Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
M

mèche

Ensemble des crins de l'archet (provenant souvent d'étalons blancs), que l'on passe sur les cordes.

On tend la mèche au moyen d'une vis placée dans la hausse.

médiante

Dans le système tonal ou modal, c'est la troisième note de la gamme. C'est la tierce de l'accord parfait construit sur la tonique (par exemple, en do majeur, la médiante est le mi, tierce de do-mi-sol). Son nom vient de ce qu'elle est à « mi-chemin » entre la tonique et la dominante.

médium

Registre moyen – une octave environ – de la voix d'un chanteur.

Ce devrait être aussi le meilleur, puisqu'il correspond à la tessiture naturelle, mais il est parfois gâté par des efforts inconsidérés vers le grave ou, surtout, l'aigu.

Medtner (Nicolas)

Pianiste et compositeur russe (Moscou 1880 – Londres 1951).

Il fit ses études au conservatoire de Moscou avec Pabst, Sapelnikov, puis Safonov (piano), Taneiev (contrepoint et fugue), Arensky (composition). Il entreprit une carrière de virtuose, enseigna au conservatoire de Moscou (1909-10, puis 1914-1921), avant d'émigrer en 1921. Il continua ses tournées en Occident et en Amérique du Nord. À partir de 1936, il vécut en Angleterre, en partie à cause de l'accueil médiocre fait à sa musique en France. La majeure partie de son œuvre est écrite pour piano : nombreuses sonates, contes (œuvres recelant un programme non formulé), pièces diverses (improvisations, arabesques, thèmes et variations), 3 concertos. Il a aussi composé de nombreuses mélodies. Influencé par les romantiques allemands (Schumann et Brahms surtout), opposé aux recherches modernistes, Medtner possède un langage qui lui est particulier et qui privilégie les enchaînements harmoniques inattendus à l'intérieur du système tonal. Sans avoir une personnalité aussi caractérisée que celle de Rachmaninov (auquel son style pianistique s'apparente parfois), ni a fortiori celle de Scriabine, Medtner peut être nommé à leur suite pour son apport à la musique de clavier russe. Medtner a laissé plusieurs enregistrements de ses œuvres. Son ouvrage d'esthétique musicale Mouza i moda (« la Muse et la mode », Paris, 1935 ; rééd., 1978) est un pamphlet contre la musique contemporaine. Il est également l'auteur d'un ouvrage didactique, Travail quotidien du pianiste et du compositeur (Moscou, 1963).

Meester (Louisde)

Compositeur belge (Roeselare 1904 – Gand 1987).

Autodidacte, il travaille avec Absil. Directeur du conservatoire de Meknès, puis collaborateur de la radio belge, il est directeur du studio de musique électronique de l'université de Gand. Parti d'un néoromantisme haut en couleur où l'ironie, la farce et le sérieux ont souvent frôlé l'expressionnisme, il a évolué vers les techniques plus modernes (dodécaphonisme et musique concrète). Ses œuvres comprennent des pièces d'orchestre (dont 2 concertos pour piano), 3 quatuors, des mélodies et cantates et 1 opéra radiophonique, la Grande Tentation de saint Antoine, d'après De Ghelderode (prix Italia 1957).

Méfano (Paul)

Compositeur français (Bassora, Iraq, 1937).

Il a fait ses études d'abord à l'École normale de musique de Paris dans la classe d'Andrée Vaurabourg-Honegger, puis au Conservatoire de Paris, notamment avec Darius Milhaud (composition) et Olivier Messiaen (analyse), de 1960 à 1964. Il a aussi suivi l'enseignement de Pierre Boulez à l'Académie de musique de Bâle (composition, analyse et direction d'orchestre), de Karlheinz Stockhausen et de Henri Pousseur. Ses premières œuvres témoignent d'une assimilation en profondeur de l'esthétique de Pierre Boulez. Ce sont Incidences pour orchestre et piano (1960 ; rév., 1966, création à Paris, 1967) ; Quadrature pour chœurs et orchestre (1960-61) ; Madrigal pour 3 voix de femmes et petit ensemble, d'après Paul Eluard (1962, création à Royan, 1972) ; Mélodies pour soprano et divers ensembles de chambre (1962-63, création à Royan, 1974) ; et Paraboles pour soprano dramatique et ensemble de chambre, d'après Yves Bonnefoy (1964, création à Paris, 1965). Suivirent Interférences pour cor principal, piano et ensemble de chambre, ouvrage dédié à Olivier Messiaen (1966, création à Royan la même année) ; Aurelia pour 70 amateurs (1970), et Lignes pour voix de basse noble, cuivres, percussions, basson et contrebasse amplifiée, sur un texte du compositeur (1968, création la même année à Royan).

   De 1966 à 1968, Méfano fut artiste en résidence aux États-Unis, ce qui lui permit d'étudier la musique javanaise et balinaise à l'université de Californie (Los Angeles), et, en 1968-69, il séjourna à Berlin. Revenu en France, il composa la Cérémonie pour haute-contre, baryton, soprano, 3 groupes d'orchestre et chœurs parlés (1970, création à Royan la même année). Suivirent Old Œdip, œuvre théâtrale pour 2 récitants et bande magnétique (1970), Intersection, musique électronique à 6 pistes (1970, création aux Semaines de musique contemporaine d'Orléans, 1971), Bi-Function pour 2 musiciens, appareillage électroacoustique, bande magnétique et modulateur à anneaux (1971), la Messe des voleurs… les voleurs de messe pour 4 voix solistes, 3 cuivres, 3 bois, 3 cordes, 3 percussions, orgue Hammond, magnétophone à 6 pistes, appareillage électroacoustique et modulateur à anneaux (1972, création à Royan la même année), Would you like it pour 12 instrumentistes (1972), et Signes/Oubli pour 20 musiciens (1972, création à Metz la même année).

   En 1971, Méfano créa le Collectif musical international 2e2m ce qui lui a permis de mener depuis, en tant qu'animateur, professeur et chef d'orchestre, de multiples actions en faveur de la musique contemporaine, notamment à Champigny. À la tête de cet ensemble, il a joué un rôle essentiel pour imposer à Paris et à l'étranger de jeunes compositeurs qui avaient été révélés au festival de Royan à partir de 1973, comme Brian Ferneyhough, Giuseppe Sinopoli, Hugues Dufourt ou Philippe Manoury. Parallèlement, il a poursuivi ses activités de créateur avec, entre autres, N pour flûte seule, appareillage électroacoustique et modulateurs à anneaux (1973, création la même année à Champigny), They pour un chanteur (enregistrement d'une voix seule superposée en 12 pistes magnétiques, 1974), Ondes/Espaces mouvants pour 10 instrumentistes (1975, création à Metz la même année ; rév., 1976), Éventails pour flûte basse amplifiée (1976), Mouvement calme pour quatuor à cordes (1976), Placebo Domino in regione vivorum, motet à 6 voix (1976), À Bruno Maderna pour cordes et bandes magnétiques (1974 ; création 1977), Périples, pour saxophone(s), pour les soixante-dix ans d'Olivier Messiaen (1978), Gradiva, pour flûte octobasse et bande magnétique (1978), Micromégas, opéra de chambre d'après Voltaire (1979, créé à Avignon en 1988), et Traits suspendus, pour flûte contrebasse amplifiée (1980), Voyager pour orchestre (1989), Dragonbass pour voix de basse, deux saxophones et dispositif électroacoustique (1993).