Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Bentzon (Jørgen Liebenberg)

Compositeur danois (Copenhague 1897 – Hørsholm, près de Copenhague, 1951).

D'abord étudiant en droit, il se tourna, en 1915, vers la musique, qu'il étudia avec Carl Nielsen, puis au conservatoire de Leipzig (1920-21). Avec Finn Høffding, il créa, en 1931, des écoles populaires de musique dont il s'occupa jusqu'en 1946. Son œuvre, de style néoclassique, comprend de la musique d'orchestre, dont 2 symphonies, de la musique de chambre, dont 5 quatuors à cordes, et un opéra, Saturnalia (1944).

Bentzon (Niels Viggo)

Compositeur danois (Copenhague 1919 – id. 2000).

Cousin de Jørgen Bentzon, il appartient à une famille de musiciens, les Hartmann, dont la tradition remonte au XVIIIe siècle. D'abord attiré par le jazz, qu'il a étudié avec le pianiste Leo Mathiesen, il est entré au conservatoire de Copenhague pour y travailler le piano avec C. Christiansen et la théorie musicale avec K. Jeppesen. Sa carrière de compositeur, entreprise en 1942, s'est révélée brillante malgré une certaine nonchalance. Son œuvre, considérable, possède des affinités avec celles de Hindemith et de Bartók. Elle comprend 15 symphonies (de 1942-43 à 1980), 2 concertos pour violon, 5 concertos pour pianos, des sonates, notamment pour piano et violon, de nombreuses œuvres pour piano seul (sonates, partitas, études), des quatuors à cordes, des ballets, un opéra, Faust III (1963), créé à Kiel en 1964, ainsi qu'un opéra de chambre, Automaten (1974).

Benzi (Roberto)

Chef d'orchestre français d'origine italienne (Marseille 1937).

Ayant reçu très jeune une formation musicale poussée et ayant commencé l'étude de la direction d'orchestre dès l'âge de huit ans avec André Cluytens, Roberto Benzi fit ses débuts de chef d'orchestre à onze ans ; il se produisit en France, en Scandinavie, en Amérique du Sud, et tourna des films. Mais il interrompit cette carrière précoce pour suivre une scolarité normale et, sur le plan musical, pour approfondir les études d'écriture. Il reprit son activité de chef d'orchestre en 1957 et dirigea dans de nombreux pays avant d'assumer, de 1973 à 1987, année où lui succède Alain Lombard, les fonctions de directeur de l'Orchestre régional de Bordeaux-Aquitaine. Il a dirigé ensuite l'orchestre d'Arnhem (Pays-Bas). Son répertoire est essentiellement fondé sur la musique romantique.

Berain (Jean)

Dessinateur et décorateur français (Saint-Mihiel, Meuse, 1639 – Paris 1711).

Connu dès 1659 comme ornemaniste, il collabora aux spectacles d'opéra donnés à la Cour et à Paris, à partir de 1674, date à laquelle il fut nommé « dessinateur de la Chambre et du cabinet du Roi ». Il imagina d'abord les costumes, puis les décors et les machines lorsqu'il succéda, en 1680, à C. Vigarany à l'Académie royale de musique. Soucieux d'adapter l'espace scénique au jeu des acteurs, d'user de matériaux et d'éclairages raffinés et de traduire dans ses maquettes le caractère proposé par le livret, il était considéré comme meilleur décorateur que machiniste et contribua aux succès des représentations d'ouvrages lyriques de Lully et des successeurs du compositeur florentin, tels Colasse, Destouches ou Campra.

Berbères

Il y a plus de six millions de Berbères en Afrique du Nord. Leurs patrimoines en langue berbère sont accessibles aux Chleuhs, Kabyles, Touaregs… et sont colportés ou perpétués par des professionnels, conteurs, chanteurs ou chanteuses. Les chants évoquent les vieilles légendes, les combats, la vie quotidienne et saisonnière et versent dans les anecdotes ou l'humour. Les réjouissances collectives se traduisent par des danses réservées plus volontiers aux hommes et accompagnées par les hautbois, les cornemuses (ghaïta), les tambours sur cadre (bandir), les tambours à deux faces (tabl) et les coups de feu en salves. Le mode musical le plus usité est le mode majeur.

Berberian (Cathy)

Mezzo-soprano américaine d'origine arménienne (Attleboro, Massachusetts, 1925 – Rome 1983).

Après une éducation vocale traditionnelle, elle a consacré l'essentiel de son activité à la recherche de nouveaux modes d'expression vocale, mettant une intelligence, une sensibilité, une force de conviction exceptionnelles au service de la musique contemporaine. Maints compositeurs ont écrit spécialement à son intention, en particulier Luciano Berio dans des œuvres comme Circles, Recital I et Sequenza III. C. Berberian fait essentiellement une carrière de concertiste, avec des récitals dont le programme va de la musique ancienne ­ notamment Monteverdi, qu'elle affectionne ­ à l'avant-garde, en passant par de désopilantes parodies du chant traditionnel d'opéra ou de mélodie. La cantatrice n'hésite pas à employer le microphone pour amplifier ou modifier sa voix. Son aisance en scène, sa verve font de ses récitals un spectacle total.

Berbié (Jane)

Mezzo-soprano française (Toulouse 1934).

Après des études de piano et de chant au conservatoire de Toulouse et des débuts dans des théâtres de province, elle s'est imposée sur les scènes parisiennes, puis a acquis la renommée internationale en abordant les rôles de mezzo-coloratura de Rossini (Rosine du Barbier de Séville, Isabella de l'Italienne à Alger, Cendrillon), où sa technique et sa personnalité font merveille.

berceuse

Forme de chanson populaire de rythme lent, faite pour endormir les enfants, la berceuse a donné naissance à un genre instrumental ou vocal caractérisé par le rythme obstiné de la basse, ainsi que par une mélodie doucement balancée.

Parmi les compositions les plus connues inspirées par ce rythme, citons la Berceuse de Chopin pour piano, celle de Brahms pour chant et piano. Dans le domaine de l'orchestre, des berceuses ont été introduites par Fauré dans sa suite Dolly et par Stravinski dans l'Oiseau de feu.

Berezovski (Maxime)

Compositeur russe (Gloukhovo, Ukraine, 1745 – Saint-Pétersbourg 1777).

Choriste à la chapelle impériale, il y fut remarqué par le compositeur italien Zoppis, qui prit soin de sa formation. En 1765, l'impératrice Élisabeth l'envoya travailler à Bologne auprès de Martini. Son premier opéra Demophon, créé à Livourne en 1773, conquit rapidement toute l'Italie. De retour en Russie en 1774, il constata qu'il était tombé dans l'oubli et que sa musique ne plaisait guère. Il se suicida dans sa trente-deuxième année.

   Dans ses opéras, Berezovski ne rechercha pas les effets faciles et s'intéressa aux rapports entre le texte et la musique. Dans ses nombreuses cantates d'église, il tenta d'unir le style et l'esprit des chants orthodoxes à une technique d'écriture italienne.