Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
R

ROSSON (Harold G., dit Hal)

chef opérateur américain (New York, N. Y., 1895 - Palm Beach, Fla., 1988).

Il devient chef opérateur avec David Harum (1915) d'Allan Dwan qui refera souvent appel à lui. Pour von Sternberg, ce sont les Damnés de l'océan (1928), la Rafle (id.) et le Calvaire de Lena X (1929). Suivent entre autres Madame Satan (C. B. De Mille, 1930), Tarzan l'homme-singe (W. S. Van Dyke, 1932), le Jardin d'Allah (R. Boleslawski, 1936), le Magicien d'Oz (V. Fleming, 1939), Un jour à New York (S. Donen et G. Kelly, 1949), Quand la ville dort (J. Huston, 1950), la Charge victorieuse (id., 1951), Chantons sous la pluie (Donen et Kelly, 1952) et, après dix ans de retraite, El Dorado (H. Hawks, 1967). Ses frères Arthur et Richard étaient tous deux réalisateurs.

ROSTOTSKI (Stanislav) [Stanislav Iosifovič Rostockij]

cinéaste soviétique (Rybinsk 1922 - Saint-Pétersbourg 2001).

Encore enfant, il joue dans le Pré de Béjine (S. M. Eisenstein, 1935-1937). Diplômé du VGIK (où il a d'abord été l'élève d'Eisenstein) en 1951 (classe de Kozintsev), il traite de la vie à la campagne avec chaleur et réalisme dans ses deux premiers films : la Terre et les Gens (Zemlja i ljudi, 1955) et Cela s'est passé à Penkovo (Delo bylo v Pen'kove, 1958). À l'évocation de la Seconde Guerre mondiale, il a consacré les Étoiles de mai (Majskie zvëzdy, 1959), Sur les sept vents (Na semi vetrah, 1962) et Ici les aubes sont calmes (A zori zdes' tihie, 1972). Il a obtenu une considérable consécration populaire avec ce dernier film (vu par 135 millions de spectateurs en URSS) ainsi qu'avec Bim blanc à l'oreille noire (Belyi Bim čërnoe uho, 1977), jolie évocation de l'amitié d'un homme et de son chien. En 1985, il tourne ‘ Les arbres poussent aussi sur les rochers ’ / ‘ la Captive des Vikings ’ (I na kamniah rastut derevia). En 1988, il peut enfin réaliser un projet qui lui tenait à cœur depuis les années 60, l'adaptation d'un récit de Boris Mojaïev sur la dure condition des kolkhoziens depuis la collectivisation forcée des années 30, De la vie de Fedor Kouzkine (Iz žizni Fedora Kuzkina).

ROTA (Nino)

musicien italien (Milan 1911 - Rome 1979).

Licencié ès lettres, il étudie la musique en Italie et aux États-Unis avec les compositeurs Giacomo Orefice, Ildebrando Pizzetti, Alberto Casella. Enfant prodige, il compose des opéras, puis il devient enseignant à l'Académie de Sainte-Cécile et crée plusieurs œuvres pour orchestre. Il débute en 1933 dans le cinéma avec la musique du premier long métrage de Raffaello Matarazzo, Treno popolare, suivi par deux autres films du même réalisateur : Giorno di nozze (1942) et Il birichino di papà (1943). La simplicité et la fraîcheur de ses thèmes s'affirment dans une longue série de comédies et mélodrames populaires comme Zazà (R. Castellani, 1944), Le miserie del signor Travet (M. Soldati, 1946), Daniele Cortis (id., 1947). Il se lie aussi au mouvement néoréaliste à l'occasion de Vivre en paix (L. Zampa, 1947), Sans pitié (A. Lattuada, 1948), Sous le soleil de Rome (Castellani, id.). Depuis Courrier du cœur (1952), il crée toutes les musiques de film de Fellini, dont il devient une sorte d'alter ego et d'inspirateur. Dès lors, il développe une ligne mélodique brillante, ironique et dynamique qui exalte le baroque visuel. Il joue subtilement avec les instruments chers au cinéaste, comme la trompette ou les fanfares de cirque, qu'il emploie en variations infinies et jamais banales. Comme les films, ses partitions aussi deviennent de plus en plus denses, avec des dissonances dramatiques dans Casanova (1976) et surtout dans Prova d'orchestra (1978), son film-testament. Il a collaboré parallèlement à beaucoup d'autres films très divers : l'épique Guerre et Paix (K. Vidor, 1956), pour lequel il obtient le prix Nastro d'Argento ; le thriller Plein Soleil (R. Clément, 1960) ; le drame réaliste Rocco et ses frères (L. Visconti, id.) ; la fresque historique du Guépard (id., 1963), où il adapte des thèmes de Verdi. Dans les années 70, sa célébrité lui permet de créer la musique de grandes productions étrangères : Waterloo (S. Bondartchouk, 1970), le Parrain (F. F. Coppola, 1972), le Parrain, 2e partie (id., 1974), qui lui vaut un Oscar, Mort sur le Nil (J. Guillermin, 1978), l'Ouragan (J. Troell, 1979).

ROTH (Cecilia Rotemberg, dite Cecilia)

actrice argentine (Buenos Aires 1956).

Exilée après ses deux premiers rôles lors de l'avènement des militaires au pouvoir, sa carrière prend essor grâce à la movida madrilène. Protagoniste d'un film culte, Arrebato (Iván Zulueta, 1979), elle fait partie de l'écurie Almodóvar (de Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón, 1980, à Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?, 1984), bien avant le superbe rôle-titre de Tout sur ma mère (1999). Entre-temps, elle atteint la maturité en alternant les tournages en Argentine (Un lieu dans le monde, A. Aristarain, 1992 ; Cenizas del paraíso, Marcelo Piñeyro, 1997 ; Une nuit avec Sabrina Love, A. Agresti, 1999) et en Espagne [Martín (Hache), A. Aristarain, 1997 ; Segunda piel, Gerardo Vera, 1999].

ROTH (Lillian Rutstein, dite Lillian)

actrice américaine (Boston, Mass., 1910 - New York, N.Y., 1980).

La « plus jeune star de Broadway » commence une carrière d'actrice à six ans et connaît la célébrité à la fin des années 20 et au début des années 30 : Illusion (L. Mendes, 1929), Parade d'amour (E. Lubitsch, 1929), The Vagabond King (L. Berger, 1930), Animal Crackers (Victor Heerman, id.), Sea Legs (id., id.), une des séquences de Paramount on Parade (1930), Madame Satan (C. B. De Mille, id.), Honey (W. Ruggles, id.), Ladies They Talk About (W. Keighley et H. Bretherton, 1933). Mais quand la première vague des films musicaux s'éloigne, elle disparaît soudain de l'écran. On apprend en 1953 dans l'émission de télévision This is Your Life comment sa carrière a été brisée par une succession de mariages malheureux — elle a divorcé huit fois — et par l'alcoolisme. Elle publie en 1954 son autobiographie, I'll Cry To-morrow, qui devient un best-seller international et donne naissance au film homonyme de Daniel Mann, avec Susan Hayward dans le rôle principal. En 1977, elle fait un come-back sans lendemain à l'écran dans Communion/Holly Terror d'Alfred Sole.