Kirkpatrick (Ralph)
Claveciniste et musicologue américain (Leominster, Massachusetts, 1911 – Guilford, Connecticut, 1984).
Il étudia à l'université Harvard, à Paris avec Wanda Landowska (clavecin) et Nadia Boulanger (1931-32), puis en Allemagne avec A. Dolmetsch, G. Ramin et H. Tiessen. Il fit ses débuts de claveciniste en 1930 et enseigna au Mozarteum de Salzbourg (1933-34), puis à l'université Yale, où il entra en 1940 et où il fut professeur de 1965 à 1976. Il s'est également produit comme interprète au clavicorde et au piano-forte. Il possède à son répertoire, outre des pièces de l'école française et de celle des virginalistes anglais, toutes les œuvres pour clavier de Bach et de nombreuses sonates de D. Scarlatti. Comme musicologue, il a consacré à ce compositeur une étude fondamentale (Domenico Scarlatti, Princeton, Londres, 1953), et attaché son nom à une nouvelle classification (chronologique) de ses 555 sonates remplaçant désormais celle de Luigi Longo.
Kirnberger (Johann Philipp)
Théoricien et pédagogue allemand (Saalfeld, Thuringe, 1721 – Berlin 1783).
Élève de Bach à Leipzig (1739-1741), il devint en 1751 violoniste de Frédéric II à Berlin et en 1758 maître de chapelle de sa sœur, la princesse Amalie, à qui il enseigna la théorie et la composition. Ami de Carl Philip Emanuel Bach, il protégea pendant un temps Wilhelm Friedmann après son installation à Berlin en 1774. Il ne publia ses principaux ouvrages théoriques qu'après 1770 : le plus célèbre est Die Kunst des reinen Satzes (1771-1779). Il entretint à Berlin le culte de Bach, mais d'un point de vue rationaliste, en insistant davantage sur la dimension didactique, le côté « guide pour le contrepoint », de ses œuvres, en particulier des chorals (qu'il édita en collaboration avec Carl Philipp Emanuel), que sur leur fonction spirituelle et leur contexte biblique.
Kissin (Evgeni)
Pianiste russe (Moscou 1971).
Enfant prodige, il commence à étudier le piano à l'âge de deux ans et entre quatre ans plus tard à l'école Gnessine. En 1980, il joue pour la première fois avec orchestre et se produit en 1984 dans les deux concertos de Chopin avec l'Orchestre philharmonique de Moscou. Invité au Japon puis à Berlin, il commence un brillante carrière, donnant des récitals et se produisant en concerto avec les plus grands orchestres.
Kjerulf (Halfdan)
Compositeur norvégien (Oslo 1815 – id. 1868).
Élève de N. Gade à Copenhague et de Richter à Leipzig, il a écrit près de 100 romances, 30 chœurs pour voix d'hommes, des pièces pour piano et 1 musique de scène. Kjerulf appartient à la catégorie des compositeurs lyriques qui, en Norvège, sut renouveler l'attitude créatrice vis-à-vis du folklore. En ce sens, il complète l'œuvre d'Ole Bull et de Lindeman et rejoint celle de Grieg. Habile dans la petite forme, véritable compositeur-poète, il a également été un pionnier dans le domaine choral et le premier organisateur de concerts symphoniques en Norvège (1857-1859).
Klami (Uuno)
Compositeur finlandais (Virolahti 1900 – id. 1961).
Il représente la tendance moderniste, qui, après J. Sibelius, essaie de rapprocher le mouvement musical finlandais de celui de l'Europe. Sans renier ses attaches culturelles nationales, Klami les exprima dans un style cosmopolite, tendance accentuée par un grand sens de l'observation, qui lui permit de tirer parti de ses études à Paris avec M. Ravel (1924-25) et à Vienne (1928-29). Ainsi plongea-t-il dans des cultures aussi éloignées de la sienne que celles de la valse viennoise (ouverture Opernredoute, 1929), des Sérénades espagnoles (1924-1944) ou du Montmartre des années 20 (Yö Montmartrella, 1925). Mais c'est dans le domaine finnois qu'il fut le plus convaincant (Rhapsodie carélienne, 1927 ; Kalevalasarja, 1933-1943 ; Lemminkäinen, 1934 ; Tcheremissian Fantasy, 1931). Dans toutes ces œuvres, inspirées plus par une atmosphère que par un argument, Klami se montre un brillant orchestrateur qui sait aussi bien prolonger le style de Stravinski que celui de Ravel. Dans les autres domaines, il faut retenir un Psaume (1935-36), deux symphonies (1937 et 1945), des musiques de scène (ouverture de Nummisuutarit, 1936) et diverses œuvres orchestrales (Merikuvia, « Images de mer », 1928-1930) et de musique de chambre.
Klebe (Giselher)
Compositeur allemand (Mannheim 1925).
Il a étudié à Berlin avec Kurt von Wolfurt (1941-1943), Josef Rufer (1946) et Boris Blacher (1946-1951), et, depuis 1957, il enseigne la composition à Nordwestdeutsche Musikakademie de Detmold. Il s'est fait connaître en 1950 à Donaueschingen avec Die Zwitschermascine pour orchestre, d'après Klee, mais a surtout acquis la célébrité grâce à ses opéras, en général d'expression sombre et abrupte : Die Raüber, d'après Schiller (Düsseldorf, 1957) ; Die tödlichen Wünsche, d'après Balzac (Düsseldorf, 1959) ; Die Ermordung Cäsars, d'après Shakespeare (Essen, 1959) ; Alkmene, d'après Kleist (Berlin, 1961) ; Figaro lässt sich scheiden, d'après Horvath (Hambourg, 1963) ; Jacobowsky und der Oberst, d'après Werfel (Hambourg, 1965) ; Das Märchen von der schönen Lilie, d'après Goethe (Schwetzingen, 1969) ; Ein wahrer Held, d'après Synge (Zurich, 1975) ; Das Mädchen aus Domrémy, d'après Schiller (Stuttgart, 1976) ; Das Rendez-vous (Hanovre, 1977) ; Der jüngste Tag (1980) ; Die Fastnachtsbeichte (1983) ; Gervaise Macquart (1995).
Kleiber
Famille de musiciens d'origine autrichienne.

Une vie de vagabondage commença. Déçu de ne recevoir aucune offre de sa ville natale, il devint citoyen argentin, et prit à Buenos Aires la direction du Teatro Colón (1937-1949), commençant en même temps une seconde carrière de chef d'orchestre pionnier au Chili, en Uruguay, au Mexique et à Cuba. Après la guerre, il reprit ses activités européennes. Il donna en 1951 au Mai musical florentin, avec Maria Callas dans le rôle-titre, la création mondiale d'Orfeo ed Euridice de Haydn. Nommé à l'Opéra de Berlin (1955), il démissionna immédiatement pour protester contre l'intrusion politique stalinienne. Après quelques villes d'Europe, ce fut enfin Vienne : deux mois avant sa mort, Kleiber y dirigea le Requiem de Verdi. Refusant toute complaisance, d'une rigueur extrême doublée d'une ardeur presque fanatique, Erich Kleiber ne laissait aucune place à l'improvisation et tendait à la précision la plus extrême. Parmi ses enregistrements, des versions mémorables du Chevalier à la rose et des Noces de Figaro.
