Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Cellier (Alexandre)

Organiste, compositeur et musicologue français (Molières-sur-Cèze, Gard, 1883 – Paris 1968).

Élève d'Alexandre Guilmant et de Charles-Marie Widor au Conservatoire de Paris, il fut nommé en 1910 organiste de l'église réformée de l'Étoile à Paris. Il fut aussi inspecteur de l'enseignement musical. Il a composé des pièces pour orgue, de la musique de chambre et quelques œuvres orchestrales. On lui doit des éditions d'œuvres de Nicolas Bernier, Marc-Antoine Charpentier et Michel-Richard Delalande. Alexandre Cellier a publié plusieurs ouvrages sur l'orgue : l'Orgue moderne (Paris, 1913), l'Orgue, ses éléments, son histoire et son esthétique (Paris, 1933) et Traité de la registration d'orgue (Paris, 1957).

cencerros

Instrument à percussion de la famille des claviers.

Ce nom espagnol a été donné par Olivier Messiaen à des cloches de vache bombées disposées par rangs, pour former des jeux qui couvrent jusqu'à 3 octaves et demie.

censure

En ce qui concerne les écrits sur la musique, la censure ne se distingue pas de ce qu'elle est dans les autres domaines. Elle s'est notamment exercée envers les livrets d'opéras ou d'oratorios de la même manière et dans la même mesure qu'envers les pièces de théâtre, en fonction de directives soit politiques (par exemple, Rigoletto de Verdi, dont le sujet, pris au Roi s'amuse de V. Hugo, dut être transplanté dans un milieu différent), soit morales (par exemple, Pelléas et Mélisande de Debussy, dont deux mesures durent être enlevées parce que le texte faisait allusion au lit des amants). La censure était plus préventive que corrective (Da Ponte fait grand cas, pour faire jouer les Noces de Figaro de Mozart, des adoucissements qu'il a apportés au modèle de Beaumarchais). Sur le plan religieux, l'Église exerçait sa propre censure (à Vienne, la Création de Haydn fut interdite dans les églises à cause de la coloration maçonnique de son livret pourtant biblique), et la Réforme, surtout chez les calvinistes, se montrait très sourcilleuse dans la surveillance des chansons profanes, dont elle dénonçait le caractère pervers, d'où les nombreuses « parodies » édifiantes qu'elles ont suscitées (Un jeune moine est sorti du couvent, de Roland de Lassus, devient ainsi Quitte le monde et son train décevant).

   En ce qui concerne la musique proprement dite, on peut plus difficilement parler de censure. On peut néanmoins considérer comme telle l'interdiction faite parfois aux Grecs de modifier les modes ou d'augmenter le nombre des cordes de lyre ; la décrétale Docta Sanctorum de Jean XXII (1322), condamnant sous des peines ecclésiastiques sévères (qui ne furent jamais appliquées) la déformation du plain-chant dans la polyphonie d'Ars nova ; les prohibitions de chants religieux sur thèmes profanes, notamment dans les messes polyphoniques qui ont suivi le concile de Trente ; l'interdiction à l'église du répertoire d'opéra ou de certains instruments comme le piano, qui entoura le Motu Proprio de Pie X (1903). Mais la véritable censure visant la musique en tant que telle ne s'est manifestée que comme corollaire des régimes totalitaires, qu'elle accompagne très fréquemment (interdiction des compositeurs juifs et de la musique « dégénérée » par Hitler vers 1937, décrets Jdanov contre la musique « bourgeoise » sous Staline en 1936, interdiction de la musique occidentale sous Mao Tsé-toung en Chine, etc.).

Centre de diffusion de la musique contemporaine (C.D.M.C.)

Il a été inauguré à Paris en 1978. Plus de 6 000 œuvres musicales (partitions et/ou enregistrements) peuvent y être consultées, les supports ayant suivi les évolutions les plus récentes de la technologie. Les œuvres sont accompagnées de fiches techniques, des biographies des compositeurs, de leur catalogue. Après son installation à la Cité de la musique, le centre a ouvert en 1994 une section vidéo. Le C.D.M.C. est, en même temps, un outil de promotion qui publie une revue trimestrielle, Ostinato, organise des rencontres, des conférences et des concerts. Il a ouvert des antennes à l'étranger, au Japon et au Brésil notamment.

Centre de musique baroque de Versailles

Institution de production et de recherche musicale créée en 1987.

La première mission du centre est la reconstitution du cadre musical du château de Versailles, notamment par l'organisation de concerts et de spectacles dédiés à la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. Un Atelier d'études et de recherches a la charge de retrouver, de restaurer et d'éditer les manuscrits musicaux de l'époque. La formation des interprètes au répertoire et aux techniques adéquates incombe à l'Atelier lyrique, au Studio baroque de Versailles, ainsi qu'à la maîtrise (les Pages de la Chapelle). Depuis sa création, le centre s'est doté d'un service de documentation informatisé, d'une bibliothèque, d'un département des arts de la scène (qui a abouti à la création d'une structure indépendante, le Théâtre baroque de France, dirigé par Philippe Beaussant). Il publie aussi une collection de disques.

Centre d'études de mathématiques et automatique musicales (C.É.M.A.M.U.)

Association de recherche musicale créée en 1972, sur l'initiative du compositeur Yannis Xenakis, qui en est le président, à partir d'un groupe qu'il fonda en 1966, dans le cadre de l'École pratique des hautes études, sous le nom d'Émamu, avec François Genuys et les mathématiciens Marc Barbut et Georges-Th. Guilbaud.

La nouvelle association comprend, autour de son animateur et inspirateur Xenakis, des personnalités scientifiques de diverses disciplines, et bénéficie du soutien du Collège de France, du Centre national d'études des télécommunications et de la fondation Gulbenkian. Son objet est l'application des connaissances scientifiques modernes et des moyens techniques (ordinateur) à la composition musicale. Elle a produit des travaux et des séminaires de recherche, donné des enseignements, contribué à des réalisations musicales, et présenté au public, en 1980, l'U. P. I. C., une « machine à composer » permettant à tous de dessiner des sons en vue d'un projet musical. Elle se consacre à des expériences sur la synthèse des sons par ordinateur, selon des postulats et des programmes qui diffèrent de ceux communément utilisés dans les autres studios (comme le programme Music V de Mathews).