Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

STREEP (Mary Louise, dite Meryl) (suite)

Autres films :

Voyage au bout de l'enfer (M. Cimino, 1978) ; Manhattan (W. Allen, 1979) ; The Seduction of Joe Tynan (J. Schatzberg, id.) ; la Mort aux enchères (Benton, 1982) ; Plenty (Fred Schepisi, 1985) ; Un cri dans la nuit (F. Schepisi, 1989) ; Defending Your Life (Albert Brooks, 1991) ; Sur la route de Madison (C. Eastwood, 1995), Before and After (B. Schroeder, 1996) ; Simples Secrets (Jerry Zaks, 1998) ; Music of the Heart (Wes Craven, 1999).

STREISAND (Barbara Joan Streisand, dite Barbra)

actrice, chanteuse et cinéaste américaine (New York, 1942).

Chanteuse exceptionnellement douée et actrice d'instinct, ses débuts cinématographiques la consacrent d'emblée dans un rôle qu'elle connaissait par cœur et qu'elle avait rodé à la scène, celui de Funny Girl (W. Wyler, 1968), pour lequel elle obtient un Oscar. Ce film adroit fait une subtile osmose entre le personnage (Fanny Brice) et elle-même, jouant sur tout un ensemble de mythologies provenant de Brooklyn, de la tradition juive, en même temps que de la fable du « vilain petit canard ». Le public plébiscita la fascinante « différence » de Barbra Streisand : physique inhabituel, volontiers ingrat — dont elle sait jouer pour le rendre curieusement séduisant —, hypersensibilité et fragilité apparentes. Ce sont là les ingrédients de base dont elle s'est servi pour échafauder sa légende de superstar mégalomane avec une constance opiniâtre qui doit (sans doute) contenir une certaine part de dérision. Cette image de femme énergique et dominatrice la fait s'aventurer dans des entreprises qui ne remportent pas le succès escompté (Hello Dolly, G. Kelly, 1969 ; Mélinda, V. Minnelli, 1970) ou dans des films indignes d'elle (la Chouette et le Pussycat, H. Ross, id. ; Ma femme est dingue, P. Yates, 1974) ou encore dans des productions exploitant des filons rentables (Funny Lady, Ross, 1975, est, en effet, une suite de Funny Girl). Elle décide de composer la musique de Une étoile est née (Frank Pierson, 1976), production personnelle à laquelle tout la préparait depuis Funny Girl, et qui remporte un succès commercial mais s'avère un échec artistique. Barbra Streisand semble alors réagir avec détermination devant ce qui peut lui apparaître comme une impasse. Sans doute avait-elle déjà essayé dans Up the Sandbox (I. Kerschner, 1972) de se remettre en question dans un film original, où elle faisait une bonne composition de ménagère névrotique, ou d'exacerber son personnage, comme dans On s'fait la valise, Doc (P. Bogdanovitch, id.), où elle apparaît sous les traits d'une excentrique. Elle interprète avec dynamisme une version « au goût du jour » de la guerre des sexes dans Tendre Combat (The Main Event, Howard Zieff, 1979) et peut se montrer d'une discrétion et d'une délicatesse remarquables en jouant les compléments de Gene Hackman dans la Vie en mauve (Jean-Claude Tramont, 1981) avec un sens de la dérision des plus réjouissants. Sa plus belle composition cinématographique, qui fait d'autant plus regretter ses faux pas (notamment dans Tendre Combat), c'est celle de Kate, la démocrate militante, tentée par le communisme dans les années 30, à la poursuite d'un idéal incertain dans Nos plus belles années (S. Pollack, 1973), personnage complexe et chaleureux, dont elle rendait spontanément, avec un naturel pathétique, les contradictions et les hésitations. Ce rôle de femme volontariste, mais vulnérable affectivement, lui convient parfaitement. Forte personnalité décidée à contrôler sa carrière au mieux de ses intérêts, Barbra Streisand peut se permettre de s'enlaidir ou d'accentuer son physique peu harmonieux parce qu'elle choisit systématiquement des partenaires masculins séduisants/séducteurs, qui la revalorisent comme femme, par « love-story » interposée (Ryan O'Neal, Omar Sharif, Kris Kristofferson ou Robert Redford).

Elle passe à la réalisation avec Yentl (id., 1983), d'après une nouvelle de I. B. Singer : cette histoire d'une jeune Juive polonaise se déguisant en homme pour avoir accès à la culture talmudique serait assez convaincante si les chansons qui interviennent dans le cours du récit ne rompaient malencontreusement la cohérence générale du film en lui ôtant une part importante de sa crédibilité. En 1987, elle produit et interprète Cinglée (Nuts) de Martin Ritt où elle joue une prostituée fantasque, accusée du meurtre d'un client et que la bonne société aimerait faire passer pour folle. Au début des années 90, elle revient à la mise en scène, se retrouve des deux côtés de la caméra dans le Prince des marées (The Prince of Tides, 1991) et apparaît dans le documentaire de Courtney Sale Ross et Ellen Weisrod : Black on the Block With Quincy Jones. En 1997, elle réalise une comédie, Leçons de séduction (The Mirror has Two Faces). ▲

STRICK (Joseph)

cinéaste, producteur et scénariste américain (Pittsburgh, Pa., 1923).

Opérateur dans l'US Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale, il signe un premier film documentaire en 1948 : Muscle Beach (CO I. Lerner). Employé à la télévision, il travaille durant ses loisirs, avec deux amis (Ben Maddow et Sidney Meyers), sur un film semi-documentaire décrivant la vie urbaine : l'Œil sauvage (The Savage Eye, 1959), réalisé après cinq années de travail. S'aventurant, avec beaucoup de présomption et plus ou moins de bonheur, dans l'adaptation cinématographique d'œuvres littéraires (le Balcon, 1963, d'après Jean Genet ; Ulysse [Ulysses], 1967, d'après James Joyce ; Tropique du Cancer, 1970, d'après Henry Miller), il apparaît clairement qu'il est plus à l'aise dans le documentaire que sur un plateau où il lui faut jouer les directeurs d'acteurs. En 1970, il obtient en effet un Oscar pour son documentaire de court métrage Interviews With My Lai Veterans. Il est également l'auteur de : The Big Break (DOC, 1953), Road Movie (1974), A Portrait of the Artist as a Young Man (1979), Criminals (DOC, 1994).

STROBOSCOPIE.

Dans les westerns ou dans les films de cape et d'épée, il arrive parfois que les roues de la diligence ou du carrosse paraissent tourner à l'envers. Cet effet surprenant est dû à un phénomène de stroboscopie.