Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
P

Platti (Giovanni Benedetto)

Compositeur italien (Venise v. 1700 –Würzburg 1763).

On ne connaît rien sur le début de sa vie ni sur sa formation. En 1722, il est présent à la cour de Würzburg, où il était sans doute venu avec un groupe de musiciens vénitiens, et y travaille jusqu'en 1761 au moins. Engagé en qualité d'hautboïste, il fait également office de professeur de chant, ténor de chambre et violoniste, et, à l'occasion, de violoncelliste et claveciniste. Il a composé de la musique sacrée (six messes, Requiem, Stabat Mater), un opéra et quelques pièces vocales profanes, mais s'est surtout consacré à la musique instrumentale : deux recueils de six sonates pour clavecin op. 1 et 4 (1742 et 1745), six concertos pour clavecin et cordes op. 2 (1742), six sonates pour flûte avec violoncelle op. 3 (1743), ainsi qu'un certain nombre de sonates et pièces inédites pour clavecin, hautbois, violon et violoncelle. Bien que ses œuvres (surtout les premières) se rattachent encore, d'une certaine façon, à l'époque baroque par leur usage de divers procédés polyphoniques (en particulier celui du fugato), ses dernières sonates, dont la recherche mélodique est évidente et où se fait sentir l'influence de C. Ph. E. Bach, permettent de le considérer comme un compositeur préclassique.

Plé-Caussade (Simone)

Femme compositeur française (Paris 1897 – id. 1986).

Après de brillantes études au Conservatoire de Paris avec Alfred Cortot, Henri Dallier et Georges Caussade, elle prend en 1928 la succession de son mari Georges Caussade à la tête de la classe de fugue. Elle a composé de la musique sacrée, des mélodies, des pièces pour orgue, de la musique de chambre (sonate pour violon et piano, quatuor) et deux recueils de pièces de piano pour enfants. Parmi ses élèves, Gilbert Amy et Betsy Jolas.

plectre

Petit morceau de matière variable (écaille, bois, ivoire, métal, plastique) servant à pincer les cordes sur quelques instruments comme la cithare, la mandoline et certaines guitares.

Se nomme également parfois « médiator ».

plein-jeu

Jeu de mixture de l'orgue, qui consiste en la réunion de la cymbale et de la fourniture.

L'exécutant compose lui-même le plein-jeu en appelant ces deux registres, ou un registre spécial portant ce nom. Le plein-jeu compte 3 à 10 tuyaux aigus par note.

   Le terme de plein-jeu désigne également l'ensemble des jeux de fond et de mixtures d'un orgue, terme auquel on préfère aujourd'hui celui, moins équivoque, de plenum. Par extension, les organistes français des XVIIe et XVIIIe siècles ont appelé plein-jeu des pièces mettant en œuvre le plenum de l'instrument ; un « grand plein-jeu » en accords, au clavier de grand orgue, s'y opposait généralement à un « petit plein-jeu », plus léger et plus rapide, au clavier de positif.

plenum

Terme employé par les organistes pour désigner une registration particulière, qui fait sonner l'ensemble des jeux de fond du type principal (montres, principaux, prestant, doublette) et du type bourdon, de toutes hauteurs, avec les jeux de mixtures.

Plenum se dit pour « organum plenum », l'orgue en son plein ; on parle aussi, en italien, de « pleno » (pour « organo pleno ») ou de ripieno.

Pleyel

Famille de musiciens français d'origine autrichienne.

 
Ignaz, compositeur, éditeur et facteur de pianos (Ruppersthal, Basse-Autriche, 1757 – Paris 1831). D'abord élève de Vanhal, il fut envoyé par son protecteur, le comte Ladislas Erdödy, auprès de Haydn à Eszterháza, et y resta sans doute de 1772 à 1777. Il fut ensuite maître de chapelle du comte Erdödy, puis voyagea en Italie, en particulier à Naples, où fut représenté en 1785 son opéra Ifigenia in Aulide. En 1783 ou 1784, il devint assistant de Franz Xaver Richter à la cathédrale de Strasbourg, lui succédant comme maître de chapelle en 1789. De décembre 1791 à mai 1792, il séjourna à Londres, appelé par le Professional Concert pour concurrencer son ancien maître Haydn. Les relations des deux compositeurs restèrent néanmoins très cordiales. De retour en Alsace, il échappa de peu à la guillotine, et, en 1795, il s'installa à Paris, où il fonda une maison d'édition qui devait poursuivre ses activités jusqu'en 1834, et en 1807 une fabrique de pianos qui devait fusionner en 1961 avec Gaveau-Érard, l'ensemble devant être racheté en 1976 par Schimmel, de Brunswick. Comme éditeur, Pleyel publia en 1801 la première collection complète des quatuors de Haydn, et en 1802 les premières partitions de poche, inaugurées avec quatre symphonies de Haydn. Comme compositeur, il écrivit assez peu de musique vocale (Die Fee Urgele, Eszterháza, 1776), et cultiva essentiellement le domaine instrumental (symphonies, concertos, symphonies concertantes, œuvres de musique de chambre du duo au septuor). Sa production en ce domaine, extrêmement abondante, fit l'objet de multiples arrangements, et il fut, en son temps, le compositeur le plus édité. Ses symphonies et quatuors le firent souvent comparer à Haydn, dont il fut l'élève le plus célèbre, et Mozart, après avoir pris connaissance du deuxième opus paru de Pleyel, Sei quartetti composti e dedicati al celeberrimo e stimatissimo fu suo Maestro il Signor Gius. Haydn in segno di perpetuo gratitudine, alla jusqu'à écrire : « Il serait bon et heureux pour la musique que Pleyel puisse être en mesure, avec le temps, de nous remplacer Haydn » (24 avril 1784).

   L'apogée de la carrière créatrice de Pleyel correspondit aux années de Strasbourg, ce dont témoigne notamment un contrat avantageux qu'il signa le 20 décembre 1786 avec l'éditeur parisien Imbault. À noter que deux de ses trios furent longtemps attribués à Haydn (Hob. XV. 3 et 4). Un catalogue thématique de ses œuvres a été dressé par Rita Benton (New York, 1977).

 
Camille, compositeur, pianiste et homme d'affaires (Strasbourg 1788 – Paris 1855). Fils du précédent, il l'accompagna à Vienne en 1805 et devint son associé en 1815. Plus tard, il se lia d'amitié avec Chopin.

 
Marie, née Moke, pianiste, pédagogue et compositrice (Paris 1811 – Saint-Josse-ten-Noode, près de Bruxelles, 1875). Elle épousa Camille Pleyel après avoir été fiancée à Berlioz, mais s'en sépara au bout de quatre ans (1835).