Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
R

REDFORD (Charles Robert Redford Jr., dit Robert) (suite)

Robert Redford a créé le Sundance Institute, qui soutient les jeunes réalisateurs et la production indépendante américaine.

Films  :

La guerre est aussi une chasse (D. Sanders, 1962) ; Situation désespérée mais pas sérieuse (G. Reinhardt, 1965) ; Daisy Clover (R. Mulligan, id.) ; la Poursuite impitoyable (A. Penn, 1966) ; Propriété interdite (S. Pollack, id.) ; Pieds nus dans le parc (G. Saks, 1967) ; Willie Boy (A. Polonsky, 1969) ; Butch Cassidy et le Kid (G. Roy Hill, id.) ; la Descente infernale (M. Ritchie, id.) ; l'Ultime Randonnée (S. Furie, 1970) ; Jeremiah Johnson (Pollack, 1972) ; les Quatre Malfrats (P. Yates, id.) ; Votez McKay (Ritchie, id.) ; Nos plus belles années (Pollack, 1973) ; l'Arnaque (Roy Hill, id.) ; Gatsby le Magnifique (J. Clayton, 1974) ; la Kermesse des aigles (Roy Hill, 1975) ; les Trois Jours du Condor (Pollack, id.) ; les Hommes du président (A. J. Pakula, 1976) ; Un pont trop loin (R. Attenborough, 1977) ; le Cavalier électrique (Pollack, 1979) ; Brubaker (S. Rosenberg, 1980) ; le Meilleur (The Natural, Barry Levinson, 1984) ; Out of Africa (id., S. Pollack, 1985) ; l'Affaire Chelsea Deardon (Legal Eagles, Ivan Reitman, 1986) ; Havana (S. Pollack, 1990) ; Sneakers (Phil Alden Robinson, 1992) ; Proposition indécente (Indecent Proposal, Adrian Lyne, 1993) ; Personnel et confidentiel (Up Close and Personal, John Avnet, 1996) ; The Spy Game (Tony Scott, 2001).

REDGRAVE (Lynn)

actrice britannique (Londres 1943).

Fille de sir Michael Redgrave et sœur de Vanessa, Lynn grandit au sein d'une des plus grandes familles d'acteurs. Georgy Girl (S. Narizzano, 1966) lui apporte la renommée. Après un bon numéro comique dans Deux Anglaises en délire (D. Davis, 1967), un rôle dramatique hollywoodien assez ambitieux (The Last of the Mobile Hotshots, S. Lumet, 1970) et quelques obscures prestations dans des westerns italiens, Lynn trouve son équilibre entre le théâtre et le cinéma (Tout ce que vous avez voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, W. Allen, 1972). Après de longues années au théâtre et à la télévision, elle est revenue au premier plan dans Shine (id.), tourné en 1996, en Australie, sous la direction de Scott Hicks.

REDGRAVE (sir Michael)

acteur britannique (Bristol 1908 - Denham 1985).

