Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Webster (James)

Musicologue américain (Evanston, Illinois, 1942).

Il a étudié à Harvard, à Vienne et à Princeton, et enseigne depuis 1971 à la Cornell University (New York), où il est devenu professeur en 1982. Ses travaux ont porté surtout sur Haydn, Mozart et leurs contemporains. Outre de nombreux articles dans des revues ou ouvrages collectifs, parmi lesquels Towards a History of Viennese Chamber Music in the Early Classical Period (1974), The Chronology of Haydn's String Quartets (1975), The Bass Part in Haydn's Early String Quartets (1977), The Falling-out between Haydn and Beethoven  : The Evidence of the Sources (1984), The Analysis of Mozart's Arias (1991), ou encore The Concept of Beethoven's «  Early  » Period in the Context of Periodization in General (1994), il a publié l'important ouvrage Haydn's « Farewell » Symphony and the Idea of Classical Style (1991) : dans les plus grandes œuvres instrumentales de Haydn, les différents mouvements sont reliés les uns aux autres de façon cyclique, la Symphonie des Adieux constituant l'exemple le plus conséquent de cette démarche avant la Cinquième Symphonie de Beethoven.

Weckerlin (Jean-Baptiste)

Compositeur, musicologue et folkloriste français (Guebwiller, Haut-Rhin, 1821 – Trottberg, Haut-Rhin, 1910).

Fils d'industriels alsaciens, il fit ses études secondaires à Colmar avant d'entrer au Conservatoire de Paris où il étudia de 1844 à 1848 avec Elwart (harmonie), Halévy (composition) et Ponchard (chant). Il se consacra ensuite à l'enseignement tout en composant quelques romances, l'opéra bouffe l'Organiste dans l'embarras (1853), des petits opéras de chambre représentés dans des salons, plusieurs opéras bouffes en dialecte alsacien, de la musique symphonique et des œuvres religieuses. En 1876, il succéda à Félicien David comme conservateur de la bibliothèque du Conservatoire, poste qu'il occupa jusqu'en 1909, enrichissant la bibliothèque de nombreuses partitions, de collections de lettres et d'autographes, et dressant un catalogue détaillé. Il effectua également d'importants travaux de folkloriste, rassemblant, harmonisant et publiant des chansons de diverses régions : Chansons populaires des provinces de France (1860), Chansons populaires de l'Alsace (1883), l'Ancienne Chanson populaire en France : XVIe et XVIIe siècles (1887).

Weckmann (Matthias)

Compositeur et organiste allemand (Niederdorla ?, Thuringe, 1619 – Hambourg 1674).

En 1630, il entre comme jeune soprano dans la chapelle de la cour de Dresde dirigée par H. Schütz. En 1637, celui-ci le fait envoyer à Hambourg pour apprendre l'orgue et la composition avec Jacob Praetorius et Scheidemann. Après trois ans d'études, l'Électeur de Saxe le nomme organiste et chef des chœurs de sa chapelle de Dresde ; mais, en 1642, il prête son organiste au prince de Danemark en visite à Dresde. En 1647, Weckmann quitte Copenhague pour reprendre son poste à Dresde. À la suite de rivalités, il abandonne la chapelle de Dresde en 1655 pour le poste d'organiste de l'église Saint-Jacques à Hambourg. Avec les musiciens de cette ville, Scheidemann, Praetorius, Bernhard, etc., il crée le Collegium Musicum de Hambourg. Dans les concerts publics produits par cette fondation, il acquiert une grande réputation de virtuose. Il a composé des œuvres vocales, dans le style des Concerts sacrés de Schütz, dont trois furent écrites en 1663, pendant l'épidémie de peste à Hambourg. Il a écrit aussi pour l'orgue (huit variations de chorals), et pour divers instruments. Son œuvre n'a pas été publiée de son vivant.

Weelkes (Thomas)

Compositeur anglais (Elsted, Sussex, v. 1576 – Londres 1623).

On sait très peu de chose de son existence, sinon qu'il est organiste à la cathédrale de Winchester de 1598 à 1601, puis organiste et directeur de la maîtrise de la cathédrale de Chichester de 1601 à 1617. Il est renvoyé de ce poste en raison de sa mauvaise conduite. En 1602, il reçoit le titre de Bachelor of Music de l'université d'Oxford, et se marie en 1603.

   Avec son contemporain John Wilbye, Thomas Weelkes compte parmi les plus grands maîtres du madrigal anglais. Si son œuvre n'est pas toujours l'égale de celle du premier, elle est nettement plus abondante ou, en tout cas, mieux conservée. Quatre livres de madrigaux, de Balletts, d'Ayeres or Phantasticke Spirites for Three Voices, ont paru en 1597, 1598, 1600 et 1608 à Londres. Sa musique religieuse (services, antiennes, Magnificat, Nunc Dimitis, Te Deum) est restée manuscrite à l'exception de deux pièces incluses dans les Teares and Lamentations of a Sorrowful Soul de Leighton (1614). Quelques œuvres instrumentales, pour clavier ou pour un ensemble de violes (In nomine, pavanes), complètent cette liste.

   Fasciné par la cosmographie, par le fantastique, Weelkes emploie un chromatisme parfois excessif. En revanche, cette étrangeté trouve sa pleine expression dans un madrigal extraordinaire : Thule, the Period of Cosmography (1600). Gai, extraverti, parfois maladroit, son talent s'exerce également dans les pièces du genre brillant ou populaire. Si The Cries of London n'atteignent pas la perfection de forme, de contrastes et d'invention des Cris de Paris de Clément Janequin, la simplicité de la scène évoquée est peut-être plus réaliste. Pour Th. Morley, l'ami qui lui a sans doute inspiré ses Balletts (de l'italien balletto), Weelkes compose la déploration à six voix intitulée Death hath deprived me of my dearest friend (1608).

Wegeler (Franz Gerhard)

Médecin allemand (Bonn 1765 – Cologne 1848).

Ami de Beethoven à Bonn jusqu'au départ de ce dernier pour Vienne en novembre 1792, il séjourna lui-même à Vienne d'octobre 1794 à 1796, date après laquelle Beethoven et lui échangèrent quelques lettres. Il épousa Éléonore (Lorchen) von Breuning en 1802 ­ la famille von Breuning, à savoir la mère (veuve depuis 1777), trois fils et une fille, avait offert à Beethoven durant sa jeunesse à Bonn une sorte de second foyer ­ et se fixa à Cologne en 1807. En 1838, il publia avec Ferdinand Ries des Biographische Notizen über Ludwig van Beethoven (2e éd. avec supplément de Wegeler seul 1845).