Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
L

Labèque (Katia et Marielle)

Pianistes françaises, Katia (Bayonne 1950) et Marielle (Bayonne 1952).

D'abord élèves de leur mère, elles entrent en 1965 dans la classe de Lucette Descaves au Conservatoire de Paris, où elles obtiennent toutes deux un 1er Prix en 1968, avant de travailler le répertoire à deux pianos auprès de Jean Hubeau. Elles ont dix-huit et vingt ans lorsqu'elles enregistrent les Visions de l'amen de Messiaen. Au début des années 70, elles se produisent dans le répertoire contemporain, au festival de Royan et dans plusieurs villes d'Europe. En duo de piano et dans des pièces pour piano à quatre mains, elles possèdent un répertoire très vaste, du XVIIIe à aujourd'hui. Elles ont assuré la création du Concerto de Berio (1972), ainsi que du Concerto pour deux pianos de Philippe Boesmans, et se produisent régulièrement aux côtés d'Augustin Dumay, Frédéric Lodéon ou encore Lynn Harrell.

Lablache (Luigi)

Basse italienne d'origine française (Naples 1794 – id. 1858).

Il débuta à Naples, dès l'âge de dix-huit ans, puis, après une nouvelle période d'études, fut engagé à Palerme et à la Scala de Milan (1821). Il y débuta dans La Cenerentola de Rossini. Il était à Vienne en 1824, et, de 1830 à 1856, il se produisit régulièrement à Londres et à Paris, où il créa les Puritains de Bellini (Giorgio) et Don Pasquale de Donizetti (Pasquale). Il s'illustra dans le rôle de Leporello du Don Giovanni de Mozart et excella aussi bien dans les emplois nobles que bouffes. Sa voix était ample et étendue, et il vocalisait avec une agilité surprenante. Pendant quelque temps, il s'efforça d'enseigner le chant à la reine Victoria. Il est l'auteur d'une Méthode de chant, mais sa réputation de professeur n'égala jamais sa gloire de chanteur.

Laborde (Jean Benjamin de)
ou Jean Benjamin de La Borde

Musicien et musicographe français (Paris 1734 – id. 1794).

Fils d'un fermier général, il devint premier valet de chambre de Louis XV (1762), gouverneur du Louvre (1773), puis fermier général (1774) après la mort du roi, dont il fut l'un des plus fidèles serviteurs. Il était à la fois un homme de cour et un musicien cultivé. Laborde étudia le violon avec Dauvergne et la composition avec Rameau. Il acquit une certaine renommée avec plusieurs ouvrages lyriques (tragédies, comédies et opéras-comiques), qui furent représentés à la cour et à l'Opéra de Paris et lui valurent les sarcasmes féroces de Grimm. Fétis allait reprendre à son compte les avis de ce dernier et condamner de surcroît l'ouvrage essentiel de Laborde : Essai sur la musique ancienne et moderne (4 vol., Paris, 1780 ; rééd. 1972). Cet écrit, critiquant le Dictionnaire de musique et la Lettre sur la musique française de Rousseau, suscita du vivant de son auteur des discussions violentes, mais sa valeur fut reconnue, notamment par Burney et Forkel. Cette œuvre se place en effet au début de la musicologie et elle a introduit des recherches concernant la période des trouvères et des troubadours, alors complètement tombée dans l'oubli. Malgré une absence de méthode évidente, dénoncée par Laborde lui-même, elle fournit des données importantes pour l'histoire de la musique et reste une source organographique essentielle.

Lacerda (Costa de Osvaldo)

Compositeur brésilien (São Paulo 1927).

Il a fait ses études à São Paulo avec Camargo Guarnieri. Théoricien et spécialiste des questions folkloriques, il mène de front une carrière de compositeur et de pédagogue (conservatoires de São Paulo et de Santos, Mozarteum Académia de drama e música et école municipale de musique de São Paulo). Son œuvre, d'expression traditionnelle, est, elle-même, fréquemment inspirée par les éléments folkloriques brésiliens (Brasilianas suites pour piano, Variations sur un thème folklorique, Santa Cruz missa, Piratininga). Il est également l'auteur de différents traités pédagogiques.

Lachenmann (Helmut)

Compositeur allemand (Stuttgart 1935).

Il a étudié à l'École supérieure de musique de sa ville natale (1955-1958), à Darmstadt (1957), à Venise avec Nono (1958-1960) et à Cologne avec Stockhausen (1963-64). Il a enseigné à Stuttgart (1966-1970) et à Ludwigsburg (1970-1976) et est, depuis 1976, professeur de composition à l'École supérieure de musique de Hanovre. Parti du postsérialisme, il s'est ensuite de plus en plus intéressé au phénomène sonore en soi et aux modes de production du son. Pour lui, la beauté est le « refus de l'habitude », et il se veut « radical et précis ». On lui doit notamment Cinq Strophes pour 9 instruments (1961), Szenario pour bande (1965), Consolation I pour voix et percussion (texte de E. Toller, 1967), Consolation II pour 16 voix solistes (1968), Consolation III et IV pour voix et instruments (1973), Schwankungen am Rand pour cuivres, percussion et cordes (1974-75), Tanzsuite mit Deutschlandlied pour orchestre avec quatuor à cordes (1979-80), Ausklang pour piano et orchestre (1984-85), Tableau pour orchestre (1988), Quatuor à cordes no 2 « Reigen seliger Geister » (1989).

Lachner

Famille de musiciens allemands.

 
Theodor, compositeur et organiste (Rain am Lech 1788 – Munich 1877). Organiste de la cour à Munich, il dut sa célébrité à ses chœurs d'hommes.

 
Franz Paul, compositeur et chef d'orchestre (Rain am Lech 1803 – Munich 1890). Frère de Theodor, il se fixa à Vienne en 1823 comme organiste de l'église luthérienne, prit des leçons avec Simon Sechter et se lia d'amitié avec Beethoven et Schubert. Il retourna à Munich en 1836, y devint Generalmusikdirecktor en 1852, et, après avoir joué un rôle de premier plan dans la vie musicale de la cité, prit sa retraite en 1868. Dès 1864, l'arrivée de Wagner avait, en fait, mis un terme à ses activités. On lui doit notamment 8 symphonies et des opéras, dont Die Bürgschaft (Budapest, 1828) et Catarina Cornaro (Munich, 1841).

 
Ignaz, compositeur et chef d'orchestre (Rain am Lech 1807 – Hanovre 1895). Il succéda à son frère Franz Paul à l'église luthérienne de Vienne et occupa des postes à Stuttgart (1831), Munich (1836), Hambourg (1853), Stockholm (1858) et Francfort (1861-1875).

 
Vinzenz, chef d'orchestre (Rain am Lech 1811 – Karlsruhe 1893). Frère des précédents, il travailla à Vienne, Mannheim, Londres et Karlsruhe.