Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Bouliane (Denys)

Compositeur canadien (Grand-Mère, Québec, 1955).

Élève de Jacques Hétu et de Roger Bédard, chargé de cours pour l'harmonie, le contrepoint et l'instrumentation à l'université Laval de Québec de 1978 à 1980, il a également travaillé avec Ligeti à Hambourg (1980-1985). Il est actuellement directeur de l'Ensemble XXe Siècle de l'Orchestre symphonique de Québec et conseiller artistique du même orchestre, et enseigne depuis septembre 1995 la composition à l'université McGill de Montréal tout en résidant fréquemment à Cologne. On a parlé à son sujet de « musique du réalisme magique ». Il s'est imposé en 1982 avec Jeux de société pour quintette à vent et piano (1978-1980, rév. 1981), et parmi ses ouvrages, on peut citer Comme un silène entr'ouvert pour 7 instrumentistes et bande (2 versions, 1983-1985), À propos… et le Baron perché  ? pour 10 instrumentistes (1985), Das Affenlied pour soprano solo d'après Gottfried Benn (en hommage à Ligeti, 1988), Une soirée Vian, méta-cabaret pour 8 musiciens (1990-1991), Concerto pour orchestre (Variations sans thème) pour orchestre (1988-1995).

Boult (sir Adrian)

Chef d'orchestre anglais (Chester 1889 – Farnham 1983).

Ayant, pendant ses études à Oxford, décidé de devenir chef d'orchestre, il travailla à Leipzig avec Nikisch, puis, en 1918, débuta avec l'Orchestre philharmonique de Londres. Il enseigna la direction d'orchestre au Royal College of Music à partir de 1920. De 1930 à 1942, il assuma la responsabilité de toutes les émissions musicales de la BBC. Lorsque l'Orchestre symphonique de la BBC fut créé, en 1930, il en devint le premier chef et le resta jusqu'en 1950. Parmi les nombreux autres postes qu'il occupa, citons la direction de l'Orchestre philharmonique de Londres (1950-1957). Il a été anobli en 1937. Respecter les intentions de l'auteur, toujours conserver la clarté, donner à l'auditeur l'impression d'une absence d'effort, telles sont, d'après sir Adrian Boult, les conditions d'une interprétation idéale. Son vaste répertoire va de Bach et Haendel à ses compatriotes, Holst, Elgar, Vaughan Williams.

Bounine (Revol)

Compositeur soviétique (Moscou 1924 – id. 1976).

Élève de Chebaline et de Chostakovitch au conservatoire de Moscou, Bounine a voulu suivre l'évolution spirituelle de Chostakovitch, tentant de faire évoluer l'académisme miakovskien vers la simplicité épique, puis désespérée de Chostakovitch. Il a laissé 8 symphonies (1943-1970), des cycles vocaux sur des textes de Pouchkine, Nekrassov, Essenine, Petöfi, une Symphonie concertante pour violon et orchestre (1972), des concertos pour alto (1953) et pour piano (1963), des quatuors (no 1, 1943 ; no 2, 1956), un quintette avec piano (1946).

Bour (Ernest)

Chef d'orchestre français (Thionville 1913 – Strasbourg 2001).

Il a fait des études de piano, d'orgue et de théorie à Strasbourg et a été, pour la direction d'orchestre, l'élève de Fritz Munch et de Hermann Scherchen. Dès 1934, il organisa à Strasbourg, avec le chef et compositeur Frédéric Adam, des concerts de musique de chambre contemporaine. Dans les années 40 et 50, il occupa des postes pédagogiques et de chef d'orchestre à Mulhouse et à Strasbourg, et, en 1964, succéda à Hans Rosbaud comme chef de l'orchestre du Südwestfunk de Baden-Baden, fonctions qu'il devait conserver jusqu'en 1979. À ce titre, il joua un rôle de premier plan dans la diffusion de la musique contemporaine et participa régulièrement au festival de Donaueschingen. Il a été l'invité d'honneur du festival de Royan en 1977, et, de 1976 à 1987, il a occupé les fonctions de chef invité permanent de l'Orchestre de chambre de la radio d'Hilversum.

Bourdelot (Pierre Michon, dit l'abbé)

Médecin et mélomane français (Sens 1610 – Paris 1685).

Praticien réputé, il fut médecin du prince de Condé, puis, en 1642, obtint une des charges de médecin auprès de Louis XIII. Mélomane passionné, il amassa une multitude de documents et de renseignements afin d'écrire une Histoire de la musique. Il entreprit ce travail en collaboration avec son neveu Pierre Bonnet. Mais ce fut le frère de celui-ci, Jacques Bonnet, qui le termina et le fit paraître, en 1715, sous le titre Histoire de la musique et de ses effets depuis son origine jusqu'à présent… par M. Bourdelot (Paris, 1715 ; 2e éd., Amsterdam, 1725). Cet ouvrage de compilation, fort intéressant, contient de nombreuses inexactitudes.

Bourdin (Roger)

Flûtiste français (Mulhouse 1923 – Versailles 1976).

Disciple de Jacques Chalande, Marcel Moyse et Fernand Caratgé, il fit ses études au conservatoire de Versailles (où il devint professeur en 1943) et au Conservatoire de Paris. À 17 ans, il obtint le poste de flûte solo aux Concerts Lamoureux. Il fonda un duo de flûte et harpe avec Annie Challan et un quatuor de flûtes avec Jean-Pierre Rampal, Pol Mule et M. Vigneron. De nombreuses œuvres pour flûte lui sont dédiées. Il a composé Atlantide (1949) pour quatuor de flûtes, un ballet (Une certaine lady), des pièces pour flûte avec orgue et contrebasse (À la mémoire de Maurice Ravel, Votre concerto, Mr. Lully à la cour, etc.).

Bourdin (Roger)

Baryton français (Levallois 1900 – Paris 1974).

Élève d'lsnardon et de Gresse au Conservatoire de Paris, il débuta à l'Opéra-Comique, en 1922, dans le rôle de Lescaut de Manon de Massenet. À l'Opéra de Paris, où il débuta en 1942, il fut notamment le créateur du rôle de Bolívar dans l'opéra de Milhaud (1950). Sa carrière internationale le conduisit notamment à Londres pour chanter le rôle de Pelléas en 1930. Il fut professeur au Conservatoire de Paris. Ce fut un artiste à la diction, au style et à la musicalité parfaits, et un excellent acteur.

bourdon

Grondement grave, note tenue, associée depuis le Moyen Âge à la notion d'accompagnement.

Certains instruments populaires (cornemuse, vielle à roue) ont un système dit bourdon pour tenir une note grave. On appelle également bourdon l'avant-dernière corde grave du luth, de la basse de viole et, en Angleterre notamment, la voix grave qui soutient le chant improvisé des parties supérieures.

   Appliqué à l'orgue, ce terme désigne la famille de jeux de fonds, à tuyaux généralement en bois et de section carrée, ou plus rarement en métal. Bouché à son extrémité, le tuyau de bourdon sonne à l'octave grave de sa longueur réelle, avec un timbre particulièrement doux. C'est l'un des jeux de base de l'orgue, au pédalier comme à tous les claviers. Il sert à l'accompagnement du chant, mais aussi comme fondamental avec les jeux de détail, dans les ensembles de fonds et dans les pleins jeux.