Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
L

Lincoln Center for the Performing Arts

Complexe artistique édifié à New York dans le West Side, près de Broadway, et abritant notamment le Metropolitan Opera, le New York City Opera et la Juilliard School of Music.

Lind (Jenny)

Soprano suédoise (Stockholm 1820 – Wynds Point, Hertfordshire, Grande-Bretagne, 1867).

Elle débuta à Stockholm en 1838 dans le rôle d'Agathe du Freischütz de Weber. À Paris, trois ans plus tard, elle ne put achever une représentation de Norma et perdit la voix. Elle travailla alors avec García et fut en mesure de reprendre sa carrière. Elle triompha ensuite dans le monde entier, rivalisant avec Giulia Grisi dans le rôle de Norma. À Londres, en 1847, elle créa I Masnadieri que Verdi avait spécialement écrit pour elle. À partir de 1849, elle se retira de la scène, au nom des principes moraux en faveur dans la société victorienne, mais continua de se produire en récital ou dans des oratorios. Elle consacrait une grande partie de son temps à des causes charitables, à toutes sortes de bonnes œuvres, non sans quelque ostentation. Sa voix était remarquable pour sa pureté et son agilité. Son étendue (presque trois octaves) lui permettait d'exceller aussi bien dans les rôles dramatiques que dans les parties de soprano aigu, qu'elle ornementait à l'extrême. Elle fut surnommée « le Rossignol suédois », et n'inspira pas moins d'une vingtaine de livres en anglais, allemand et suédois.

Lindberg (Magnus)

Compositeur finlandais (Helsinki 1958).

Après des études de piano et de composition à l'Académie Sibelius (avec Paavo Heininen, notamment), il étudie la musique électroacoustique et complète sa formation avec Gérard Grisey et Vinko Globokar à Paris et avec Franco Donatoni à Sienne. Ses premières apparitions sur la scène musicale internationale (… de Tartufe, je crois pour quatuor à cordes et piano, 1981 ; Action, situation, signification, pour orchestre, 1982) montrent déjà une personnalité dynamique, cherchant à associer « l'hypercomplexe et le primitif » dans l'esprit d'un « bruitiste rationaliste ». Ses images sonores, en perpétuel mouvement, mélangent souvent les instruments et les voix, comme dans Kraft (1983-1985), qui fit sensation. Dans Zona pour violoncelle et ensemble (1983), les actions musicales se dégagent des masses sonores à la tension fluctuante et aux contours accidentés. Dans Ur (1986), qui allie un petit ensemble instrumental et un dispositif live electronic piloté par un ordinateur, l'harmonie et le rythme résultent d'un programme informatique que le compositeur utilise avec souplesse, sans refuser une certaine technique de la suggestion et de la réminiscence. Lindberg s'est confirmé comme un des tout premiers compositeurs de sa génération avec la trilogie constitutée de Kinetics pour orchestre (1989), Marea pour orchestre (1990), aux couleurs raffinées, et Joy pour grand ensemble (1990). Il a mis en interaction le rythme et l'harmonie dans Duo concertante pour clarinette, violoncelle et ensemble (1990-1992), Aura pour orchestre « In memoriam Witold Lutoslawski » (1993-1994), le Quintette pour clarinette et quatuor à cordes (1992). Arena pour orchestre (1994-1995) a servi de morceau imposé lors du premier concours international de direction d'orchestre Jean-Sibelius (Helsinki, mai 1995).

Linke (Norbert)

Compositeur allemand (Steinau-sur-l'Oder 1933).

Il a fait ses études à l'École supérieure de musique et à l'université de Hambourg, et participé aux cours d'été de Darmstadt (1962-1964). Il a enseigné à Hambourg de 1960 à 1972, et, depuis cette date, est professeur à Lübeck et à Darmstadt. Il s'est fait connaître par Konkretionen II pour quatuor à cordes, joué à Darmstadt en 1963, où il s'efforça d'abolir tout sentiment vectoriel et aussi d'établir de nouvelles relations entre temps et espace. Il s'est également attaché à abolir les frontières entre musique « sérieuse » et musique « légère ». On lui doit aussi Symphonie en un mouvement (1964), Divisioni (1967) et Strati (1965-1968) pour orchestre, un concerto pour piano (1971), Lyrical Symphony pour soprano et orchestre (1961-1968), Zeitplan pour live electronic et bande (1972).

Linley

Famille de musiciens anglais.

 
Thomas, compositeur, claveciniste, impresario et maître de chant (Badminton, Gloucestershire, 1733 – Londres 1795). Élève de William Boyce à Londres, il dirigea des concerts à Bath, de 1755 à 1775 environ, et s'établit définitivement à Londres, en 1776, où il administra le théâtre de Drury Lane avec son gendre, l'écrivain Sheridan. Il dirigea l'établissement d'abord avec John Stanley, puis avec Samuel Arnold (1786). De 1775 (The Duenna, de Sheridan) à 1794 (Macbeth, de Shakespeare), il écrivit ou arrangea de la musique pour une vingtaine de pièces. Avec Samuel Arnold, il dirigea la Drury Lane Oratorio Society, et, selon certaines sources, c'est lui qui aurait transmis à Haydn, à Londres en 1795, le livret anglais qui, arrangé en allemand par Van Swieten, allait devenir celui de la Création.

 
Elisabeth Ann, soprano (Bath 1754 – Bristol 1792). Élève de Thomas, son père, elle débuta à Covent Garden en 1767. Considérée par beaucoup comme la plus grande cantatrice anglaise de son temps, elle cessa de paraître en public après sa fuite (1772) et son mariage (1773) avec Sheridan.

 
Thomas, violoniste et compositeur (Bath 1756 – Grimsthorpe, Lincolnshire, 1778). Frère de Elisabeth Ann, il fut très précoce à la fois comme interprète et comme compositeur, et sa mort par noyade fut ressentie tragiquement. En 1770, il rencontra en Italie Mozart (avril) et Burney (septembre), et fut premier violon à Drury Lane de 1773 à sa mort. Ses œuvres étaient de haute qualité, mais beaucoup ont disparu. Parmi celles ayant survécu, une sonate en la et un concerto en fa pour violon, The Duenna (1775, en collaboration avec son père), Ode on the Spirits of Shakespeare (1776), une musique de scène pour la Tempête de Shakespeare dans l'adaptation de Sheridan (1777), l'anthem Let God Arise (1773), l'oratorio The Song of Moses (1777), l'opéra-comique The Cady of Bagdad (1778).

   Thomas Linley senior eut douze enfants. Parmi ceux-ci furent également musiciens Mary (1758-1787), Maria (1763-1784), Ozias Thurston (1765-1831) et William (1771-1835).