Hondecoeter (les de)
Famille de peintres néerlandais.



Par son goût somptueux, son mouvement et son éclat, où se devine d'ailleurs l'influence de Flamands tels que Fyt et Snyders, Melchior s'inscrit dans le courant " prérococo " qui marque, à partir de 1650, de nombreux artistes néerlandais, épris de faste et d'une grande manière décorative. Hondecoeter eut le plus grand succès en Angleterre, où ses tableaux servaient souvent à décorer des cheminées, et il fut initié dans ce pays par Francis Barlow et Jakob Bogdanny.
Hondius (Abraham)
Peintre néerlandais (Rotterdam v. 1625/1630 – Londres 1691 ou 1695).
Installé à Rotterdam jusqu'en 1659, puis à Amsterdam jusqu'en 1666, il émigre ensuite en Angleterre. On conserve de lui des tableaux datés entre 1651 et 1690. Excepté quelques peintures religieuses souvent caractérisées par un étonnant clair-obscur dérivé de Honthorst (bons exemples au musée épiscopal de Haarlem et au Rijksmuseum), la majeure partie de son œuvre représente des sujets de chasse. À une nette inspiration flamande dérivée de Fyt et de Snyders, Hondius joint la facture agitée et la virtuosité des italianisants annonciateurs du Rococo, comme les Weenix, Wouwer man, Berchem et, dans certains cas, Dujardin. Le Singe et le chat (musée de Cleveland) résume ce que la peinture de l'artiste peut comporter de férocité. Parmi les plus typiques de ses tableaux, citons la grande et alerte Chasse au sanglier et au cerf (1664, Hambourg, Kunsthalle), la Chasse au cerf (1663, musée de Grenoble) ou encore les pendants du B. V. B. de Rotterdam ; de la Chasse au sanglier, le Petit Palais de Paris possède une brillante copie par Largillière ou par Oudry. Mais Hondius mérite aussi d'être connu comme l'auteur de deux vues les plus étranges de la peinture du XVIIe s., la Tamise gelée (Londres, London Museum) et Navire pris dans les glaces (Cambridge, Fitzwilliam Museum), d'un irréalisme poétique qui évoque Caspar David Friedrich. Hondius a également exécuté en 1672 une suite de 8 eaux-fortes relatives aux sujets de chasse, mais il ne semble pas être apparenté à la dynastie de graveurs du même nom.
Honegger (Gottfried)
Peintre et sculpteur suisse (Zurich 1917).
La carrière de Gottfried Honegger, qui s'était depuis l'âge de 20 ans surtout consacré au graphisme et à la publicité, n'a vraiment débuté qu'en 1957 avec la création de son premier " tableau-relief ". Abstrait à partir de 1950, marqué par l'art concret zurichois (Bill, Lohse, Graeser) et la peinture américaine (Rothko, Newman), Gottfried Honegger va trouver la confirmation de son travail au cours de son séjour à New York (1958-1960), où la gal. Martha Jackson organise la première exposition personnelle de ses œuvres en 1960. Installé ensuite à Paris, il va mener de front des recherches sur la peinture et la sculpture. Ses tableaux présentent des compositions justifiées par un système, l'utilisation du relief et de la monochromie, mais la facture et l'épiderme de l'œuvre y restent particulièrement travaillés. Les formes géométriques simples qu'il utilise (carrés, cercles) sont disposées à l'intérieur d'une trame orthogonale régulière selon un programme établi au préalable et toujours fondé sur un calcul à partir de nombres. Ses tableaux sont constitués de morceaux de carton posés à bords vifs et marouflés sur la toile, recouverts ensuite de nombreuses couches de peinture. L'artiste obtient ainsi un effet de relief sur la surface qui accroche la lumière et rend la composition changeante. Les formes en creux ou en relief y sont parfois obtenues par incisions, qu'il nomme " biseautages ". Honegger a voulu également faire intervenir le hasard dans la programmation de ses œuvres et a utilisé pour cela l'ordinateur ou plus simplement un jeu de dés. Dans la sculpture, qu'il pratique aussi à partir de 1968, prédominent l'étude des volumes, composés de cubes, de sphères et de leurs multiples, et l'établissement de structures et de rapports également fondés sur des systèmes.
Depuis 1971, Gottfried Honegger a reçu de nombreuses commandes publiques en Europe (à Dijon, Grenoble, Genève, Zurich) et aux États-Unis, qui lui ont permis de réaliser des sculptures où il applique avec bonheur ses recherches à l'échelle monumentale. Il est représenté à Paris, au M. N. A. M., à Marseille (musée Cantini), au musée de Grenoble, ainsi qu'à New York (M. O. M. A.), à Buffalo (Albright-Knox Art Gallery) et au Louisiana Museum (Humlebaek, Danemark).