Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Chester J. & W., Ltd

Éditeurs britanniques.

En 1860, la maison s'établit à Brighton avec une bibliothèque de prêt. À la suite de son acquisition, en 1915, par Otto Marius Kling, la maison fut transférée à Londres, et se spécialisa dans les partitions russes, puis dans la musique contemporaine étrangère. La bibliothèque de prêt continua de jouer un rôle très important. Parut ensuite un petit périodique, The Chesterian, qui se transforma en revue trimestrielle spécialisée en musique contemporaine. La maison d'édition, devenue ultérieurement une société, se spécialisa également dans la musique anglaise.

chevalet

1. Dans les instruments à cordes, petite pièce de bois sur laquelle sont tendues les cordes ; elle repose sur la table de l'instrument et lui transmet les vibrations des cordes ; elle est donc l'un des éléments qui déterminent la sonorité de l'instrument. Dans les instruments à cordes frottées, le chevalet, de forme découpée, possède deux pieds dont l'un est situé au-dessus de la barre et l'autre au-dessus de l'âme. Dans une partition, la mention sul ponticello (ital. : « sur le chevalet ») indique que l'exécutant doit jouer de l'archet sur la partie des cordes proche du chevalet, ce qui provoque une sonorité détimbrée assez particulière.

2. Au piano, pièce parallèle au chevillier et sur laquelle les cordes sont tendues.

3. À l'orgue, partie qui soutient les bascules de la soufflerie.

Chevalier (Charles)

Luthiste français (fin XVIe s. – début XVIIe s.).

On possède fort peu de renseignements sur sa vie. Son père, Charles Chevalier, jouait du violon à la cour d'Henri IV. À partir de 1594, Chevalier fut, lui-même, hautbois du roi. Sans doute fut-il également luthiste et, comme son contemporain Pierre Guédron, collabora-t-il à la composition de la musique vocale de plusieurs ballets de cour, dont le Ballet de la Reyne (1609). De Chevalier, on connaît 14 danses pour le luth qui ont été rééditées en 1967, à Paris, par les soins de A. Souris. Quelques airs de ballets ont été conservés à la bibliothèque Mazarine.

Chevillard (Camille)

Compositeur et chef d'orchestre français (Paris 1859 – Chatou 1923).

Fils d'un violoncelliste célèbre, Alexandre Chevillard (1811-1877), il fit des études de piano au Conservatoire de Paris, mais n'apprit jamais la composition. Pourtant, dès 1882, il écrivit un Quintette pour piano et cordes qui fut apprécié. En 1887, il fut engagé comme chef de chant par Charles Lamoureux, dont il épousa la fille l'année suivante. Il créa en 1889 la Société Beethoven pour la divulgation de la musique de chambre du maître de Bonn, à la connaissance de laquelle son père avait déjà beaucoup œuvré. Il devint l'adjoint de Lamoureux en 1892 et lui succéda au pupitre de son association de concerts en 1897. Professeur d'ensemble instrumental au Conservatoire à partir de 1907, il fut nommé directeur de la musique à l'Opéra en 1914. Chef d'orchestre précis mais sensible, Camille Chevillard avait une prédilection pour Wagner, pour Liszt, pour les symphonies des romantiques allemands, et pour les Russes, dont il fut un des tout premiers en France à diriger les partitions. En revanche, il avait peu de sympathie pour la musique de ses contemporains français. Compositeur, il a surtout laissé de la musique de chambre, ainsi que des œuvres pour piano, pour chant et piano, et quelques pièces symphoniques.

cheville

Sur les instruments à cordes et à manche (violons, luths, guitares, etc.), ainsi que sur les harpes et sur la plupart des instruments à cordes et à clavier, petite pièce cylindrique, fixée dans la tête de l'instrument, sur laquelle vient s'enrouler l'extrémité de la corde et qu'il suffit de tourner pour modifier la tension de celle-ci, de façon à obtenir l'accord désiré. Il y a donc une cheville par corde, faite ordinairement de bois, sauf sur la guitare classique pour laquelle on utilise, depuis le XIXe siècle, des chevilles métalliques à filetage.

