Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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PRÉVERT (Jacques) (suite)

Films inachevés ou scénarios non tournés :

Baladar (André Vigneau [ANIM], 1930 ; SC, projet non abouti) ; le Fils de famille (E. Lotar, id. SC, non tourné) ; Émile-Émile/le Trèfle à quatre feuilles (Pierre Batcheff, id. ; COSC, interrompu) ; Attention au fakir (1930, COSC, non tourné) ; Médor /Un chien qui rapporte (1933, COSC, refusé par le producteur) ; Une partie de campagne (SC, non tourné, demandé pour compléter le MM de J. Renoir, 1936) ; Bonne nuit capitaine (SC, id., non tourné, diffusé à la radio en 1948) ; le Grand Matinal (J. de Limur puis J. Grémillon, 1937 ; SC, d., projet non abouti) ; le Métro fantôme (1937, COSC, non tourné) ; le Roi du camping (André Cerf, 1938, non tourné) ; Train d'enfer (Carné puis Grémillon, id. ; AD, non tourné) ; la Rue des vertus (Carné, id. ; SC, d., non tourné) ; Feux follets (Bernard Deschamps, 1939 ; COSC [quatre sketches], d., non tourné) ; le Baron de Crac (Renoir, id. ; COAD, cod., projet interrompu par la guerre) ; Comme la plume au vent (M. Allégret, 1942 ; COAD, cod., non tourné) ; la Lanterne magique/Jour de sortie (Carné, 1942 ; AD, d., projet abandonné) ; Sylvie et le fantôme (Grémillon, 1943 ; AD, d., projet refusé par Alfred Adam, auteur de la pièce) ; Hécatombe / l'Épée de Damoclès (P. Prévert, 1947, SC, projet annulé à la suite d'un accident de Jacques Prévert) ; la Fleur de l'âge (Carné, id. ; SC, d., film interrompu par manque de moyens financiers après 3 mois de tournage) ; les Caves du Vatican (Y. Allégret, 1949 ; COAD, non tourné) ; Au diable vert (Noël Howard, 1954 ; SC, d., non tourné).]

PRÉVERT (Pierre)

cinéaste et acteur français (Paris 1906 - id. 1988).

Frère cadet de Jacques Prévert, il est d'abord assistant (notamment de Jean Renoir) et acteur (l'un des bandits de l'Âge d'or de Buñuel). Il se fait remarquer en dirigeant un moyen métrage, canular surréaliste, fleurant bon la subversion tous azimuts : L'affaire est dans le sac (1932). Ce « drôle de drame » avant la lettre connaît un échec commercial cuisant. Pierre Prévert ne reprend du service qu'en 1943, avec Adieu Léonard, une bluette cocasse où Carette et Pierre Brasseur donnent la réplique à Charles Trenet, puis, en 1947, avec un Voyage surprise zigzaguant et écologique en diable : audience médiocre, là encore, qui contraint Pierre Prévert à se tourner vers la télévision, mieux adaptée, en fin de compte, à son tempérament de dilettante (les Compagnons de Baal, la Maison du passeur). On lui doit également un plaisant reportage : Paris la Belle (1959, qui comporte certaines séquences d'un premier essai tourné en 1928 sous le titre Paris Express/Souvenirs de Paris).

PREVIN (Andre)

musicien américain (Berlin, Allemagne, 1929).

