Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

boogie-woogie

Style pianistique de jazz né dans le nord des États-Unis.

Le boogie-woogie se joue généralement dans le cadre du blues. Tandis que la main gauche martèle en ostinato un rythme formé d'une longue et d'une brève, la main droite trace des lignes mélodiques très simples, de caractère essentiellement rythmique, souvent répétitives. L'école boogie-woogie a été illustrée par Albert Ammons, Pete Johnson, Meade Lux Lewis et Clarence « Pinetop » Smith.

Boosey and Hawkes

Maison d'édition musicale et fabrique d'instruments londonienne, issue de la fusion, en 1930, des firmes Boosey and Co. et Hawkes and Son.

La maison Boosey datait de 1792 environ, la maison Hawkes de 1865. Depuis la dernière guerre, son activité s'est étendue à de nombreuses succursales étrangères (États-Unis, Canada, Afrique du Sud, Australie, France, Allemagne, etc.). Son important catalogue comprend des œuvres de R. Strauss, Stravinski, Prokofiev, Britten, Martinů, Offenbach, Smetana, Bartók, etc. Boosey and Hawkes a acquis en 1996 le fonds de la maison allemande Bote und Bock (fondée à Berlin en 1838).

Bordeaux

Cité aristocratique, universitaire, prospère et très ouverte aux influences d'outre-mer, la capitale de l'Aquitaine a toujours offert un terrain propice à l'éclosion des arts, dont la musique.

C'est, toutefois, au XVIIIe siècle que se situe son apogée, ainsi qu'en témoignent la plupart de ses nombreux et somptueux monuments publics et privés. Parmi les premiers, le Grand-Théâtre, construit par Victor Louis de 1777 à 1780, est, à juste titre, considéré comme le chef-d'œuvre de ce célèbre architecte. Là fut créé, le 1er juillet 1789, le plus ancien des ballets classiques maintenus au répertoire : la Fille mal gardée, de Dauberval. Aujourd'hui encore, ce magnifique théâtre est, avec le conservatoire que dirige Jacques Pernoo, au cœur d'une activité musicale qui, depuis trente ans, ne cesse de se développer et de se diversifier.

   Une étape décisive fut franchie en 1950, quand le député-maire Jacques Chaban-Delmas fonda le Mai musical de Bordeaux, réplique française du « Maggio musicale » florentin, festival de prestige qui réunit, dans la ville et dans divers châteaux des environs, les plus grands interprètes français et étrangers. En 1965, naquit un second festival, Sigma, qui se tient en automne et concerne plus particulièrement la musique et le théâtre d'avant-garde. Enfin, la politique de promotion régionale instituée par le ministère des Affaires culturelles a permis, en 1973, à partir d'une formation qui existait déjà, la fondation de l'Orchestre de Bordeaux-Aquitaine qui, comme son nom l'indique, se produit lui aussi dans toute la région. Il a eu comme chefs permanents Roberto Benzi (1973-1987) puis Alain Lombard (1988-1995). L'orchestre donne maintenant presque tous ses concerts au palais des sports, où des milliers d'auditeurs ont applaudi, par exemple, l'intégrale des symphonies de Beethoven. Il dispose aussi, depuis 1980, d'un auditorium moderne : la salle Jacques-Thibaud (le grand violoniste était bordelais) au centre André-Malraux.

Bordes (Charles)

Compositeur français (Rochecorbon 1863 – Toulon 1909).

Élève d'Antoine François Marmontel (piano) et de César Franck (composition), il devint maître de chapelle à Nogent-sur-Marne (1887), puis à Paris, à l'église Saint-Gervais (1890). Il mit sur pied une chorale, les chanteurs de Saint-Gervais, qui se spécialisa dans le répertoire polyphonique sacré et profane des XVe, XVIe et XVIIe s., et se produisit dans toute la France. Chargé d'une mission officielle au Pays basque (1889-90), il recueillit et publia une centaine de chansons populaires (Archives de la tradition basque). Fondateur, avec Vincent d'Indy et Alexandre Guilmant, de la Schola cantorum (1894), il en créa une filiale à Montpellier. Son intense activité d'animateur et de pionnier de la décentralisation artistique eut raison de ses forces, et il disparut brutalement, au cours d'une tournée, à quarante-six ans.

   Ses œuvres, comprenant notamment des mélodies, sont peu nombreuses, mais son influence fut importante dans la connaissance de la musique de la Renaissance, dont il édita des anthologies, et de musiciens de l'époque classique comme Rameau ou Clérambault.

Bordoni (Faustina)

Soprano italienne (Venise 1700 – id. 1781).

Ses débuts à Venise, en 1716, dans l'Ariodante de Pollarolo, furent suivis d'immenses succès dans toute l'Italie, puis en Allemagne et à Vienne. En 1726, Haendel la recruta pour sa troupe d'opéra italien de Londres où elle continua de triompher. Mais une rivalité demeurée fameuse l'opposa à Francesca Cuzzoni, provoquant une division dans le public et des incidents graves. De retour en Italie, elle épousa, en 1730, le compositeur Johann Adolf Hasse. Leurs carrières furent dès lors parallèles, essentiellement partagées entre Dresde et l'Italie. Excellente actrice, Faustina Bordoni possédait un timbre mordant et une brillante technique de l'ornementation.

Borg (Kim)

Basse finlandaise (Helsinki 1919 – Humlebæk, Danemark, 2000).

Il se destine à la chimie avant de se tourner vers le chant, qu'il étudie à l'Académie Sibelius (1947-48), puis à Stockholm (1948). Sa carrière internationale débute en 1951, lorsqu'il chante à Copenhague le rôle de Méphisto dans le Faust de Gounod. La même année, son interprétation du rôle de Colline dans la Bohème lui vaut des engagements aux États-Unis. En 1956, il chante à Glyndebourne le rôle-titre de Don Giovanni et la Kovantschina à l'Opéra d'État de Munich sous la direction de Frenc Fricsay. Paris le découvre dans une Neuvième Symphonie de Beethoven dirigée par Igor Markevitch et dans un récital de mélodies avec le pianiste Erik Werba, son accompagnateur depuis 1951. Son ample tessiture lui permet d'aborder aussi bien les rôles de basse que de baryton, et il accorde une grande importance au respect de la diction, quelle que soit la langue abordée.

   Il enseigne de 1972 à 1990 au Conservatoire royal de Copenhague, puis se retire à Humlebaek, près de cette dernière ville. Outre de nombreux rôles d'opéra et d'oratorio, il a enregistré notamment des lieder de Schubert et de Schumann, les Chants et danses de la mort de Moussorgski (dont il a orchestré lui-même la partie de piano) et des mélodies de ses compatriotes Sibelius et Kilpinen.