chevillier

Dans les instruments à cordes, extrémité du manche, portant les chevilles. Le chevillier des instruments à archet se termine en général par une volute parfois ornée d'une tête sculptée. Le chevillier du luth possède des caractéristiques particulières : il est totalement indépendant du manche et seulement collé à l'extrémité de celui-ci, avec lequel il forme un angle perpendiculaire. Cette configuration, qui remonte aux origines de l'instrument, semble avoir été rendue nécessaire surtout par le grand nombre des cordes du luth.

Chevreuille (Raymond)

Compositeur belge (Bruxelles 1901 – Montignies-le-Tilleul 1976).

Autodidacte, puis auditeur au conservatoire de Bruxelles (classes de Minet et de Rasse), il a été, parallèlement à sa carrière de compositeur, ingénieur du son (1936-1959) et directeur des programmes musicaux (1956-1963) à la radio et télévision belges. D'esprit éclectique, ses œuvres ­ tonales, atonales ou polytonales ­ témoignent d'une esthétique traditionnelle mais étrangère à tout système, d'une grande variété de formes et d'expressions, et dont l'enthousiasme et la vitalité manquent rarement leur effet. On lui doit notamment 9 symphonies (dont une « de chambre » et une avec quatuor vocal), des concertos, des ballets dont Cendrillon (1946), la cantate Évasions (1942), le conte symphonique Barbe-Bleue (1949), l'opéra de chambre Atta Troll d'après Heine (1952), de la musique de chambre ainsi que des pièces pour piano.

chevrotement

Dans la terminologie du chant, défaut résultant d'une mauvaise coordination de l'émission vocale. Le chevrotement est un défaut fonctionnel et peut être un signe de vieillissement du chanteur. On a coutume de dire, dans le langage courant, que la voix « bouge ».

chiavette (ital. chiavetta)

Diminutif de « clef ».

Ce nom est quelquefois donné à une clef musicale prenant la place de la clef habituelle pour éviter les lignes supplémentaires aiguës, comme le font encore aujourd'hui, par exemple, la clef de sol pour l'alto à cordes ou la clef d'ut 4e pour le violoncelle. Le principe, introduit au XVIe siècle, était de décaler d'une ligne vers le bas la hauteur du nom des notes ordinaires, dites « clefs naturelles » (chiavi naturali), ce qui faisait gagner une tierce vers l'aigu. Ainsi donna-t-on pour chiavette à la clef d'ut 1re du superius la clef de sol seconde, qui la supplanta par la suite.

   Au XVIe siècle, une chiavette entraînait souvent avec elle un décalage équivalent de l'ensemble des clefs, sauf éventuellement pour la basse hésitant parfois entre les deux systèmes, de sorte que l'on parle parfois de notation « haute » ou « basse », selon le groupe de clefs employées. Le système des chiavettes est à l'origine de l'adoption de la clef de sol seconde à la place de la clé de sol première pour l'écriture du clavier dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et, par extension, à la place des clefs 1re et 3e pour les parties vocales au cours du XIXe siècle. De plus, en l'absence du diapason fixe, il incitait les chanteurs à prendre un diapason plus bas qu'avec les clefs naturelles, puisqu'il les prévenait que la tessiture écrite serait plus élevée. Symétriquement aux chiavettes aiguës, on a quelquefois essayé, pour favoriser les tessitures écrites graves, des chiavettes graves, dites chiavi trasportati (par exemple, ut 2e au lieu de ut 1re), mais leur usage est resté limité : assez curieusement, on les trouve surtout dans les musiques funèbres. Certains théoriciens modernes (Riemann) ont voulu trouver dans l'usage des chiavettes le témoignage de transpositions au sens moderne du mot ; leurs arguments n'ont généralement pas paru convaincants.