Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
E

édition musicale (suite)

L'aspect commercial

Les éditeurs tirent leurs redevances de plusieurs sources :

­ la vente de partitions : les partitions sont généralement mises à la disposition du public par les marchands de musique spécialisés qui achètent directement chez les éditeurs (avec 30 à 40 % de remise) ou bien chez un grossiste (il en existe deux à Paris : Consortium musical et le Service de distribution musicale). Le petit nombre de détaillants et leurs problèmes de stockage rendent très difficile la distribution d'œuvres nouvelles, le marchand ne pouvant prendre le risque d'acheter une partition qui ne sera peut-être pas vendue. Il attend donc la commande d'un client avant de s'approvisionner. Quelques essais de dépôts analogues à ceux des libraires ont été tentés sans grand succès, l'inorganisation des éditeurs constituant un obstacle aussi grand que l'esprit peu aventureux des marchands ;

­ la location des matériels d'orchestre : les « matériels d'orchestre » des œuvres symphoniques ne sont, mis à part quelques classiques, presque jamais en vente, mais en location. Pour chaque exécution d'une œuvre symphonique, l'organisme programmant le concert loue le matériel directement chez l'éditeur pour un prix variant selon le minutage, le nombre d'instruments, l'importance du concert, etc. Ce système de location pose de nombreux problèmes aux éditeurs (remise en état, manutention, expédition, stockage) et aux utilisateurs (disponibilité, prix de location parfois trop élevés pour les ensembles non professionnels, par exemple). Nul doute que là aussi de nouvelles méthodes devront être employées, peut-être grâce à l'informatique dont les possibilités semblent tout à fait adaptées (mise en mémoire de la partition permettant la sélection des parties et leur multiplication à la demande, transposition automatique, suppression des erreurs de transcription, etc.) ;

­ les droits d'exécution et droits de reproduction mécanique : ceux-ci sont perçus auprès des utilisateurs par la S. A. C. E. M. pour les droits d'exécution, par la S. D. R. M. (Société pour le droit de reproduction mécanique) pour les droits de reproduction, et distribués par ces deux sociétés directement aux ayants droit : auteur, compositeur, éditeur. En ce qui concerne la musique dite « sérieuse », par opposition à la musique légère, ces droits donnent très rarement lieu à d'importants revenus, tant pour les auteurs que pour l'éditeur.

   L'importance respective de ces différentes sources de revenus est très variable d'un éditeur à l'autre, suivant le type d'œuvres en catalogue (méthodes, pièces pédagogiques, œuvres symphoniques, ballets, chansons [et suivant le genre de musique édité] avant-garde, classique, néoclassique, musique légère, etc.). À l'heure actuelle, peu nombreuses sont les maisons d'édition musicale qui prennent le risque d'éditer les œuvres symphoniques. Parmi les plus actives dans ce domaine, qui ne sont pas toujours les plus importantes, citons Salabert, Jobert, Leduc, Transatlantiques, Rideau rouge. D'autres firmes se spécialisent plus ou moins dans l'enseignement (Lemoine, Billaudot), tandis que plusieurs parmi les plus illustres maisons françaises cessent pratiquement toute activité éditoriale et réinvestissent d'importants revenus dans des domaines extramusicaux.

L'édition musicale dans le monde

France : Durand, Heugel, Leduc, Choudens, Salabert, Jobert, Bornemann, Amphion, Transatlantiques, Eschig, Billaudot, Rideau rouge, Costallat, Enoch, Lemoine, Delrieu.

Allemagne : Schott's Söhne, Bärenreiter, Breitkopf und Härtel, Otto Junne, Bote u. Bock, Sikorski, Lienau, Edition Modern, Heule, Cranz, VEB Deutscher Verlag, Gerig, Heinrichshofen, Hofmeister, Peters, Ries u. Erler, Trekel, Zimmermann.

Autriche : Doblinger, Hochmuth, Österreichischer Bundesverlag, Scheider, Universal.

