Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

guiterne
ou guinterne

On désignait sous ce nom, au Moyen Âge et jusqu'à l'époque de la Renaissance, la plupart des instruments à cordes pincées du type de la guitare. Cependant, la guiterne proprement dite était un instrument plus petit, pouvant prendre soit la forme à fond plat de la guitare, soit celle, piriforme, du luth. Selon le théoricien J. Tinctoris au XVe siècle, la guiterne serait d'origine catalane.

Gulbenkian (fondation)

Organisation portugaise de bienfaisance, créée en 1956, et dont le siège est à Lisbonne.

Elle porte le nom d'un puissant homme d'affaires arménien, Calouste Sarkis Gulbenkian (Istanbul 1869-Lisbonne 1955), qui, grand amateur d'art, a, à sa mort, dédié son immense fortune, entre autres, au soutien des arts. Les réalisations de la fondation, dans le domaine musical, sont impressionnantes. Elle a, tout d'abord, créé les infrastructures nécessaires à une meilleure connaissance de la musique : un orchestre de chambre (1962), un chœur, un groupe de ballet (1965) et un auditorium (1969). En finançant le dépouillement des fonds musicaux des principales bibliothèques du pays, elle a permis la mise au jour de chefs-d'œuvre de la musique ancienne portugaise, et leur popularisation par l'édition et par le disque. Elle encourage également la musique contemporaine en passant de nombreuses commandes aux grands compositeurs de notre époque, et en y familiarisant le public. C'est dans ce but que fut inaugurée, en 1957, une série de 14 festivals. Enfin, en consacrant une partie de ses fonds à la création et à la gestion de conservatoires et à la formation de musiciens professionnels, elle assure l'avenir de la musique au Portugal.

Gulda (Friedrich)

Pianiste et compositeur autrichien (Vienne 1930 – Steinbach am Attersee 2000).

Élève de Bruno Seidlhofer (piano) et de Josef Marx (composition), premier Prix au concours international de Genève en 1946, il a fait une brillante carrière non seulement comme interprète du répertoire classique (en particulier Beethoven), mais comme pianiste de jazz, fondant au début des années 60 l'orchestre Eurojazz. Comme compositeur, il a écrit notamment 7 Galgenlieder (1954, rév. 1965), Musique pour piano et bande nos 1 et 2 (1963, 1964) et The Excursion pour orchestre de jazz (1965), et a tenté, dans les Neue Wiener Walzer et les Neue Wiener Lieder, d'unir la valse viennoise et le blues.

Guridi (Jesus)

Compositeur espagnol (Vitoria 1886 – Madrid 1961).

Il a fait ses études à Madrid, puis à Paris (Schola cantorum) et à Bruxelles. Professeur aux conservatoires de Bilbao et de Madrid, puis directeur de ce dernier établissement (1955), il a laissé une production abondante, souvent inspirée par le folklore et d'essence néoclassique.

Gürlitt (Manfred)

Compositeur et chef d'orchestre allemand (Berlin 1890 – Tokyo 1972).

Élève de Humperdinck pour la composition, il occupa divers postes à Berlin, Bayreuth, Essen et Augsbourg, dirigea l'Opéra de Brême (1914), et devint, en 1924, directeur de la musique et chef invité à l'Opéra d'État de Berlin, ainsi que professeur à l'École supérieure de musique de cette ville. En 1939, il s'installa au Japon. On lui doit plusieurs opéras dont Die Heilige d'après Gerhard Hauptmann (1920), Wozzeck d'après Büchner (1926), Soldaten d'après Lenz (1930), Nana d'après Zola (1933, création en 1958) et Nordische Ballade d'après S. Lagerlöf (1944), de la musique de chambre, la Goya-Symphonie (1938), et Trois Discours politiques de la Révolution française pour baryton, chœur d'hommes et orchestre (1944).

Gürlitt (Willibald)

Musicologue allemand (Dresde 1889 – Fribourg-en-Brisgau 1963).

Après avoir suivi l'enseignement de Philipp Wolfrum à l'université de Heidelberg et celui de Hugo Riemann au conservatoire de Leipzig, il devint l'assistant de ce dernier. En 1914, il soutint sa thèse : Michel Praetorius, sein Leben und seine Werke (1915, rééd. 1968) ; ayant acquis le titre de docteur, il fit une carrière d'enseignant, notamment à l'université de Fribourg, où il créa l'Institut de musicologie. Suspendu de ses fonctions par le régime nazi en 1937, il retrouva son poste en 1945. Ses recherches sur la musique d'orgue de Praetorius lui firent entreprendre la reconstitution de l'orgue de ce dernier à Fribourg en se référant au Syntagma musicum de l'Organographia (t. II, 1619) qu'il édita en fac-similé en 1929. Achevé en 1921, ce travail fut effectué avec la collaboration du facteur Oscar Walcker ; détruit en 1944 l'« orgue de Praetorius » a été reconstruit en 1955. Gürlitt a publié de nombreuses études dans des revues périodiques et des ouvrages collectifs. Il dirigea la revue Archiv für Musik Wissenschaft, à partir de 1952, et participa à la réédition du dictionnaire de Riemann (les deux premiers volumes, 1959-1961). Il a édité des œuvres de G. Binchois, D. Buxtehude, M. Praetorius, D. Pohle, J. Walter ; il a également écrit J.-S. Bach, der Meister und sein Werk (Berlin, 1936 ; 4e éd., Kassel, 1959).

Gurney (Ivor)

Compositeur et poète anglais (Gloucester 1890 – Dartford 1937).

Choriste à la cathédrale de Gloucester, il commence ses études musicales dans cette ville (théorie, orgue), puis occupe divers postes d'organiste. Ayant obtenu une bourse pour le Royal College of Music, il se rend à Londres et travaille avec C. V. Stanford et Vaughan Williams. Grièvement blessé au cours de la Première Guerre mondiale, il ne retrouvera plus jamais une bonne santé. Il sombre dans la dépression, perd la raison, et meurt, près de Londres, à l'âge de 47 ans.

   À partir de 1917, Gurney commence à publier ses recueils de poésie et des œuvres musicales. Il se fait surtout connaître comme compositeur de mélodies. Son œuvre la plus célèbre est sans doute le cycle The Western Playland pour baryton, quatuor à cordes et piano (1919). Il a également composé des Préludes pour piano (1919-20), ainsi que quelques œuvres instrumentales ou pour orchestre. L'évolution de la musique contemporaine ne le touche guère, mais ses mélodies, contemporaines de celles d'un Peter Warlock, se caractérisent par l'originalité du langage harmonique et le degré de perfection qu'il apporte à l'union de la poésie et de la musique.