Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
N

Neyn (Pieter de)

Peintre néerlandais (Leyde 1597  –id.  1639).

À cause de sa signature, qui est fréquemment P. N., il a été longtemps confondu avec le graveur Pieter Nolpe. Élève d'Esaïas Van de Velde, il a d'abord peint des Combats dans la manière alerte de ce dernier (des exemples sont connus, datés de 1625 et de 1626), que l'on retrouve encore dans le paysage de 1626 du musée de Leyde. Peu après, l'influence de Van Goyen s'impose au point de permettre des confusions (en 1627, les deux artistes signent ensemble un acte notarial, ce qui confirme leurs relations). L'évolution de Neyn est alors rigoureusement parallèle à celle de Van Goyen et, à partir du modèle commun, Esaïas Van de Velde, tend elle aussi vers un paysage " moderne " de plus en plus plat et dominé par le ciel, tandis que le sol est balayé par une forte traînée de lumière (exemples dans les musées de Mayence [1631], de Kassel, de Cambridge [Fitzwilliam Museum], de Munich [1633, Alte Pin.]). En général, la manière de Neyn paraît plus rude et plus nette, rappelant Salomon Van Ruysdael, plus contrastée, que celle de Van Goyen. À partir de 1632, Neyn devient tailleur de pierre de la ville, fonction qu'il avait déjà exercée en 1620-1624, tout en continuant à peindre.

Niccolago di Ser Sozzo

Peintre et enlumineur italien (documenté à partir de 1334  – Sienne 1363).

En raison d'une erreur de lecture, il fut longtemps nommé, à tort, Niccolò di Ser Sozzo Tegliacci. À ses débuts, il apparaît comme un suiveur brillant de Simone Martini, sensible aux nouveautés des Lorenzetti : si la grande miniature signée de l'Assomption (Caleffo dell'Assunta, Sienne, Archivio di Stato) date bien de 1336-1338, il faut considérer Niccolò comme l'un des précurseurs du style éclectique qui se développera après 1348, qu'illustreront Andrea Vanni et Luca di Tommè. Ce dernier collabore en tout cas avec Niccolò dans un Polyptyque (la Vierge et l'Enfant, 4 Saints) de la P. N. de Sienne, signé et daté par les deux artistes en 1362 (panneaux de prédelle partagés entre la coll. Crawford à Balcarres et le Vatican). On attribue à Niccolò des miniatures (San Gimignano, Museo d'Arte Sacra), des Madones (Offices, Ermitage) et des panneaux de polyptyque (musée de San Gimignano) où il fait preuve d'un remarquable goût de la préciosité décorative et d'un style aigu qui n'excluent pas toujours la raideur ni l'acidité.

Niccolò di Buonaccorso

Peintre italien (Sienne, documenté de 1356 à 1388).

Autour d'un tableau signé par cet artiste, le Mariage de la Vierge (Londres, N. G.), provenant d'un petit polyptyque dont on a retrouvé deux autres éléments (Présentation de la Vierge, Offices ; Couronnement de la Vierge, Metropolitan Museum, coll. Lehman), la critique a regroupé plusieurs petits tableaux (Annonciation, Fiesole, musée Bandini ; Triptyques, San Diego, Cal., Timken Art Gal., et musée de Prague ; Annonciation, Hartford, Wadsworth Atheneum ; Vierge à l'Enfant, Louvre) qui révèlent une personnalité mineure, mais attachante. S'inspirant, comme les autres Siennois contemporains, des grands exemples de la première moitié du siècle, ceux des Lorenzetti et des élèves de Simone Martini, l'artiste fait preuve d'un style aigu et d'une technique exceptionnellement raffinée.

Niccolò di Giacomo da Bologna

Miniaturiste italien (documenté à Bologne entre 1330 et 1402).

