Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
F

Farrenc (Aristide)

Flûtiste et musicographe français (Marseille 1794 – Paris 1865).

Installé à Paris en 1815, il y devint second flûtiste au Théâtre-Italien et y ouvrit un magasin de musique et une presse d'imprimerie, publiant notamment des éditions françaises de Beethoven. Sa femme Louise, née Dumont (Paris 1804 – id. 1875), pianiste, élève de Hummel, de Moscheles et de Reicha, composa trois symphonies (1843, 1846 et 1849) et de nombreuses pages pour son instrument. À la mort de son mari, elle poursuivit seule l'édition du monumental et excellent Trésor des pianistes, où parurent pour la première fois, entre autres œuvres d'autres compositeurs, plusieurs sonates de Carl Philip Emanuel Bach.

farsa

Mot italien désignant un opéra comique ou un opéra bouffe en un acte.

À l'origine, la farsa pouvait se confondre également avec l'intermezzo bouffe en deux parties, mais à la fin du XVIIIe siècle il désignait explicitement l'œuvre en un seul acte. La farsa pouvait être plus longue ou même de genre plus sentimental que l'opéra bouffe, ainsi La Cambiale di matrimonio de Rossini.

Farwell (Arthur)

Compositeur et pédagogue américain (Saint Paul, Minnesota, 1872 – New York 1952).

Il fit des études musicales à Boston, à Berlin avec Humperdinck et Pfitzner et à Paris avec Guilmant. De retour aux États-Unis, il s'intéressa à la musique des Indiens et fonda en 1901 une maison d'édition, la WaWan Press, destinée à soutenir la musique américaine et l'étude des sources traditionnelles (musiques indienne, négro-américaine et chants de pionniers). Parmi les nombreuses activités qu'il eut ensuite, on peut citer celles de fondateur de l'American Music Society (1905), de rédacteur à l'hebdomadaire Musical America, de conseiller auprès de la municipalité de New York pour l'organisation des concerts (1910-1913), de directeur de l'École de musique de New York (1915-1918), d'inspecteur de la musique dans les écoles publiques, et de professeur à l'université de Californie. Sa conviction lui permit de créer un mouvement en faveur de la musique de son temps, qu'elle s'inspirât ou non des sources populaires. Il écrivit lui-même, dans un style postromantique, des œuvres pour orchestre (The Domain of the Hurakan, 1902, etc.), pour chœurs, pour chœurs et orchestre (Mountain Song, 1931), des partitions pour la scène (Caliban, 1916 ; The Gods of the Mountain, 1916, création Minneapolis, 1929), de la musique instrumentale, notamment pour piano, et des mélodies. Il a publié des collections de chants traditionnels américains d'origines diverses (Folk-songs from the West and South, entre 1901 et 1926).

Fasch

Famille de compositeurs allemands.

 
Johann Friedrich (Büttelstedt, près de Weimar, 1688 – Zerbst 1758). Il étudia à l'école Saint-Thomas de Leipzig avec Johann Kuhnau, puis à l'université de Leipzig (1708-1711), où il fonda un Collegius Musicum. Il voyagea pendant quelques années, se perfectionna en composition avec Graupner et Grünewald à Darmstadt, vécut notamment à Bayreuth, à Gera où il occupa des fonctions de secrétaire, à Greiz où il fut organiste, et à Lukaveč en Bohême où il entra au service du comte Morzin. En 1722, il fut nommé maître de chapelle à la cour de Zerbst. Parmi ses nombreuses compositions instrumentales (concertos, sinfonie, sonates, trios, quatuors), on peut souligner l'intérêt tout particulier de ses suites d'orchestre d'une conception hardie, dont J.-S. Bach, qui en faisait grand cas, recopia quelquesunes. J. F. Fasch composa aussi en abondance de la musique sacrée : 11 messes, 2 Credo, une centaine de cantates, une Passio Jesu Christi (1723), 4 psaumes. Il écrivit encore quelques opéras.

 
Christian Friedrich Carl (Zerbst 1736 – Berlin 1800), fils du précédent. Il étudia la musique avec son père, puis, à partir de 1750, avec Hertel à Strelitz, et se perfectionna à Klosterberg et Magdebourg. En 1756, il fut nommé second claveciniste de la cour de Frédéric II à Berlin, puis en 1774 chef d'orchestre de l'opéra royal, et se consacra ensuite principalement à l'enseignement. En 1791, il fonda la Singakademie (Académie de chant) de Berlin, où il attira l'attention, par des exécutions, sur l'œuvre de Bach alors totalement oubliée. L'activité de la Singakademie donna le signal du chant choral en Allemagne et cette initiative de C. F. C. Fasch peut être considérée comme une étape décisive de la vie musicale. Vers la fin de sa vie, le compositeur détruisit un grand nombre de ses œuvres manuscrites. Parmi celles qui nous sont parvenues, on remarque de nombreuses partitions instrumentales, dont des variations et des sonates pour clavier, et de la musique vocale sacrée : 6 cantates, 4 psaumes, 4 odes, des motets, un Requiem, une Messe à 16 voix, l'oratorio Giuseppe riconosciuto, etc. À la tête de la Singakademie lui succéda son élève Zelter.

Fauquet (Joël-Marie)

Musicologue français (Nogent-le-Rotrou 1942).

Il a étudié les arts plastiques avant de se consacrer à la musique. Auteur d'une thèse sur Alexis de Castillon (1976) et d'une thèse de doctorat sur les Sociétés de musique de chambre à Paris de la Restauration à 1870 (1981, publiée en 1986), il est entré au C.N.R.S. en 1983. Il y est directeur de recherche depuis 1993 et y anime depuis 1984 un séminaire d'histoire sociale de la musique, dont il a publié les travaux avec Hugues Dufourt (la Musique et le Pouvoir, 1987 ; la Musique : du théorique au politique, 1991). On lui doit notamment un Catalogue raisonné de l'œuvre de Charles Tournemire (1979), Correspondance d'Édouard Lalo (1989) et l'édition de Voyage d'un musicien en Italie (1809-1812) de A. Blondeau (1993).

Faure (Jean-Baptiste)

Baryton et compositeur français (Moulins 1830 – Paris 1914).

Il étudia le chant au Conservatoire de Paris et fit ses débuts à l'Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion de Galatée de Victor Massé en 1852. Il fut engagé en 1861 à l'Opéra, dont il devint l'une des vedettes et où il créa de nombreux rôles, notamment ceux de Posa dans Don Carlos de Verdi, Nelusko dans l'Africaine de Meyerbeer, et Hamlet dans l'opéra d'Ambroise Thomas. Ses interprétations de Don Juan (Mozart) et Guillaume Tell (Rossini) furent fameuses. Il obtint aussi de grands succès à Bruxelles, Londres, Vienne et Berlin, et se retira de la scène en 1880 pour se consacrer au concert. Son art exceptionnel, quintessence des caractères du chant français, était fondé sur le raffinement de la diction et l'élégance du phrasé. De 1857 à 1860, il fut professeur au Conservatoire de Paris. Il écrivit plusieurs livres concernant la pédagogie du chant, notamment la Voix et le Chant (1866) et Aux jeunes chanteurs (1898). Il composa des mélodies dont deux, Crucifix et les Rameaux, ont connu une durable célébrité.