Ses biographes le font naître en 1929, d'un père chef d'orchestre allemand. Si cette date est exacte, sa précocité est extraordinaire : il entre en effet en tant qu'arrangeur au département musical de la MGM dès 1946. Pour ce studio et d'autres, il va bientôt orchestrer et diriger des dizaines de films importants, en majorité des musicals. Parmi ceux-ci, on citera Gigi (1958), Un numéro du tonnerre (1960) de Vincente Minnelli, dont il sera l'un des collaborateurs les plus fidèles : il est en effet également l'auteur à part entière des partitions de la Femme modèle (1957), les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (1962) et Good-bye Charlie (1964). Pour Preminger, il signe Porgy and Bess (1959). Pour Stanley Donen et Gene Kelly, il supervise Donnez-lui une chance (Donen, 1954), Beau fixe sur New York (Donen et Kelly, 1955), Invitation à la danse (Kelly, 1956) et, pour George Cukor, My Fair Lady (1964). Il a aussi signé d'importantes partitions pour Richard Brooks (Elmer Gantry, 1960), Billy Wilder (Irma la Douce, 1963 ; Embrasse-moi, idiot, 1964) et Norman Jewison (Rollerball, 1975). C'est également un célèbre pianiste de jazz. Depuis 1968, il a pratiquement renoncé à la musique de film pour devenir chef en titre du London Symphony Orchestra. Il fut l'époux de Mia Farrow de 1970 à 1979. Il a reçu plusieurs Academy Awards mentionnés par un *.

PREVIN (Charles)

directeur musical américain (New York, N. Y., 888 - Hollywood, Ca., 1973).

Chef d'orchestre pour la radio, le théâtre et la comédie musicale, arrangeur, il devient directeur musical à Hollywood, à partir de 1936. Malgré une spécialisation dans la comédie musicale, il participe à de très nombreux films avec W. C. Fields, comme Mon petit poussin chéri (E. Cline, 1940) ou Passez muscade (id., 1941), collabore à Hellzapoppin (H. C. Potter, id.), puis aborde les genres les plus divers, du mélodrame (Back Street, R. Stevenson, id. ; 1941 est son année faste) aux films à suspense (Saboteur, A. Hitchcock, 1942 ; l'Ombre d'un doute, id., 1943). Il est l'oncle d'Andre Previn.

PRÉVOST (Françoise)

actrice française (Paris 1930 - id. 1997).

Fille de l'écrivain Jean Prévost (auteur du roman les Frères Bouquinquant) et de la journaliste Marcelle Auclair. Elle débute comme cover-girl, puis apparaît au théâtre et au cinéma à partir de 1948 (Jean de la Lune, M. Achard, 1949), tout en poursuivant une carrière journalistique. C'est la Nouvelle Vague qui la révèle, avec Paris nous appartient (J. Rivette, 1960), la Fille aux yeux d'or (J.-G. Albicocco, 1961) et surtout les films de Pierre Kast, du Bel Âge (1960) au Soleil en face (1980). On la voit également à son avantage dans le Procès de Vérone (C. Lizzani, 1962), l'Une et l'Autre (R. Allio, 1967), Mont-Dragon (Jean Valère, 1970). Atteinte d'une grave maladie, elle surmonte l'épreuve avec courage et, guérie, en tire le sujet d'un livre, Ma vie en plus (1975). Elle est coscénariste de l'Amour nu (Y. Bellon, 1982), qui aborde un sujet similaire et apparaît dans la Côte d'amour (Charlotte Dubreuil, 1982).

PREVOST (Mary Bickford Gunn, dite Marie)

actrice américaine d'origine canadienne (Sarnia, Ontario, Canada, 1899 - Los Angeles, Ca., 1937).

Une des plus célèbres Bathing Beauties de Mack Sennett, Marie Prevost, brune et acide, apparaît au cinéma en 1917. Elle obtient rarement de grands rôles si ce n'est chez Ernst Lubitsch qui nous révèle sa vivacité (Comédiennes, 1924 ; Trois Femmes, id. ; Embrassez-moi, 1925). Bien qu'ayant passé avec succès l'épreuve du son, elle est assez vite reléguée aux emplois subalternes. Deux de ses derniers films furent Une nuit seulement (J. M. Stahl, 1933) et Jeux de mains (M. Leisen, 1935). Un problème de poids semblant freiner l'évolution de sa carrière, elle suivit un régime alimentaire draconien qui fut la cause de sa mort à l'âge de 39 ans.