Suisse : Eulenburg, Helbling, Hug, Foetisch, Henn.

Angleterre : Belwin-Mills, Chester, Faber, Novello, Oxford University Press, Paxton, Robbins, Boosey and Hawkes, Chappell, Leeds.

Espagne : Alier, Boileau, Ediciones Musicales Madrid, Música Moderna, Biblioteca Fartea, Unión Musical Española, Emec, Alpuerto.

Italie : Berben, De Santis, Forlivesi, Ricordi, Zanibon, Suvini Zerboni, Carisch.

États-Unis : Ashley, Associated Music Publishers, Barnegat, Mel Bay, Berklee Press Publications, Franco Colombo, Columbia, Marks, Musik Sales Corporation, Schirmer, Smith, Presser, Ditson.

Pays-Bas : Broekmans et Von Poppel, Harmonia Uitgave, Van Teeseling, Donemus.

Danemark : Wilhelm Hansen.

Belgique : Maurer, Schott frères.

Canada : Berandol, Harris, Algord, Kerby, Forbes.

égales (voix)

Non sans impropriété, on désigne sous ce nom, en musique chorale, par opposition à « voix mixtes », une tablature faite d'un ensemble de voix de même nature (voix d'hommes ou voix, indifféremment, de femmes ou d'enfants), mais non obligatoirement de même tessiture.

Egedacher (les)

Famille de facteurs d'orgues bavarois, actifs au XVIIe et au XVIIIe siècle.

 
Joseph Christoph (Straubing 1646 – Salzbourg 1706) construisit l'orgue de l'abbaye de Waldsassen et entreprit la construction de l'orgue de la cathédrale de Salzbourg.

 
Son fils, Johann Christoph (Munich 1664 – Salzbourg 1747), fut l'un des plus grands facteurs d'orgues de son époque. Travaillant principalement dans la région de Salzbourg, il fut notamment l'auteur des instruments de la cathédrale de Salzbourg.

 
Son frère Johann Ignaz ( ? 1675 – Passau 1744) s'établit à Passau, où il construisit l'orgue de la cathédrale.

 
Un troisième frère, Johann Georg, fut le collaborateur de Johann Ignaz à Passau.

 
L'un des deux fils de Johann Christoph, Johann Rochus ( ? 1714 – Salzbourg 1785), fut facteur d'orgues de la cour de Salzbourg.

 
Son frère Johann Joseph (mort à Salzbourg en 1787) collabora avec lui et lui succéda à la cour en 1774.

Egge (Klaus)

Compositeur, critique musical et musicographe norvégien (Gransherad, Telemark, 1906 – Oslo 1979).

Il commence à composer dans les années 30 (sonate pour piano Draumkvede, 1934) et atteint sa pleine maturité créatrice à partir des années 40. Son attitude artistique et esthétique le situe aux côtés de H. Saeverud, H. Lie, S. Jordan, K. Anderson et E. Kjellsby, entre les tenants de la tradition musicale norvégienne et un modernisme réfléchi. Une écriture très ferme et qui favorise le traitement contrapuntique et polyphonique avec une prédilection pour la forme variation et la métamorphose, telles sont les caractéristiques principales d'une œuvre qui trouve en Norvège une profonde résonance. Si certaines de ses compositions utilisent surtout un matériau folklorique, telles Sveinung Vreim op. 11 (1941) pour solistes, chœurs et orchestre ou Noreg-songen op. 16 (1952) pour chœurs et orchestre, ce sont les domaines symphonique (5 symphonies : Lagnadstonar op. 17 [1942], Giocosa [1947], Louisville [1957], Sopra Bach-Egge [1967] et Dolce quasi passacaglia [1969]) et concertant (concertos pour piano no 2 op. 21 [1944], pour violon op. 26 [1953] et pour violoncelle op. 29 [1966]) qui établissent l'essentiel de la réputation de son œuvre. K. Egge a représenté la Norvège à l'Unesco au Conseil international de musique et a été président de l'Association des compositeurs norvégiens.