Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BRUIT DE FOND. (suite)

Systèmes réducteurs de bruit de fond –

Ces systèmes analogiques permettent d'adapter les conditions d'enregistrement pour minimiser le bruit de fond propre au système d'enregistrement ou de lecture. Ces systèmes ont été très employés pour les enregistrements analogiques sur bandes magnétiques et sur la piste photographique des films. L'arrivée du son numérique à tous les stades de la production à l'exploitation a fait progressivement disparaître ces équipements des auditoriums et des studios d'enregistrement. Seule la piste photographique analogique des copies de films est conservée car elle permet au film 35 mm de conserver son universalité et sert de secours en cas de défaillance des systèmes numériques.

BRUITEUR.

Spécialiste capable de recréer les bruits de la bande sonore d'un film, souvent au moyen d'accessoires très hétéroclites. ( BRUITAGE.)

BRUITS.

Éléments de la bande sonore d'un programme audiovisuel appartenant à la catégorie des effets, autres que paroles et musiques. ( BANDE SONORE, BRUITAGE.)

BRULÉ (André)

acteur français (Sceaux 1879 - Paris 1953).

Avant 1914, il interprète avec romantisme les jeunes premiers (il est un brillant Arsène Lupin) mais dédaigne le cinéma. En 1938, pour un rôle de séducteur vieilli, Feyder lui fait donner la réplique à Françoise Rosay. Il joue dans son registre : panache et désinvolture et gagne la partie (les Gens du voyage, 1938). Ni Vidocq (J. Daroy, 1939) ni Métropolitain (Cam, id.) ne lui font retrouver cet éphémère succès, pas plus que les films policiers d'Yvan Noé, ni la dernière œuvre de Fescourt (Retour de flamme, 1943).

BRUNI-TEDESCHI (Valeria)

actrice franco-italienne (Turin 1964).

Fille d'un industriel italien ayant quitté son pays pour la France et qui est également compositeur, elle débute au cinéma en France en 1986 et tourne en Italie à partir de 1989. Il ne s'agit encore que de rôles secondaires jusqu'à Agnes. (Giorgio Molinetti, 1992, en Italie) et Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel de Laurence Ferreira-Barbosa (1993) qui lui vaut la consécration. Elle affirme un même tempérament dans Oublie-moi de Noémie Lvovsky (1995) et devient une figure-clé du jeune cinéma français. En Italie, sa carrière est relancée par la Seconda volta de Mimmo Calopresti en 1996 – avec qui elle tournera de nouveau Mots d'amour, ainsi qu'avec Bellochio. Elle joue en France notamment dans Encore de Bonitzer, Ceux qui m'aiment prendront le train de Chéreau, Au cœur du mensonge de Chabrol, et dans des films de Dominique Cabrera, Marion Vernoux – ou encore avec le Lituanien Sharunas Bartas (The House).

BRUNIUS (Jacques Henri Cottance, dit Jacques-Bernard)

écrivain, acteur et cinéaste français (Paris 1906 - Exeter, Grande-Bretagne, 1967).

Une « prodigieuse soif de tout connaître » (Claude Fabrizzio) caractérise ce garçon aux dons multiples, tour à tour ingénieur, poète, peintre, essayiste, membre du groupe surréaliste puis du groupe Octobre... On le verra assistant réalisateur (de René Clair, Luis Buñuel, Jean Renoir), critique (à la Revue du cinéma, à Cinéma/Tograph, à l'Écran français), auteur de courts métrages (Records 37, 1937 ; Violons d'Ingres, 1939), de films publicitaires et pour enfants (To the Rescue, 1952). On le retrouvera acteur (dans L'affaire est dans le sac, de J. et P. Prévert, Une partie de campagne de J. Renoir et dans la Belle Espionne de R. Walsh, entre autres), historien (En marge du cinéma français), traducteur de Lewis Carroll, etc. Émigré en Angleterre en 1940, il s'y établit et y mourut en 1967.

BRUNIUS (John W.)

cinéaste suédois (Stockholm 1884 - id. 1937).

