târ
1. Luth à manche long utilisé en Iran et en Azerbaïdjan dans la musique traditionnelle. Il est de création relativement récente. La caisse de bois à double renflement est recouverte d'une table de peau. La touche du long manche est garnie de vingt-cinq frettes ajustables au mode joué et correspondant sur chaque rang à une octave et une quinte, soit dix-sept intervalles par octave. Le târ est pourvu de trois doubles rangs de cordes accordées du grave à l'aigu en fonction de l'octave, de la quinte et de la quarte.
2. Instrument de percussion utilisé dans les musiques traditionnelles arabo-islamiques. Au Maghreb, les târ-s sont des tambours de basque. Au Moyen-Orient arabe et sur le golfe Arabo-Persique, les târ-s sont des grands tambours sur cadre à une membrane. (BANDÎR, DAFF, RIQ.)
tarab
Mot utilisé dans les musiques arabes de Turquie et d'Iran pour désigner un émoi spécifique lié à l'audition d'une musique ou plus souvent d'un chant faisant « perdre la tête ».
tarentelle
Une double étymologie rattache l'origine de cette danse à la ville de Tarente, en Italie du Sud, et à l'araignée dite tarentule dont la piqûre passait pour provoquer une agitation comparable à la danse de Saint-Gui. Devenue très populaire à Naples au début du XVIIIe siècle, influencée par le fandango espagnol, c'était une danse très vive, à 6/8, généralement accompagnée au tambour de basque. De nombreux compositeurs, de Rossini (la Danza) à Debussy (les Collines d'Anacapri), ont écrit ou introduit dans leurs œuvres des tarentelles. La musique de ballet classique a également fait grand usage de ce rythme caractéristique qui évoque irrésistiblement Naples et la Sicile.
Tartini (Giuseppe)
Compositeur et violoniste italien (Pirano 1692 – Padoue 1770).
Ses parents le destinaient à vivre dans les ordres, et il fut envoyé en 1709 à l'université de Padoue pour y étudier les lettres, mais se maria secrètement, en 1712, avec la jeune Elisabetta Premazore, avant de commencer à gagner sa vie comme violoniste d'orchestre. On lui attribue une jeunesse dissipée de bretteur, et en tout cas de proscrit, puisqu'il dut se réfugier à Assise après son mariage secret. On dit que c'est là qu'il jouait derrière un rideau pour ne pas être reconnu, faisant l'admiration des auditeurs par sa sonorité, et qu'il reçut des leçons d'un franciscain tchèque. C'est là aussi que le diable lui serait apparu pour lui suggérer l'effet instrumental qu'il devait exploiter dans la sonate dite du « Trille du Diable ».
Il fréquenta aussi les cercles de Corelli et Geminiani. En 1721, il était premier violoniste à la basilique de Saint-Antoine à Padoue, ville où il devait, après ses voyages, revenir se fixer à partir de 1728. Entre 1723 et 1726, il reste à Prague, attaché au service du prince Kinsky, chancelier de Bohême.
En 1728, à Padoue, il fonde une académie de musique nommée École des nations et où il enseigne, à côté de l'art violonistique, le contrepoint et la composition. Particulièrement réputé pour sa technique d'archet, il attire des élèves de tous les pays, dont Pugnani, Naumann, La Houssaye et surtout Nardini. Son style était célèbre pour son expressivité, mais selon certains il se mit en vieillissant à pratiquer une ornementation de plus en plus chargée.
Son Trattato delle appoggiature fut un des premiers traités d'ornementation de l'époque. Ses autres écrits importants sont sa fameuse Lettre à Maddalena Lombardini de 1760, où il s'adresse à une de ses élèves, en lui énonçant ses principes d'exécution et d'ornementation, et qui reste un document instructif sur les techniques de jeu violonistique de l'époque (Tartini préconise notamment l'emploi d'un archet plus léger et de cordes plus volumineuses).
Mais surtout, il publia en 1754 son fameux Trattato di musica secondo la vera scienza dell'armonia, qu'il devait rééditer dans une version nouvelle en 1767. Le système harmonique qui y est exposé, et qui suscita des polémiques, notamment de la part du Padre Martini, est basé entre autres sur la théorie des « sons résultants » (terzi tuoni), et fait appel à des notions d'algèbre et de géométrie, ainsi qu'aux notions platoniciennes, pour expliquer la génération harmonique. Rousseau, dans son Dictionnaire de musique, l'oppose à celle de Rameau : « Monsieur Rameau fait engendrer les dessus par la basse ; Monsieur Tartini fait engendrer la basse par les dessus », ce qui revient à tirer l'harmonie de la mélodie.
Des œuvres de Tartini, il nous reste environ 125 concertos parmi les 200 qu'il aurait composés. On a conservé de même 160 sonates sur 200 attestées, certaines ayant été éditées de son vivant. Citons encore l'Arte del arco, recueil de variations sur une gavotte de Corelli, 50 sonates en trio, des symphonies et des concertos de violoncelle.
Taskin
Dynastie de musiciens français d'origine belge.