Né dans une famille de gens de spectacle, Michael Redgrave s'oriente d'abord vers la littérature et le journalisme : il mène de brillantes études à Cambridge, où il aborde le théâtre en amateur. Il ne se décidera à devenir acteur professionnel qu'en 1934. Sa carrière au théâtre et au cinéma sera éblouissante. Comédien de composition, il peut interpréter toutes sortes de rôles : tantôt charmant, tantôt inquiétant, autoritaire ou pitoyable, il sait donner à ses personnages une pointe d'humour et très souvent une touche de mélancolie. Le rôle qui résume le mieux son talent est sans doute celui du marionnettiste Frere, dans Au cœur de la nuit (1945, le sketch dirigé par A. Cavalcanti). Michael Redgrave a tourné dans de très nombreux films dont nous retiendrons : Une femme disparaît (A. Hitchcock, 1938) ; Sous le regard des étoiles (C. Reed, 1939) ; Kipps (id., 1941) ; Thunder Rock (R. Boulting, 1942) ; le Chemin des étoiles (A. Asquith, 1945) ; Au cœur de la nuit (Cavalcanti, id.) ; J'étais un prisonnier (B. Dearden, 1946) ; Le deuil sied à Électre (D. Nichols, 1947) ; le Secret derrière la porte (F. Lang, 1948) ; l'Ombre d'un homme (Asquith, 1951) ; Il importe d'être constant (id., 1952) ; les Briseurs de barrages (M. Anderson, 1955) ; Mr. Arkadin/Dossier secret (O. Welles, id.) ; Oh ! Rosalinda ! (M. Powell/E. Pressburger, id.) ; Temps sans pitié (J. Losey, 1957) ; Un Américain bien tranquille (J. L. Mankiewicz, 1958) ; les Innocents (J. Clayton, 1961) ; la Solitude du coureur de fond (T. Richardson, 1962) ; le Jeune Cassidy (J. Cardiff, 1964) ; la Colline des hommes perdus (S. Lumet, 1965) ; Ah ! Dieu que la guerre est jolie (R. Attenborough, 1969) ; la Bataille d'Angleterre (G. Hamilton, id.) ; le Messager (Losey, 1971) ; Nicolas et Alexandra (F. Schaffner, id.). Anobli en 1959, il est également l'auteur de plusieurs livres (The Actor's Ways and Means [1955] ; Mask or Face [1958] ; The Mountebank Tale [1959]).

REDGRAVE (Vanessa)

actrice britannique (Londres 1937).

Fille de sir Michael Redgrave, ancienne élève de la Royal Shakespeare Company, elle s'impose à l'écran dans Morgan (K. Reisz, 1966), où elle joue la femme bourgeoise poursuivie par l'amour extravagant d'un mari bohème. Son personnage ambigu de Blow-up (M. Antonioni, id.) lui ouvre une fructueuse carrière d'actrice de composition toujours soucieuse de renouvellement : le Marin de Gibraltar (T. Richardson, 1967), Camelot (J. Logan, id., dans le rôle de Guenièvre), la Charge de la brigade légère (Richardson, 1968), Isadora (Reisz, id., dans le rôle de la danseuse Isadora Duncan), Un coin tranquille à la campagne (E. Petri, id.), la Mouette (S. Lumet, id.), Ah ! Dieu que la guerre est jolie (R. Attenborough, 1969), les Diables (K. Russell, 1971, dans le rôle de mère Jeanne des Anges), Marie Stuart, reine d'Écosse (Ch. Jarrott, id., dans le rôle-titre), Yanks (J. Schlesinger, 1979). Elle entre avec beaucoup de fantaisie dans l'univers de Conan Doyle en interprétant Lola, la femme aux lys de Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express (H. Ross, 1976). Personnage de fiction d'Agatha Christie dans le Crime de l'Orient-Express (S. Lumet, 1974), elle incarne la célèbre romancière dans Agatha (M. Apted, 1979). Son interprétation d'une militante antifasciste de Julia (F. Zinnemann, 1977) correspond parfaitement aux spectaculaires engagements politiques de l'actrice (ayant toujours défendu des opinions progressistes, elle milite en faveur de la cause palestinienne et défraye la chronique par ses prises de position), mais elle est tout aussi capable de se fondre dans l'univers de James Ivory qui lui offre l'un des grands rôles de The Bostonians (1984). En fait, cette femme passionnée est une actrice qui excelle dans les demi-teintes et les silences. C'est ainsi que Joseph Losey l'a saisie, bourgeoise effacée que la douce chaleur du hammam qu'elle fréquente éveille à la confession et à l'amitié (Steaming, 1985), et c'est ainsi que James Ivory aimera à la retrouver, maladive et tendre, dans Retour à Howard's End (1992). On l'aura également appréciée en agent littéraire discret, mais au regard pénétrant, dans Prick Up Your Ears (S. Frears, 1987), admirée en cancéreuse agonisante et sevrée d'amour dans Little Odessa (J. Gray, 1996), elle nous aura beaucoup amusés en redoutable cerveau criminel (Mission : Impossible, B. De Palma, id.).