Acteur de théâtre, il aborde la mise en scène de cinéma par un conte de fées, le Chat botté (Mästerkatten i stövlar, 1918), suivi d'une adaptation d'un roman folklorique de Bjornstjerne Björnson : la Petite Fée de Solbakken (Synnove Solbakken, 1919). Auteur notamment du Moulin en feu (Kvarnen, 1921), de ‘ l'Oiseau sauvage ’/‘ le Sans Logis ’ (En vildfågel, id.), et de ’Volontés de fer‘ (Härda vilgor, 1922, d'après Knut Hamsun), il est surtout connu pour ses fresques historiques ou épiques : ’le Chevalier errant‘ (En lyckoriddare, 1921) ; ’Vox Populi‘ (Johan Ulfstjerna, 1923) ; ’Charles XII‘ (Karl XII, 1924-25) ; ’les Récits de l'enseigne Stal‘ (Fänrik Stål sägner, 1925) ; ’Gustav Wasa‘ (1928). En retrait de Sjöström et de Stiller, il apparaît néanmoins comme un des auteurs notables de l'âge d'or du cinéma muet suédois. Le parlant, qu'il confond avec le verbiage, ne lui réussit guère (on lui doit une version suédoise du Marius de Pagnol : ’la Nostalgie des ports‘ [Längtan till havet], 1931).

BRUNOY (Blanchette Bilhaud, dite Blanchette)

actrice française (Paris 1918).

Filleule de l'écrivain Georges Duhamel, c'est l'ingénue type du cinéma français. Elle a débuté en incarnant un fruit vert : Claudine à l'école (S. de Poligny, 1938) et a dessiné le personnage de Flore dans la Bête humaine (J. Renoir, 1938). Ses personnages préférés restent pourtant des filles simples et courageuses : l'Empreinte du dieu (L. Moguy, 1941), Goupi Mains rouges (J. Becker, 1943), Au bonheur des dames (A. Cayatte, id.). Autres rôles plus nuancés : le Café du Cadran (Jean Gehret, 1947), la Marie du port (M. Carné, 1950).

BRUSATI (Franco)

cinéaste, scénariste et écrivain italien (Milan 1922 - id. 1993).

Après des études en droit et sciences politiques, il travaille comme journaliste et pour le théâtre. Il écrit ses premiers scénarios (1950) en collaboration : Mara, fille sauvage (M. Camerini), Dimanche d'août (L. Emmer), Atto di accusa (Giacomo Gentilomo). Suivent vingt scénarios en tout genre dont il est également le coauteur : comédies (Due mogli sono troppe, M. Camerini, 1951 ; les Infidèles, Steno et M. Monicelli, 1953) ; mélodrames (Anna, 1951, et les Adolescentes, A. Lattuada, 1960) ; grands spectacles (Ulysse, Camerini, 1954 ; Roméo et Juliette, F. Zeffirelli, 1968) ; drames sociaux (Smog, F. Rossi, 1962 ; Una vita violenta, P. Heusch et B. Rondi, id.). Sa première mise en scène, d'après un roman de Alfredo Panzini, Il padrone sono me (1956), analyse les rapports entre père et fils dans une famille bourgeoise. Son film suivant, le Désordre (Il disordine, 1962), est une fresque sociale inspirée par la dolce vita sur la corruption à Milan au moment du boom économique. Après Tenderly (1968) et les Tulipes de Haarlem (I tulipani di Haarlem, 1970), de légères histoires d'amour, il tourne Pain et Chocolat (Pane e cioccolata, 1974), comédie un peu surréelle sur les mésaventures d'un ouvrier italien émigré en Suisse, qui est son premier succès critique et commercial — dû aussi à l'extraordinaire performance du protagoniste Nino Manfredi. Dans Oublier Venise (Dimenticare Venezia, 1979), il adapte des souvenirs personnels mêlant, entre passé et présent, deux couples homosexuels, dans une atmosphère presque bergmanienne. En 1982 il signe le Bon Soldat (Il buon soldato), et en 1988 Lo zio indegno.▲