôles de second plan : parmi les nombreux films qu'il tourne encore, on peut citer les Frères Karamazov (I fratelli Karamazoff, 1948) de Giacomo Gentilomo et la Maison du souvenir (Casa Ricordi, 1954) de Gallone. Les années 60 le voient surtout au théâtre et à la télévision.