Il fut l'enlumineur bolonais le plus fécond de la fin du XIVe s. et chef d'un atelier actif, qui décora notamment le Livre des créanciers du Mont (1394-95, Archives de Bologne), des Décrétales, à l'Ambrosienne de Milan et à la Bibl. vaticane, un Lucanus, à la Bibl. Trivulziana de Milan. Son style, qui s'inspire de la tradition locale, et particulièrement de celle du " Pseudo-Niccol`o " (l'Illustratore), est plein de souplesse et d'une savoureuse habileté. L'artiste exerça une notable influence en Émilie et jusqu'en Vénétie.

Niccolò di' Tommaso

Peintre italien (Florence, documenté de 1343 env. à 1376).

À partir du triptyque de Saint Antoine abbé (1371, Naples, musée di San Martino), il a été possible de reconstituer son activité et de lui attribuer un important groupe d'œuvres. Parmi celles-ci, outre des panneaux à petites figures (Vision de sainte Brigitte, Saints, Vatican ; 2 Triptyques, Baltimore, W. A. G.), la décoration à fresque du couvent du Tau à Pistoia (Scènes de l'Ancien Testament) rappelle, mais quelque peu atténués par des formes déliées et légèrement gothicisantes, les moyens expressifs utilisés par Nardo di Cione. L'art de Niccolò di' Tommaso est proche de celui du plus jeune des Orcagna, Jacopo di Cione ; il recherche toutefois des effets plus doux et plus élégants.

Nicholson (Ben)

Peintre britannique (Denham, Buckinghamshire, 1894  – Londres 1982).

Il est fils du peintre William Nicholson et frère de Mabel Price, également peintre. Il passa peu de temps à la Slade School de Londres et voyagea à l'étranger (Rome, Italie, États-Unis) entre 1911 et 1914.

   Les premières œuvres de Nicholson témoignent de l'influence de Cézanne et du Cubisme ; les paysages et les natures mortes des années 20 sont apparentés, par leur style, à l'œuvre de Christopher Wood et de sa première femme, Winifred Nicholson (Banshead, 1925, Londres, coll. part. ; Landscape Cumberland, 1930, Londres, coll. Mrs Hepworth). Des contacts avec des artistes parisiens en 1932-33 et surtout la rencontre de Mondrian orientèrent Nicholson vers l'art abstrait et un Néoplasticisme très original, qu'il engage bientôt dans la voie du relief comme de nombreux artistes de sa génération (Relief blanc, 1935, Londres, Tate Gal.). À l'époque de son second mariage, avec le sculpteur Barbara Hepworth, il prit une part active aux mouvements d'art abstrait des années 30, notamment à Abstraction-Création, à Paris ; il fut l'un des membres fondateurs d'Unit One en 1933, avec Paul Nash, Barbara Hepworth et Henry Moore aux côtés de Naum Gabo et de J. L. Martin, et l'un des éditeurs de Circle en 1937. De 1939 à 1958, il vécut à Saint-Ives, en Cornouailles, où des motifs de paysages et de natures mortes (Nature morte [rocher], 1949, Londres, coll. part.) apparaissent dans son œuvre sans qu'il ait jamais abandonné la peinture abstraite (Peinture, version I, 1942) et les reliefs. Il s'établit ensuite dans le Tessin, en Suisse, et se marie avec la photographe Felicitas Vogler. L'originalité de l'œuvre de Ben Nicholson tient, en plus de son utilisation du relief, à son ambiguïté. L'artiste a toujours pratiqué un art tantôt abstrait, tantôt figuratif où paysages et natures mortes restent lisibles malgré la forte stylisation dont ils sont emprunts. Nicholson a reçu le premier prix international Carnegie à Pittsburgh en 1952, le premier prix international Guggenheim en 1956 et le prix de peinture de São Paulo en 1957. Il est représenté dans les plus grands musées d'art moderne, notamment à la Tate Gal. de Londres, par de nombreuses peintures. Une rétrospective a été consacrée à l'artiste (Londres, Tate Gallery ; Saint-Étienne, M. A. M.) en 1993-94.