Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
G

Garcia (Pedro)

Peintre espagnol (originaire de Benabarre, prov. de Huesca ; actif en Aragon et en Catalogne dans la seconde moitié du XVe s.).

Il s'établit en 1456 à Barcelone où, après la mort de Martorell, il dirige son atelier pendant cinq ans ; de cette époque date le Retable de sainte Claire et sainte Catherine (Barcelone, cath.) et celui de Saint Quirce et sainte Julita (Barcelone, musée diocésain). Puis il s'installe à Lérida et signe la Vierge et l'Enfant, provenant de Bellcair (Barcelone, M.A.C.), à laquelle peuvent être associés 3 panneaux dédiés à la Vierge et saint Vincent Ferrier (Barcelone, M.A.C. ; Paris, musée des Arts décoratifs) et le Retable de saint Jean-Baptiste (Barcelone, M.A.C.) provenant de S. Juan del Mercado de Lérida. Parmi ses collaborateurs figure Pedro Espalargues, auteur du Retable d'Enviny (New York, Hispanic Society). De 1481 à 1496, Pedro Garcia transporte son atelier à Barbastro et travaille pour de nombreuses églises du haut Aragon. Ses œuvres, d'un réalisme savoureux au coloris intense rehaussé par le gauffrage des ors, s'apparentent aux peintures aragonaises de Huguet, dont elles donnent une version provinciale et archaïsante.

Garcia Rossi (Horacio)

Peintre argentin (Buenos Aires 1929).

Garcia Rossi se forme à l'école des Beaux-Arts de Buenos Aires, y enseigne (1950-57) et part pour la France en 1959 après avoir participé à quelques expositions en Amérique latine. Il est membre du G. R. A. V. dissous en 1968. Après les recherches des futuristes ou de Moholy-Nagy, lumière et mouvement sont au centre du travail de Garcia Rossi, tout comme ces réalités concernent les artistes proches du cinétisme et ceux d'Amérique latine qui se fixent à Paris (Tomasello, Le Parc, Demarco). De cette époque datent des œuvres en relief, ou projetées sur écran lumineux ou encore un alphabet basé sur des signes graphiques élémentaires (carré, ligne, etc.), concrétisé dans des portraits (Portrait du nom d'Herbin, 1975). Le déclin du cinétisme vers 1970 n'annonce pas le renoncement de Garcia Rossi qui poursuit son travail sur le jeu de la lumière et sur les phénomènes optiques à travers une géométrie rigoureuse axée autour du cercle (Couleur Lumière, 1988-89) ou du carré (Couleur gris Lumière, 1988-91). L'œuvre de Garcia Rossi est présent dans des musées, notamment en Amérique latine.

Garcia Sevilla (Ferran)

Peintre espagnol (Cuidad de Mallorca 1949).

Il étudie les lettres et la philosophie en 1967-68 et présente sa première exposition personnelle en 1970 (Casa de la Cultura, Cuidad de Mallorca). Il s'installe à Barcelone, où de nombreuses expositions de son œuvre sont organisées (Caixa de Pensions en 1972, gal. G en 1976 et 1977, gal. Maeght en 1981, gal. Ciento en 1982). De 1971 à 1978, ses recherches sont conceptuelles, tournées vers les arts du comportement et de la performance.

   En 1979, il commence à peindre. Sa peinture est peuplée de signes et d'emblèmes d'inspiration primitiviste (masques, totems) combinés avec des images d'origine populaire. Durant cette période, son œuvre s'inscrit à l'intérieur du renouveau expressionniste européen. Figures et symboles témoignent de la liberté du geste et des sujets de l'artiste. Son œuvre, dense et prolifique, s'approprie les courants d'une nouvelle figuration exploitant les graffiti, la Bad Painting (Âne 14, 1987). On remarque une expression violente, une agressivité de la touche et du graphisme, autant d'aspects qui traversent l'œuvre de Sévilla depuis 10 ans. À partir de 1982, il commence à exposer à l'étranger : Zurich, Lund, Naples, Amsterdam, Paris, Bâle. En 1986, il est sélectionné pour la Biennale de Venise ; en 1989, la ville de Barcelone organise une grande exposition de son œuvre (Centre d'art de Santa Monica et Casa de la Caritat). La gal. Lelong à Paris a présenté le travail de Garciá Sevilla en 1991.

Gargiulo (Domenico) , dit Micco Spadaro

Peintre italien (Naples 1609 ou 1610  – id. 1675).

Avec Rosa, il fut le plus grand paysagiste du XVIIe s. napolitain et l'initiateur d'une forte tradition locale qui ne s'éteignit qu'au début du XIXe s. Formé près d'Aniello Falcone, il donna une version très personnelle des modes de Paul Bril et de Callot (dont il dut connaître à Naples de nombreuses estampes), parvenant à une évocation intensément lyrique du paysage. Il se spécialisa surtout dans la narration de chroniques et de scènes de son temps et de sa ville, dans le goût des " bamboccianti " romains. Ses meilleures œuvres de ce genre sont la Révolte de Masaniello et la Peste de 1656 (Naples, museo di S. Martino), animées par une foule de petites figures campées avec un souci aigu de la vérité. Dans ses toiles apparaît toujours son goût pour la recherche de la nature fondée sur l'interprétation fidèle du paysage, dont la perspective est établie par des jeux de lumière et d'atmosphère. On retrouve ces mêmes qualités de chercheur attentif dans les fresques exécutées de 1638 à 1646 dans le chœur des convers, dans la loggia et les chambres du prieur de la chartreuse de S. Martino (où il ornera l'appartement du prieur de paysages peints à fresques).

   Entre 1635 et 1647, il anima souvent de personnages les vues urbaines peintes par le Bergamasque Viviano Codozzi, qui travaillait alors à Naples (exemples au musée de Besançon). Il fut aussi en rapport avec Schönfeld. Dans la dernière phase de son activité, ses tonalités chromatiques, sous l'influence de Luca Giordano, devinrent plus chaudes, avec des effets de lumière dorée. Ses riches compositions, aux formes vibrantes, annoncent les paysages romantiques d'un Marco Ricci. Gargiulo peignit également des sujets sacrés (Sainte Famille avec saint François, Massalubrense, S. Maria della Misericordia ; Saint Sébastien, Rome, G. N., Gal. Corsini) ; en revenant aux modèles de Massimo Stanzione et de Cavallino, il n'y obtient que des résultats moins originaux. Ses œuvres sont conservées à Naples (Capodimonte, museo di S. Martino et coll. privées), à Sorrente (musée Correale), à la G. N. de Rome (Gal. Corsini), au musée d'Ajaccio (Batailles).