Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Pasquier

Famille de musiciens français, fondateurs en 1927 du trio à cordes qui porte leur nom.

 
Pierre, altiste (Tours 1902 – Neuilly-sur-Seine 1986). Il étudia de 1919 à 1922 au Conservatoire de Paris, où il fut nommé professeur en 1943. Il enseigna également au Conservatoire américain de Fontainebleau.

 
Jean, violoniste (Tours 1903 – Villed'Avray 1992). Il fut l'élève d'E. Nadaud au Conservatoire de Paris, où il remporta son premier prix en 1922. Professeur au Conservatoire américain depuis 1952, il a publié en 1955 des Exercices en forme d'études.

 
Étienne, violoncelliste (Tours 1905). Il a suivi la même filière et obtenu son premier prix dès 1921. Il a appartenu comme soliste à l'orchestre de l'Opéra de 1930 à sa retraite.

   À ce trio célèbre a récemment succédé le « Nouveau Trio Pasquier » formé de Régis Pasquier (violon), né à Fontainebleau en 1945, de Bruno Pasquier (alto), né à Neuilly-sur-Seine en 1943, tous deux fils de Pierre, et de Roland Pidoux (violoncelle), né à Paris en 1946.

Pasquini (Bernardo)

Claveciniste, organiste et compositeur italien (Massa di Valdinievole 1637 – Rome 1710).

Après des études dans sa région natale, il s'installa définitivement à Rome avant 1650. Il y travailla sans doute avec Antonio Cesti et Loreto Vittori, et devint, vers 1663, organiste de Santa Maria Maggiore, puis, en 1664, de Santa Maria in Aracœli, poste qu'il devait occuper jusqu'à la fin de sa vie. Son immense talent au clavecin et à l'orgue lui valut les faveurs de nombreuses personnalités romaines (la reine Christine de Suède, le prince Colonna, les cardinaux Ottoboni et Pamphili) et plus particulièrement du prince Giambattista Borghese, qui l'hébergea à partir de 1670 environ.

   La production de Pasquini, assez considérable, comprend de la musique vocale sacrée et profane et de la musique pour clavier. Il a composé une quinzaine d'opéras, à peu près autant d'oratorios, et de nombreux motets, arias et cantates qui trahissent l'héritage de Cesti. Il est, dans ce domaine, un représentant non négligeable de l'école romaine, faisant figure d'intermédiaire entre Cesti et son cadet et contemporain A. Scarlatti.

   La partie la plus importante de l'œuvre de Pasquini est néanmoins celle consacrée au clavier (en particulier au clavecin), et a été conservée en quatre volumes manuscrits. Elle comprend des toccatas (appelées parfois tastatas), de nombreuses danses et suites de danses, des partitas, passacailles et variations, et des sonates (4 pour orgue, 14 pour clavecin, 14 pour deux clavecins). Ses toccatas, bien que souvent conventionnelles et dans la tradition de Frescobaldi, ont parfois tendance à contraster mouvements de toccata et mouvements fugués, annonçant ainsi les futures toccatas et fugues. Ses sonates, écrites seulement en basse figurée, sont exceptionnelles en Italie à cette époque. Il semble être l'un des premiers Italiens à avoir écrit pour deux clavecins. Mais il est surtout remarquable dans ses suites de danses et ses variations. Là encore, il s'inspire de Frescobaldi et de ses danses groupées, mais il les organise en suites de même tonalité, comprenant de deux à cinq danses de forme binaire et dont la succession la plus courante est allemande-courante-gigue. Il est le premier Italien à avoir donné cette structure à la suite de clavier.

   L'influence de la danse est également sensible dans ses variations et partitas (Partite di bergamasca, Partite del saltarello, Partite diversi sopra alemanda), et il fut particulièrement sensible, comme nombre de ses contemporains, au thème de la folia (Partite diversi di folia, Variationi sopra la folia). On lui doit aussi deux ouvrages théoriques : Saggi di contrappunto (1695) et Regole per ben suonare il cembalo o organo (1715, perdu).

passacaille

Forme musicale ancienne, apparue au XVIIe siècle dans la musique italienne (passacaglia), mais dont le nom est d'origine espagnole (pasar, « marcher » et calle, « rue » ; « marcher dans la rue »), sans doute par allusion aux musiques instrumentales des processions qui répétaient sans cesse le même motif en le variant.

Elle est caractérisée par une basse obstinée à 3 temps de 4 ou 8 mesures, habituellement construite selon un type caractéristique : mouvement régulier conjoint (diatonique ou chromatique) de tonique à dominante, généralement descendant, que suit parfois une cadence dominante-tonique extrêmement marquée. Cette basse se répète constamment sous les variations, dans un mouvement modéré, mais allant.

   Généralisée dans toute l'Europe dans la seconde moitié du XVIIe et au XVIIIe siècle, elle s'y est souvent confondue avec la chaconne, mais elle semble s'être moins que cette dernière pliée à la véritable danse et aussi avoir conservé plus de rigueur qu'elle dans le maintien de l'ostinato : comparer à cet égard les deux pièces maîtresses que sont, de J.-S. Bach, la Passacaille pour orgue en ut mineur et la Chaconne en mineur pour violon seul. Tombée quelque peu en désuétude au XIXe siècle, la passacaille a trouvé un regain de faveur au XXe (Webern, Dutilleux, etc.) ; mais le terme est parfois employé abusivement pour s'appliquer à n'importe quelle basse obstinée, alors que la forme mélodique de cette basse fait, elle aussi, partie de la définition de la passacaille.

passamezzo

Danse d'origine italienne, proche de la pavane, de rythme binaire et de mouvement modéré, qui se développa en Europe, soit individuellement, soit dans le cadre d'une suite, au XVIe et au début du XVIIe siècle.

L'origine du terme demeure vague et les musicologues le font en général dériver soit de sa mesure alla breve

, soit d'une figure de danse (« pas et demi »).

passe-pied

Danse populaire française d'origine bretonne, de caractère vif et enjoué.

Exécuté à pas glissés sur un rythme tout d'abord binaire, puis ternaire à partir du XVIIe siècle qui l'avait adopté comme danse de cour, le passepied a eu les honneurs du théâtre et du concert au même titre que les autres danses devenues classiques, qui entrent dans la composition de nombreuses « suites » instrumentales, de Couperin à Debussy.