Van de Velde (les)
Dynastie de peintres néerlandais.



De 1658-1660, période de ses premiers chefs-d'œuvre, datent quelques vastes paysages animés de petites figures : Vue de forêt (1658, Francfort, Städel. Inst.), Plage à Scheveningen (1658, musée de Kassel), Scène de plage (1660, Londres, Buckingham Palace), Plage à Scheveningen (1660, Louvre). Après 1660, Adriaen exécuta des peintures à grandes figures, d'une monumentalité discrète. Son style et sa technique n'ont pas subi de modifications importantes entre 1658 et 1672, date de sa mort prématurée ; il existe des répliques identiques de certaines de ses compositions portant trois dates différentes.
Adriaen fit partie du groupe de peintres néerlandais de la seconde moitié du XVIIe s. qui surent rendre les détails avec une précision minutieuse dans des compositions simples et achevées. La distribution du clair-obscur, la subtilité des contours contribuent à donner l'illusion d'un naturalisme spontané. Adriaen Van de Velde exploita des moyens très simples pour évoquer la tranquillité et l'intimité d'une scène estivale : quelques vaches, des moutons et des chèvres, un ou deux bergers dans un pâturage lui suffisent (Animaux à la rivière, 1664, Louvre). Ces œuvres sont souvent d'une chaleur et d'un éclat méridionaux qui trahissent l'influence des paysagistes italianisants, celle de Nicolaes Pietersz Berchem qui voyagea en italie à deux reprises (v. 1643-1645 et 10 ans plus tard), et de son élève Karel Dujardin, en particulier.
Plus rares, mais de même qualité, sont ses vues de plage et ses paysages d'hiver : le Patinage sur le canal (1665, Dresde, Gg), les Patineurs (1668, Londres, N. G.), le Canal glacé (1668, Louvre). Pour composer ses tableaux, l'artiste utilisait ses études d'animaux et de figures humaines, qui lui servaient souvent pour différentes œuvres. Vers 1660, il peignit aussi quelques scènes bibliques (l'Annonciation, Rijksmuseum) et des allégories mythologiques : Mercure, Argus et Io (1665, Paris, musée du Petit Palais). Il jouit d'une grande renommée comme peintre de figures. Un contrat a même été conservé stipulant qu'il s'engageait à peindre les personnages des tableaux de Jan Hackaert, et, selon les termes du contrat, ces toiles devaient prendre ainsi une valeur cinq fois plus grande. Il a du reste peint les figures et les animaux des paysages de J. Van der Hagen, J. Van der Heyden, M. Hobbema, Philips Koninck, Frederick Moucheron, Jacob Van Ruisdael, Willem Van de Velde, A. Veerboom.

Les premières marines de Willem le Jeune, conservées au musée de Kassel et datées à partir de 1653, s'apparentent à celles de Simon de Vlieger, chez qui l'artiste a fait son apprentissage. L'étendue marine domine encore le rythme paisible et monochrome des carènes, des voiles et des mâts.
Vers 1660, Willem commence à peindre les différents motifs — l'eau, les nuages et les vaisseaux — avec plus de subtilité. En même temps, la composition devient plus complexe. Les vaisseaux cessent d'être des figurants pour occuper, souvent placés au premier plan, le centre de la composition. Cette nouvelle conception a sans doute été dictée à l'artiste par l'œuvre de Jan Van de Cappelle, son aîné de dix ans, dont l'influence se fait surtout sentir dans les tableaux qui évoquent la sérénité crépusculaire d'une mer par temps calme (Marine, 1661, Londres, N. G. ; Mer calme, Chantilly, musée Condé). Le talent de Willem revêt des aspects multiples, et celui-ci sait très bien exprimer le dynamisme turbulent des voiliers emportés par la tempête. Ses meilleures œuvres ressemblent à des instantanés vigoureux où la nature est saisie sur le vif ; mais, en les examinant de près, on constate que l'espace et la matière sont traduits par une technique raffinée. Jusqu'en 1672, les Van de Velde, père et fils, travaillèrent à Amsterdam. La guerre et la crise entraînèrent leur départ pour l'Angleterre, où ils obtinrent nombre de commandes.
À partir de 1674, le roi Charles II leur accorda une pension et Willem le Jeune put utiliser comme atelier la résidence de la reine à Greenwich. Les Van de Velde se spécialisèrent alors dans la représentation de batailles navales et autres événements maritimes. La composition de ces tableaux est souvent très chargée, l'accent étant mis sur l'effet décoratif, et, à la fin de cette période anglaise, l'exécution est aussi plus nonchalante.
Pour juger objectivement l'œuvre de Willem le Jeune, il faut tenir compte de la faveur que ses tableaux ont toujours rencontrée, surtout en Angleterre où il obtint le titre de " dessinateur de la flotte ". Cet artiste eut en outre beaucoup d'imitateurs qui utilisèrent sa signature ou son monogramme (W. V. V.). Sa production fut énorme ; notons seulement les importantes séries conservées au Rijksmuseum, au musée de Kassel, au Mauritshuis et à Londres (N. G. et Wallace Coll.). Elle présente, en plus de ses qualités artistiques, un intérêt documentaire évident, et il faut également ajouter, en complément aux peintures, de très nombreux dessins conservés au musée maritime de Greenwich.

Au début de sa carrière, Jan Van de Velde choisit ses propres sujets, mais, plus tard, il copia surtout les autres peintres. Ses tableaux (Paysage d'hiver, Rijksmuseum) et surtout ses nombreux dessins, paysages et scènes de marché, prouvent qu'il fut l'un des représentants les plus attrayants du Réalisme hollandais à ses débuts.
