Dubourg (Alexandre)
Peintre français (Honfleur 1821 – id. 1891).
De famille modeste, il exerce très tôt le métier d'employé de commerce, consacrant ses loisirs à la peinture. Sa rencontre avec le peintre Gustave Hamelin sera décisive puisque celui-ci l'encourage à se rendre à Paris. En 1841, Dubourg y est l'élève de Léon Coignet et fait la connaissance de divers artistes, parmi lesquels Félix Cals, qui le rejoindra plus tard à Honfleur. Mais, de nature modeste, Dubourg ne souhaite pas faire carrière et décide de fuir Paris, lui préférant sa région natale. Il devient professeur de dessin au collège de Pont-Audemer puis à l'école de Honfleur, où il s'installe définitivement tout en continuant à participer aux Salons des Champs-Élysées de la capitale de 1859 à 1889. À partir de cette époque, tous ses tableaux, aquarelles et dessins évoquent la vie de Honfleur dans des compositions discrètes aux tonalités claires, traitées par de petites touches impressionnistes, dans un souci de description et de précision qui n'est pas sans évoquer le style de Corot : scènes de la vie quotidienne et portraits (les Bains de mer à Honfleur, 1869, Honfleur, musée Eugène-Boudin ; Jeune Paysanne au repos, environs de Honfleur, id. ; Marche à Pont-l'Évêque, Pau, musée des Beaux-Arts ; la Fenaison, id.) succèdent ainsi aux marines et aux paysages (Voiliers devant Honfleur, 1887, Honfleur, musée Eugène-Boudin). Ses aquarelles, plus rapides et nerveuses, montrent davantage de liberté dans l'exécution (Plate échouée, id.). À Honfleur, il mène une existence très retirée, consacrant ses seules sorties à la fréquentation de la ferme Saint-Siméon, où il retrouve Cals, Monet et Boudin. C'est avec l'aide de ce dernier qu'il fondera dans sa ville en 1869 un musée de peinture, dont il deviendra le conservateur. La plupart de ses toiles y sont conservées, ainsi qu'au musée du Vieux-Honfleur, aux musées municipaux du Havre, de Fécamp et de Trouville et aux musées des Beaux-Arts de Caen, de Pau et de Rouen. Deux rétrospectives ont été consacrées à Dubourg par le musée de Honfleur en 1970 et 1985.
Dubreuil (Toussaint)
Peintre français (Paris [ ? ] v. 1561 – id. v. 1602).
Élève de Fréminet père, Dubreuil se forma surtout à Fontainebleau près de Ruggiero de Ruggieri, avec qui il collabora au pavillon des Poêles (Histoire d'Hercule). Vers 1584 ( ?), il donne les dessins pour la masse de l'ordre du Saint-Esprit (Louvre). On ne connaît plus guère son œuvre : à Fontainebleau, le pavillon des Poêles et la galerie des Chevreuils (Scènes de chasse) ont disparu ; la Galerie des cerfs, qui subsiste, a été très restaurée ; au Louvre, la Petite Galerie (gigantomachie, mythologies et portraits), qu'il peignit avec Jacques Bunel, a été anéantie dans l'incendie de 1661. Des 78 compositions mentionnées par les inventaires anciens au château de Saint-Germain-en-Laye ne subsistent que de rares fragments : 5 tableaux (Louvre : Dicé offrant un banquet à Francus, Hyante et Climène offrant un sacrifice à Vénus, Hyante et Climène à leur toilette ; Fontainebleau : Cybèle éveillant Morphée, Dicé ordonne à Orée de consulter les oracles) [coll. part.] et 12 dessins (Paris, Louvre et E. N. B. A. ; Amsterdam, Rijksmuseum). Les sujets sont tirés de la Franciade de Ronsard : la décoration fut exécutée sans doute par des collaborateurs comme G. Dumée, dont on pourrait reconnaître peut-être la main dans Dicé offre un banquet à Francus (Louvre). On lui attribue de rares dessins (Narcisse) et quelques peintures (la Montée au Calvaire). Il est sans doute l'auteur du Portrait d'Henri IV acquis récemment par le musée de Fontainebleau.
Dubreuil donna aussi les cartons de la tapisserie de l'Histoire de Diane (une esquisse au Louvre, cabinet des Dessins). Il a été rarement gravé (P. Vallet : la Terre, le Feu ; P. Fatoure : Noli me tangere, Descente du Saint-Esprit). À la manière de Primatice, Dubreuil faisait peindre ses projets par des aides, surtout des Flamands. Son art est une remarquable transition entre le maniérisme de la première et de la seconde école de Fontainebleau, dont il est le représentant le plus brillant ; il annonce déjà le classicisme.
Dubuffe (les)
Peintres français.


