Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Chauvet (Guy)

Ténor français (Montluçon 1933 – ? 2007).

Lauréat du Concours international de chant de Toulouse en 1955 et du Concours des voix d'or en 1958, il entre à l'Opéra de Paris et se fait connaître rapidement dans les rôles de Mario (La Tosca), Don José (Carmen), Faust, Don Carlos, et se produit aussi dans les grands rôles de ténor des opéras wagnériens (Lohengrin, Parsifal). En 1971, il chante Radamès (Aïda) aux arènes de Vérone en alternance avec Carlo Bergonzi, avec un succès triomphal. Il s'intéresse aussi à l'opéra du XXe siècle (Mahagonny, Wozzeck). Parmi ses très grands rôles, il faut citer enfin Otello et Samson. Doté d'une grande voix et d'une aisance scénique souvent saluée par la critique, il est de ces rares chanteurs qui ont interprété avec un égal bonheur les partitions italiennes, allemandes et françaises du répertoire lyrique.

Chávez (Charles)

Compositeur mexicain (Mexico 1899 – id. 1978).

Élève de son frère (piano) puis de Manuel Ponce, il commença à composer dès l'enfance et se forma également en Europe (où il découvrit Schönberg et Stravinski) et à New York. En 1921, une commande du ministère de l'Instruction publique (le ballet El Fuego nuevo) lui donna l'occasion d'exploiter le « primitivisme » de la musique aztèque, ce qui devait marquer nombre de ses partitions ultérieures, en particulier les ballets Los Cuatro soles (1926, 1re représentation, Mexico, 1930) et La Hija de Colquide (1942), que dansa Martha Graham en 1946. En 1928, il fonda l'Orchestre symphonique du Mexique et prit la direction (jusqu'en 1934) du conservatoire de Mexico, et de 1947 à 1952, il fut à la tête de l'Institut national des beaux-arts. Au titre de toutes ces occupations, il mena une action considérable en faveur de la musique contemporaine. Très attaché au folklore, y compris aux instruments indigènes, il a laissé une production vaste et variée, qui reflète largement ses préoccupations sociales et politiques et comprend notamment des œuvres d'orchestre comme la Symphonie indienne (1935-36), la Symphonie prolétarienne pour chœurs et orchestre (1934) ou l'Ouverture républicaine (1935), des concertos pour 4 cors (1re aud. sous la direction de Chávez, Washington, 1937), pour piano (1938-1940, 1re aud., New York, 1942), pour violon (1950, 1re aud., 1952), de la musique de chambre dont trois quatuors (1921, 1932 et 1944) et quelques partitions témoignant de recherches plus abstraites comme Exagonos, Poligonos et Espiral, trois sonates pour piano (1917, 1919 et 1928), ainsi que des œuvres chorales telles que Tierra mojada (1932), El Sol (1934), La Palma azul (1940) ou Canto a la tierra (1946).

Chaynes (Charles)

Compositeur français (Toulouse 1925).

Né de parents musiciens et professeurs au conservatoire de Toulouse, il a très tôt suivi les cours de cet établissement, puis a complété ses études au Conservatoire de Paris, en particulier avec Darius Milhaud et Jean Rivier, et obtenu le premier grand prix de Rome en 1951. Grand prix musical de la ville de Paris en 1965, il a été, de 1964 à 1975, responsable du programme France-Musique à l'O. R. T. F., faisant preuve à ce poste d'un grand esprit d'ouverture. Depuis 1975, il est chef du service de la création musicale à Radio-France. Partisan d'un langage atonal, mais sans avoir appliqué de façon stricte le principe de la série, il a manifesté d'étroites affinités avec le monde méditerranéen et avec des compositeurs italiens comme Luigi Dallapiccola ou Goffredo Petrassi. Parmi ses œuvres principales : Concerto pour orchestre à cordes (1953) ; Ode pour une mort tragique pour orchestre (1954) ; des Concertos pour trompette (1958), pour violon (1958, créé en 1961), pour orgue (1966) ; Trois Études linéaires (1963), Expressions contrastées (1966) et Transmutations (1970-71) pour orchestre ; Quatre Poèmes de Sappho pour soprano et trio à cordes (1968) ; un Quatuor à cordes (1970) ; Tarquinia pour ondes Martenot, percussions et piano (1973) ; Pour un monde noir pour soprano et orchestre (1978) ; Erzebet, six mouvements lyriques pour une femme seule (Paris, 1983) ; Visages mycéniens pour orchestre (1985) ; les opéras Noces de sang d'après Lorca (Montpellier, 1988) et Jocaste (1993).

Chebaline (Vissarion)

Compositeur soviétique (Omsk 1902 – Moscou 1963).

Élève de M.-I. Meritov à Omsk, puis de N. Miakovski au conservatoire de Moscou (1925-1931), il y fut chargé de cours dès 1928 et nommé, en 1935, professeur titulaire, avant de se voir promu recteur du conservatoire (1942-1948). Il fut lauréat d'État (1943 et 1947).

   Artiste du peuple de la république de Russie (1947), député au Soviet suprême, Chebaline a fait carrière de musicologue ­ on lui doit l'édition critique et l'achèvement de nombreuses partitions, telles que la Foire de Sorotchinski de Moussorgski ou la Symphonie-ouverture de Glinka ­, de pédagogue et de compositeur. Il a laissé 5 Symphonies (1925, 1929, 1934, 1935-1949, 1962), Lénine, symphonie dramatique (1931), Sinfonietta (1949), Concerto pour violon (1940), Concerto pour piano (1960), 9 Quatuors à cordes (1923-1963) ainsi que de la musique vocale ­ la cantate Moscou (1946) fut écrite pour le huit centième anniversaire de la ville ­, des chœurs a cappella, des mélodies, des chansons, des musiques de scène et de film, et des opéras dont le Marié de l'ambassade (1942), la Mégère apprivoisée (1946-1956).

Chédeville

Famille de musiciens français.

Les liens de parenté qui les unissaient aux Hotteterre leur permirent de faire carrière à Paris dans l'orchestre de l'Opéra et à la cour dans la musique de l'Écurie. Les deux aînés, Pierre (Oulins, Eure-et-Loir, 1694 – Paris 1725) et Esprit Philippe (Oulins 1696 – Paris 1762), furent ordinaires de l'Académie royale de musique depuis au moins 1713, avant que le cadet, Nicolas (Sérez, Eure, 1705 – Paris 1782), ne le devînt en 1725. Les trois frères exercèrent à la cour, comme hautboïstes, à partir de 1714, 1723 et 1725. À l'Opéra, Nicolas fut le seul à porter le titre de joueur de musette, bien que ses deux aînés fussent connus pour fabriquer cet instrument et qu'Esprit Philippe composât pour ce dernier des duos, des sonates, des noëls et des « concerts champêtres ». Certaines de ces œuvres sont également écrites pour vielle et sont représentatives du goût pour la pastorale galante, alors en vogue. Des pièces de Nicolas, destinées à une ou plusieurs musettes, témoignent de cette mode et portent des titres évocateurs : Amusements champêtres (1729), les Galanteries amusantes (1739), Menuets champêtres (apr. 1735).