Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C
C

C

1. La lettre C désigne la note ut ou do dans les pays de langue anglaise et allemande. Ce système de lettres remonte au moins au IXe siècle et, d'autre part, figure sur la célèbre main de Guy d'Arezzo qui, au XIe siècle, inventa les syllabes ut-ré-mi, etc. Voici, dans trois langues, l'appellation des différentes altérations de cette note :  

2. Dans la notation proportionnelle, C, étant la moitié d'un cercle, indiquait le tempus imperfectus, c'est-à-dire une mesure nonuternaire, voire imparfaite. Aujourd'hui encore, cette notion persiste puisque C est le signe qui signifie une mesure à 4/4.

signifie alla breve, une mesure qui se bat deux fois plus vite (2/2).

3. Autrefois, les deux principales clefs étaient celles de fa et d'ut (ou C), soprano, alto, ténor indiquant la position de cette note sur la portée :

4. C. est également employé comme abréviation dans la musique polyphonique pour cantus. D'autre part, B. C. signifie basse continue et D. C. da capo.

Caamaño (Roberto)

Compositeur et pianiste argentin (Buenos Aires 1923 – id. 1993).

Après des études musicales au conservatoire de sa ville natale, il a mené une carrière de pianiste tout en enseignant le piano, l'orchestration, la composition dans différents établissements de Buenos Aires, et a été directeur artistique du Teatro Colón de 1961 à 1964. Son œuvre, qui comprend des pièces symphoniques et concertantes, de la musique de chambre, des pièces pour piano et de nombreuses compositions vocales et chorales, profanes ou sacrées, moule dans des formes et une écriture néoclassiques une inspiration fortement influencée par la musique du Moyen Âge et le chant grégorien.

cabaletta

Air d'opéra bref, généralement simple et avec des sections à reprises.

On en trouve un grand nombre dans les opéras de Rossini, où ils étaient destinés à recevoir l'ornementation improvisée des chanteurs à chaque reprise. Toujours au XIXe siècle, la cabaletta désigne la dernière partie d'un air particulièrement développé ; le genre appartient ainsi à la fin de l'époque du bel canto, et a été illustré en particulier par Bellini et Verdi (le Trouvère).

Caballé (Montserrat)

Soprano espagnole (Barcelone 1933).

Elle fit ses études de chant au conservatoire de Barcelone et à Milan, et débuta en 1956 à l'opéra de Bâle dans le rôle de Mimi de la Bohème de Puccini. Au début de sa carrière, elle chanta des rôles très divers des répertoires italien, français et allemand. Après le triomphe qu'elle remporta en 1965 au Carnegie Hall de New York dans Lucrèce Borgia de Donizetti, elle s'est spécialisée dans le répertoire romantique italien de Rossini, Bellini, Donizetti, où elle a poursuivi l'œuvre de réhabilitation de partitions longtemps négligées, entreprise par Maria Callas ; mais elle s'est distinguée de cette dernière en cherchant à rendre justice à ces partitions surtout à travers la perfection, l'extrême raffinement de l'exécution vocale, refusant de sacrifier une part de cette perfection à des impératifs théâtraux. Cependant, son timbre naturel, incisif, sait être très dramatique. Sa technique est l'une des plus accomplies de l'histoire du chant.

Cabanel (Paul)

Basse française (Oran 1891 – Paris 1958).

Après s'être orienté vers le droit, il étudie au Conservatoire de Toulouse de 1911 à 1913. Gravement blessé en 1916 à Verdun, il ne recommence ses études qu'en 1919. En 1922, il est engagé au Théâtre royal du Caire, où il chante les opéras de Bizet, Gounod et Massenet. Rentré en France, il demeure longtemps au sein des théâtres lyriques de Bordeaux et Vichy. Il lui faut attendre 1932 pour débuter à l'Opéra-Comique, et 1933 pour entrer à l'Opéra de Paris. En 1934, il y incarne Don Juan sous la baguette de Bruno Walter, puis Boris Godounov. En 1942, il est nommé professeur de déclamation lyrique au Conservatoire de Paris. En 1947, il cesse de se produire sur scène. Bien qu'il n'ait rencontré qu'une reconnaissance assez tardive, il a profondément marqué les rôles de Scarpia dans Tosca, de Méphisto dans la Damnation de Faust de Berlioz, et les trois rôles de basse dans les Contes d'Hoffmann.

Cabanilles (Juan Bautista)

Compositeur et organiste espagnol (Algemesí 1644 – Valence 1712).

Il fut le disciple de Vargas et de la Torre, à qui il succéda comme organiste à la cathédrale de Valence (1665), avant d'être ordonné prêtre en 1668. À la faveur de voyages en Italie et en France où il donna de nombreux concerts, il s'initia au répertoire des organistes italiens et français et sans doute subit-il l'influence de ses collègues, notamment dans l'art de la variation. Il combina ces éléments avec la tradition espagnole des vihuelistes et organistes.

   Cabanilles peut être considéré comme le plus grand organiste espagnol du XVIIe siècle, qui a porté au plus haut degré le style de Cabezón tout en s'engageant résolument dans la voie de l'orgue baroque.

Cabezón (Antoniode)

Organiste et compositeur espagnol (Castrojeriz, près de Burgos, 1500 – Madrid 1566).

Frappé de cécité dès son enfance, il étudia avec Garcia de Breza, organiste de la cathédrale de Palencia, et, en 1526, fut nommé organiste et claveciniste de la chapelle royale de Castille, avant de devenir musicien de la chambre de Charles Quint. Il entra ensuite au service de Philippe II et l'accompagna dans ses voyages (Italie, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas), ce qui lui permit de rencontrer les principaux musiciens des écoles étrangères. Dès lors se firent jour des influences réciproques, celle notamment de Josquin Des Prés sur son style polyphonique, la sienne sur l'école napolitaine et dans le domaine de la variation auquel il donna une ampleur considérable. Ce n'est que douze ans après sa mort (1578) que son œuvre fut publiée, par les soins de son fils Hernando, lui-même organiste et compositeur.

   Cette œuvre, presque entièrement destinée au clavier, atteste l'importance de sa contribution à l'avènement d'une technique spécifiquement instrumentale, capable de rivaliser avec les plus belles polyphonies vocales. Mais elle pouvait également être exécutée sur vihuela ou harpe. La musique y reflète un mysticisme concentré qui commande un style grave, dépouillé et visant à la plénitude de l'harmonie. Cabezón a cultivé en maître les deux formes propres de la musique pour clavier en Espagne : le tiento et la variation.