Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SEN (Mrinal) (suite)

Films  :

‘ la Fin de la nuit ’ (Raat Bhore, 1956) ; ‘ Sous le ciel bleu ’ (Neel Akasher Neechey, 1958) ; ‘ Jour de noces ’ (Baishey Shravan, 1960) ; ‘ De nouveau ’ (Punashcha, 1961) ; ‘ Enfin... ’ (Abasheshe, 1963) ; ‘ le Chef ’ (Pratinidhi, 1964) ; ‘ les Nuages dans le ciel ’ (Akash Kusum, 1965) ; ‘ Deux Frères ’ (Matir Manisha, 1966, tourné en oriya) ; Moving Perspectives (DOC, 1967) ; Mr. Shome (Bhuvan Shome, 1969, tourné en hindi) ; ‘ Un souhait exaucé ’ (Ichhapuran, id.) ; ‘ Histoire inachevée ’ (Ek Adhuri Kahani, 1971, en hindi) ; ‘ Interview ’ (id., id.) ; Calcutta 71 (id., 1972) ; ‘ le Fantassin ’ (Padatik, 1973) ; ‘ le Chœur ’ (Chorus, 1974) ; ‘ la Chasse royale ’ (Mrigaya, 1976) ; les Marginaux (Oka Oorie Katha, 1977, en telugu et en hindi) ; ‘ l'Homme à la hache ’ (Parashuram, 1978) ; Un jour comme un autre (Ek Din Pratidin, 1979) ; À la recherche de la famine (Akaler Sandhaney, 1980) ; ‘ Kaléidoscope ’ (Chaalchitra, 1981) ; Affaire classée (Kharij, 1982) ; les Ruines (Khandhar, 1984, en hindi) ; ‘ Franchement dit ’ (Tasveer Apni Apni, TV, 1985) ; Genesis (1986) ; Kabhi Door Kabhi Paas (TV, 1987) ; ‘ Soudain, un jour ’ (Ek Din Achanak, 1988) ; City Life (un épisode : Calcutta my Eldorado, DOC, 1990) ; Mahaprithibi (1992) ; Antareen (1994).

SÉNÉGAL.

Avant même l'indépendance et les premiers journaux filmés (1960), le Sénégal fait figure de pays pionnier en Afrique noire : il est à peu près assuré que le premier film tourné par un Noir africain est le court métrage de Paulin Soumanou Vieyra, Afrique-sur-Seine (1955). Le thème de l'exil et des rapports avec le pays de « tutelle », dont la langue même s'est imposée, bien des cinéastes vont le reprendre à leur compte, comme l'Ivoirien Désiré Écaré, les Mauritaniens Med Hondo* et Sidney Sokhona, ou le Gabonais Pierre-Marie N'Dong. Plusieurs courts métrages sénégalais des années 60 sont inspirés par ces thèmes, ou par celui, qui est leur corollaire, des difficultés de réinsertion des étudiants à leur retour (Sarzan, Momar Thiam, 1963 ; N'Diongane, Vieyra, 1965). Ces films sont réalisés avec peu de moyens, et le pays demeure tributaire de Paris, ou en tout cas de l'Europe, pour les laboratoires et le développement de l'infrastructure ; comme il demeurera tributaire longtemps encore de sociétés occidentales de distribution et d'exploitation (COMACICO, SECMA). Mais une espèce de fièvre du film habite ces francs-tireurs pour qui l'audiovisuel permet de pallier analphabétisme et diversité des langues ; car, si le Sénégal est pays francophone, les revendications linguistiques y sont vives, et le cinéma va le prouver, en accordant une place de plus en plus prépondérante aux langues régionales, notamment au ouolof. Dynamique, le Sénégal va à bien des égards jouer un rôle essentiel dans la constitution d'une cinématographie africaine. Ainsi, l'Association des cinéastes sénégalais est un élément moteur de la création de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) en 1970, suite au premier FESPACO. Ousmane Sembène*, qui plante tôt les couleurs sénégalaises sur la scène internationale (la Noire de..., 1966), a contribué à fortifier cette tendance, tout au long d'une œuvre très personnelle (le Mandat, 1968 ; Emitai, 1972 ; Xala, 1974 ; Ceddo, 1977 ; Camp de Thiaroye, 1988 ; Guelwaar, 1992). Il a abordé le documentaire, tout comme Djibril Diop Mambety ou Moussa Yoro Bathily, chez lesquels la fiction, souvent, se sépare à peine d'un matériau très riche. Badou Boy, de Djibril Diop Mambety* (CM, 1970), Kodou (1971), de Ababacar Samb-Makharam, le corrosif N'Djiangane de Mahama Johnson Traoré* (1975), qui attaque l'enseignement coranique, ou la Lettre paysanne de la cinéaste Safi Faye* (évocation des impasses techniques du monde rural) composent peu à peu une cinématographie de constat, mais dont l'écriture ne se laisse pas envahir ou dominer par la théorisation. Une des réussites, avec le film de Safi Faye, de ce qu'on pourrait qualifier de documentarisme lyrique est le premier long métrage en couleurs de Cheikh Ngaïdo Ba, De l'autre côté du fleuve (Rewo daande maayo, 1979), parlé en poulhar. Car, si Sembène est un des rares cinéastes d'Afrique noire à tourner assez régulièrement, le Sénégal n'a cessé de révéler, en trois vagues successives, des talents originaux, malheureusement soumis aux tenaces aléas de la production. Diop Mambety (Touki Bouki, 1973 ; Hyènes, 1990 ; le Franc, 1995 ; la Petite Vendeuse de soleil, 1999), Bathily (la Circoncision [Tiyabu Biru], 1978), Ben Diogaye Beye (Seye Seyeti, 1981), Samb-Makharam (Jom, 1982), Amadou Saalum Seck (Saaraba, 1988) Doueb Tam Sir (Bac ou mariage, 1988) et même Traoré, dont les films sont favorablement accueillis par un large public, demeurent des marginaux sur un marché dominé par les trusts : le Consortium interafricain pour les films français, l'Afram pour les films américains. Le public ne s'enthousiasme pas nécessairement pour les films africains qui lui sont proposés de temps à autre et qui ne représentent sans doute qu'une part bien modeste de la fréquentation globale. Pourtant, les réalisateurs sénégalais, souvent soutenus par des organismes français ou francophones (le Fonds Sud ou encore le Fonds pour l'audiovisuel francophone du Sud), continuent à tourner, à l'image de Diop Mambéty jusqu'à sa mort en 1998, bien sûr, mais aussi de Safi Faye avec Mossane (1996) ou du court métragiste et documentariste Samba Félix N'Diaye qui après vingt ans de travail réalise son premier long métrage (Ngor, l'esprit des lieux, 1994). Des nouveaux venus parviennent à boucler leurs premiers films, mais avec de grandes difficultés financières, comme Clarence T. Delgado (Niiwan, 1991), et parfois à élaborer des œuvres fraîches, marques d'une nouvelle génération, à l'instar de Moussa Touré (Toubab Bi, 1991 ; TGV, 1997) ou Moussa Sene Absa (Ken Bugul, 1991 ; Molaan, DOC 1993 ; ça twiste à Poponguine, id. ; Tableau ferraille, 1996).

SENNETT (Michael Sinnott, dit Mack)

cinéaste américain (Richmond [Québec], Canada, 1880 - Los Angeles, Ca., 1960).